KENNY

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Kenny attendait beaucoup de choses de l'avenir. Une nouvelle console peut-être, du poulet, beaucoup de poulets mais surtout des filles. Il pensait aux filles depuis le bac à sable quand il avait embrassé cette fillette aux deux grosse nattes et une acné prématurée. Le plus beau jour de sa vie. Et pourtant aujourd'hui, avec toujours même pas deux sous en poche et  les mêmes fantasmes de se trouver une copine à tripoter, il se tenait assis sur le lit,  dans la chambre de Butters avec qu'une seule envie : dévoré les lèvres de ce blondinet rebelle. 

-Mon père devrait pas tarder à arriver. commenta l'intéressé. J'te fait une pipe tout de suite ou on se roule une pelle avant ? 

Il ne sait pas ce qui est arrivé à Butters. A la fin du collège, il s'est transformé. Comme beaucoup de ses amis et comme toute personne qui grandi, c'est dans la normal, mais le blond est allé dans l'extrême changeant complètement qui il était et les règles qu'il s'était construis pendant son enfance : pas trainer trop tard dehors pour pas se faire punir, pas trop jouer à la console pour pas se faire punir, toujours dire oui pour pas se faire punir...
Il avait brisé tout ses principes d'enfant bien élevé devenant un gamin impertinent qui s'enfuit par sa fenêtre la nuit. Kenny adorait ce nouveau Butters, autant qu'il aimait l'ancien, le petit Butters effrayé et profondément gentil. 

Leurs regards se croisèrent un fragment de seconde et le sourire de Butters s'élargit. Kenny frémit et enleva son anorak. Il ne le fait jamais. Ce stupide anorak est son armure. Sans elle, il n'est rien. Et même si l'enlever maintenant est dangereux, il veut que le garçon en face apprécie aussi le Kenny qu'il ne voit jamais. 

-Tu as un très beau visage. J'aimerais le voir plus souvent. susurra Butters qui s'était assis à ses côtés, sur le lit. 

Kenny ne lui laissa pas le temps de demander une réponse qu'il plaqua ses lèvres sur les siennes. Electrochoc. Dieu comme c'est bon. Il savoure chaque soupirs. Ils se laissent tomber en avant. Butters  passe la pointe de ses orteils sur le dos de Kenny en lui chuchotant des mots à l'oreille. 

-Kenny McCormick, vous êtes un enfant impatient. 

Ils n'étaient plus des enfants. Ils ont laissé leurs capes de super-héros dans de vielles boîtes qui croupissent sous leurs lits, abandonnant leurs jeux, et leurs histoires. Tous ont pris des chemins différents sans réellement se dire aurevoir.

-Je ne perds pas mon temps c'est tout. souffla-t-il en lâchant ses lèvres et en s'attaquant à son cou, qu'il mordilla avec soins. 

Leurs plaisirs furent courts et Kenny se promit de recommencer encore. Butters entendit des bruits dans l'escalier, et au lieu de se dégager il passa ses mains autour du cou de Kenny et le serra plus fort. 

-Mon père. dit-il simplement, empêchant le garçon de relever la tête. 

Il avait toujours haït le père de Butters. Trop sévère, trop sans-gène. Un colérique qui pète les plombs pour un oui ou un non. Donc Kenny comprend tout de suite ce que Butters cherche à faire : rendre son paternel fou de rage. Bon chrétien qu'il est, comment réagira-t-il en voyant son fils entrain de faire des choses obscènes avec un autre homme ? Le blond avait déjà dut lui faire le coup avec beaucoup d'autres garçons vu comment il sait placer ses mains et ses lèvres laissant imaginer un grand savoir faire. Cette pensée laissa un gout amer dans la gorge de Kenny. Surtout en sachant que Butters l'avait attiré dans un piège pour l'utiliser contre son paère. C'est terriblement frustrant. 

Et ce qui devait arriver, arriva, très vite. Le père de Butters entra dans la chambre sans daigné toquer, les surprend dans une intimité qu'il ne devrait normalement pas avoir entre son fils et un garçon, il pète un câble, le rire de Butters, un magnifique rire. Butters qui ouvre la fenêtre, qui lui prend la main et sans lui permettre de mettre son anorak le pousse a descendre l'échelle. Il lui cri de courir sans s'arrêter, même sous les insultes que leur lance son père. Le vent lui griffe les joues, ça sent l'hiver qui revient, et il est en tee-shirt. 

Pleins de coeurs en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant