Près de l'illusion

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30 avril 2020
Comme si loin de chez moi, déroulant devant un paysage terne et grisâtre, j'etais dans un état second et je ne pensais plus à rien. Comme si tout était si loin de moi et flou. Cette sensation, bien qu'elle me fasse me sentir bien, ne m'enlevais pas moins ce serrement à mon coeur tourmenté.

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Mon père et moi sommes allés errer, masqués de notre automobile, sous la pluie. Je me sentais relativement bien. Comme si loin de chez moi, déroulant devant un paysage terne et grisâtre, j'etais dans un état second et je ne pensais plus à rien. Comme si tout était si loin de moi et flou. Cette sensation, bien qu'elle me fasse me sentir bien, ne m'enlevais pas moins ce serrement à mon coeur tourmenté. Durant le trajet, j'eu le désir de voir mon ancien dojang de taekwondo pour espérer y recueillir un peu de paix. Je m'imaginais déjà devant la vitrine, le regard brumeux, regardant l'intérieur de la bâtisse, immobile. Pouvoir observer le sol être recouvert entièrement par des tapis traversés par l'âge mais à la douceur insoupçonnée. Ce sentiment de frapper corps et âme tout en étant en harmonie avec le contact moelleux qui se formait au contact des pieds. Ce sentiment d'être à sa place dès lorsque son corps s'activait et commençait à frapper de toutes forces dans les coussins et les poires. Ce sentiment d'abandon, d'être en vie. De sentir la sueur glisser sur ma peau et entendre ma respiration erratique. Ce sentiment euphorique lorsque l'on pensait être rendu au bout de ses forces et qu'alors, le deuxième souffre prenait possession de notre être et nous projettait au sommet de notre ardeur et bien-être.

Je me projettais déjà à cette retrouvaille émouvante mais douloureuse, pour seul témoin, le ciel nuageux ainsi que mon géniteur. Je ressentais déjà un sentiment d'abandon et regret envers ce lieu que j'avais quitté quelques années auparavant. Ce sentiment éprouvant d'être proche de cette endroit pour moi edenique, tout en étant si loin, sans possibilité de pouvoir y toucher. Je pensais tout de même y trouver une certaine sérénité affligeante qui me permettrait d'apaiser mon mal-être. De pouvoir y puisser la force nécessaire pour pouvoir rentrer chez moi sans penser à m'enfuir très loin et de ne plus être.

Cet espoir naissant, douloureux mais vital, ne fut que confusion lorsque nous arrivâmes devant mon lieu de sérénité barricadé. Il y avait pour seule espérance, une feuille fixée sur la porte.

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