BUTTERS

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Il se rappellera toujours le soir ou il a décidé de ne plus croire les adultes. Ce n'était pas un jour bien différent des autres, mais un jour de trop. Ce genre de jour ou le seul moyen de ne pas mourir, c'est de ne plus croire à ceux qui t'ont dit ces mots vulgaires "ça va aller".  

Il venait de rentrer de l'école avec son nouveau sac qui avait fais sensation. Un sac bleu électrique avec un Sonic en grand imprimé dessus. Il se sentait fière, et beau. Quand il est rentré et qu'il a clamé chaque compliments qu'il avais reçu à tue-tête, sa mère l'a pris dans ses bras et lui a chuchoté de se taire. On commençait un jeu : le roi du silence. S'il parlait, il se prenait une tape sur la tête. Butters n'aimait pas ce jeu, comme il détestait se taire quand il avait des choses à dire. Alors il se débattatit pour sortir de la forte étreinte de sa mère. Il ne jouerait pas. Il voulait raconter les compliments que ses copains lui avaient dit à l'école. Mais quand il ouvrit la bouche sa mère lui donna une tape, et le retira contre elle. Son coeur battait vite, et ses bras le tenaient tellement fort que le petit garçon se demanda si sa maman n'avait pas peur. 

Et puis les marches de l'escalier ont commencé à grincer. Un bruit affreux qui empêche Butters d'aller aux toilettes la nuit tellement ça fais du bruit. Sa mère s'est crispée, sans toujours prononcer un mot. Il y a eu un bruit de bouteille qui se brise, puis un grognement. On aurait dit un loup. Il s'est avancé avec fracas en vacillant doucement. Butters ne comprit pas tout de suite l'état de son père. 

-Salope, tu m'as volé ! hurla-t-il. 

Sa mère ne répondit pas, et plongea la tête dans les cheveux du petit garçon qui regarda avec surprise son père, le haut d'une bouteille cassée dans les mains. 

-Répond quand je te parle... Allez répond...

Et c'est là que Butters le senti. Ce poids lourd dans la poitrine, ce picotement sur le bout des doigts, sa gorge étrangement sèche. Le danger. Les yeux de son père étaient fuyants comme s'il était difficile pour eux de rester en place. Ses mains tremblaient, et sur ses lèvres.. difficile à dire. Une sorte de sourire horrifié. Sa mère tremblait aussi, mais elle n'ouvrit pas la bouche, laissant son fils regarder avec horreur l'état d'un père fou.    

-Répond je te dis ! C'est toi qui me l'a pris ?!

Il attrapa les cheveux précieux de sa mère et tira. Elle ne cria pas, lâchant juste son fils pour se laisser trainer par terre. L'homme au dessus d'elle lui assena un coup dans les côtes en lui bavant dessus d'insultes. Butters lui était tétanisé, il n'avait que 8 ans. Mais même en ne disant rien, il avait remarqué sa présence. Son père se retourna et tendit le bras pour l'attraper. Il le prit par le col de son tee-shirt. Butters pleurait. Il ne voulait pas que son papa lui face mal. 

-C'est toi... C'est toi qui l'a.. Je le sais c'est toi ! Il est où ? Il est où ??

-Mais de quoi tu parles, je ne comprend pas papaaaa.. sanglota l'enfant.

Son père ne l'écoutait pas, il n'écoutait plus. Il fracassa la tête de Butters contre le sol. Et puis sa mère hurla. Elle avait perdu le jeu. 



-Butters ? Butters ? Ça va aller ? 

Kenny se rapproche un peu plus, son souffle lui effleure les pommettes, et les mots qu'il prononce semble lui caresser la main, le dos, les oreilles, pour ensuite venir se fourré dans son coeur. Quand il dit son nom qui lui va si mal, Butters le ressent comme un gros câlin un peu maladroit. Ce qu'il dit n'est pas creux, mais rempli d'attention et de chaleur. Quand Kenny prononce son nom, Butters redevient le Butters d'avant. Tout petit  à côté de quelqu'un d'aussi impressionnant. Tout ce qu'il a construit comme armure, se détruit délicatement comme une tour de carte après un coup de vent. Il est à nu, au point d'en avoir envie de pleuré. S'il te plait redis moi, redis moi ça encore, encore, je veux le sentir, je veux le croire.  

-Tu as peur Kenny ? 

-Tu as peur toi ? 

-Je ne veux plus avoir peur. 

Ils se regardent un instant. Les feuilles de l'arbre sont secouées d'un fort courant d'air, ça s'emballe autour d'eux, mais rien ne pourrait briser ce qu'il se passe, c'est... intense. 

-La peur est mon instinct de survit. Quand j'ai peur je me casse. répond Kenny. 

-Ça doit pas marcher fort les amours. Les filles détestent quand un gas se barre à la première secousse. 

-Tu veux essayer ? 

-De ?

-M'embrasser.   

Frisson le long de la colonne. Comme une colonie de baisers à la suite remontant jusqu'à son crâne. C'est bizarrement agréable. Ça noue ses organes au point qu'il en est devenu difficile de respiré. Comme si respiré allait casser se moment si délicat. C'est mal d'avoir autant envie de quelqu'un ? 

-J'ai peur que tu en veuilles trop après. 

-C'est possible. 

Ce n'est que du flirt. Kenny n'est pas sérieux, il n'est jamais sérieux. Il aime les filles. Leurs ébats parfois passionnés ne sont que du plaisir un peu caché quand ils ont rien à faire, quand ils veulent emmerder le monde qui leur dit "rester à vos places, bien sagement et surtout bougez pas".  

Leurs téléphones sonnent presque en simultanés, les sortant de leur intensité. Ils se sourient de ce drôle "d'hasard". Mais évidemment ce n'en ai pas un. Parce que le message qui s'affiche sur les deux écrans est le même. C'est un message de..

-Cartman ?! dirent-ils en même temps. 


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⏰ Dernière mise à jour : May 25, 2023 ⏰

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