Nous étions en plein mois d'été et c'était les grandes vacances. Qu'est-ce que je les aimais ces grandes vacances. Ça sentait bon l'air maritime avec son petit goût iodé. Le ciel totalement dégagé qui laissait le soleil nous frapper de plein fouet et dont ses rayons ultraviolets nous cramaient la peau. L'air lourd et irrespirable en raison de sa chaleur étouffante. On avait beau ouvrir les fenêtres de la voiture, c'était comme se prendre le souffle d'un énorme sèche-cheveux.
Aaah oui, qu'est-ce que j'aimais cette période. J'avais la peau caramélisée à force de rester au bord de la mer à jouer dans le sable. Je sentais bon le miel avec toute la crème que maman me mettait constamment sur le corps. Et j'avais toujours le contour de mes lèvres pleine de glace menthe-chocolat que papa continuait de m'acheter, souvent derrière le dos de maman sinon elle risquerait de le gronder. Trop de sucre ! As-tu pensé à ces pauvres dents au moins ? qu'elle aurait dit, puis en me regardant elle aurait continué avec un, Oh mon petit Jinnie, heureusement que maman est là ! tout en me serrant fort dans ces bras.
Mais si j'aimais autant l'été c'était surtout parce que c'étaient les seules fois où nous étions réunis en famille. Ma mère, mon père et moi. Les seules fois où nous étions tous ensembles, joyeux et de bonnes humeurs. Le sourire aux lèvres. Je savais déjà que j'allais passer de très bonnes vacances car nous allions faire tous ce que j'aimais. Pour me féliciter d'avoir été un gentil garçon avec de bonnes notes à l'école. Mais également pour me faire oublier le peu de temps qu'ils passaient à mes côtés le reste de l'année. Ils étaient trop occupés avec leurs travails et je passais le plus clair de mon temps avec mamie à jouer aux échecs avec elle. Alors que je n'y comprenais strictement rien, et je doutais qu'elle me laissait gagner à chaque fois pour me faire plaisir. Et je faisais semblant de croire que j'avais réellement gagné, pour lui faire plaisir en retour aussi. Parfois, elle m'emmenait dans la forêt et on cueillait ensemble des champignons que l'on cuisinait le soir pour faire un délicieux repas. Et nous faisions toujours en sorte d'en avoir assez pour faire deux assiettes supplémentaires, pour papa et maman. Pour qu'ils aient quelque chose de bon et réconfortant à se mettre sous la dent, après leur dure journée au bureau.
Nous étions donc en plein mois d'été, il faisait bon et chaud. L'air frappait délicatement mon visage à travers la fenêtre ouverte de la voiture et mes cheveux, qui d'habitude me retombaient toujours devant les yeux, se retrouvaient à virevolter dans tous les sens au grès du vent qui s'engouffrait dans l'habitacle. Le ciel dégagé permettait aux étoiles de briller de mille feux et si on tendait bien l'oreille, derrière le boucan que faisait le vent, on pouvait entendre le chant des grillons. On roulait tard dans la nuit pour rentrer à la petite maison de campagne que nous avions louée pour l'occasion. Elle était proche de la mer et en même temps reculée dans la montagne. Ce qui nous permettait de faire de petites balades très tôt le matin avec papa. On respirait le bon air encore légèrement frais et on pouvait avoir nos discussions entre hommes de la famille comme il aimait si bien le dire. J'en profitais pour cueillir des fleurs pour maman, et on passait toujours à la petite boulangerie du coin en rentrant pour acheter du pain qui viendrait à peine de sortir des fourneaux. Il était encore tout chaud quand on arrivait dans notre location. Et à chaque fois, quand on passait le petit portail et qu'on arrivait sur la terrasse, une délicieuse odeur de café mêlée aux notes de chocolat chaud se dégageait. Maman faisait en sorte de préparer le petit déjeuner pour notre arrivée. Ensuite, je lui offrirais les fleurs que j'aurais cueillies plutôt, et elle me gratifierait d'un petit sourire tout en ébouriffant mes cheveux. Puis, elle ne manquerait jamais de me dire que les fleurs que je lui aurais faites cadeaux étaient encore plus belles que celles d'hier. Ce qui m'encouragerait de continuer à lui faire un petit bouquet tous les matins. Ensuite, elle me ferait mes deux habituelles tartines à la confiture de fraise, ma préférée, avec cette mie de pain encore fumante et moelleuse, que j'engloutirais en moins de deux. J'en mettrais partout autour de ma bouche, mais j'aurais le sourire jusqu'aux oreilles. Un sourire avec des dents en moins et surplombé d'une moustache cacaotée. Mais ça ferait rire mes parents. Et ça, ça me rendrait heureux.
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WIP - Hyunchan
ÜbernatürlichesQue feriez-vous si du jour au lendemain votre vie changeait radicalement ? Si ce en quoi vous aviez toujours cru et la perception du monde auquel on vous avait familiarisé n'avaient été que biaisés et ne représentaient qu'une infime partie de la ré...