Chapitre 1 : Grande silhouette

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Une tempête phénoménal s'abat sur le bateau, elle est si violente que rien ne semble pouvoir lutter contre sa force démentielle.

Le mobilier tombe à terre, se faisant emporter à bâbord et s'éclate contre la baie vitrée qui explose brutalement.

J'ai à peine le temps de me protéger que je sens déjà des morceaux de verre se projeter contre la peau de mon bras droit.

Je ne ressens aucune douleur pourtant du sang s'écoule abondamment de ma blessure, j'essaie de retirer le morceau mais le bateau tangue dangereusement de tous les côtés, emporté par la colère de la mer.

Je finis par m'écraser, sans pouvoir amortir ma chute, contre le mur.

L'air quitte mes poumons si vite que j'ai l'impression que je vais mourir sur le coup. Je perds presque connaissance, vue brouillée et étoile brillante m'apparaissent clairement.

Je cligne des yeux une fois et me retrouve debout sur le pont du bateau observant avec concentration -et frayeur- la vague immense arrivée droit sur moi.

Je n'en ai jamais vu cela de ma vie. La vague est si haute que je dois relever la tête jusqu'à son maximum. La peur m'enveloppe. Impossible de survivre à ça. C'est certain.

Dans la panique, je recule d'un pas avant d'être ensevlit par l'acceptation. Je vais mourir. Je le sais, et avec un peu de chance, rapidement.

La vague est si haute que je dois relever la tête jusqu'à son maximum. La peur m'enveloppe. Impossible de survivre à ça. C'est certain.

Mon regard s'évade pour une raison inconnue sur une grande silhouette planquée dans un coin du ponton du bateau.

Immobile dans le temps comme si la tempête mortelle n'avait aucun impacte sur elle.

Malgré la pluie torrentielle qui me fouette le visage et le vent monstrueux qui fait n'importe quoi avec mes cheveux, je vois bien que cette personne porte une cape qui flotte paisiblement dans des bourrasques extrêmement dangereuses.

Une fois encore, je cligne des yeux trempés par la pluie et la silhouette floue apparaît juste devant moi.

Surprise, je bute contre la barrière et manque de chuter par-dessus bord, sa poigne ferme me retient sur place. Je cesse de respirer. Sa peau est si froide que j'en ai des frissons jusque dans la nuque.

Mes yeux cherchent les siens désespérément, tandis qu'il continue de tripoter mon bras sanglant à la recherche de ma blessure qu'il trouve finalement assez rapidement.

Je sens à peine qu'on me retire un bout de verre, bien trop préoccupée à constater avec frayeur le temps qui semble complètement suspendu.

L'immense vague est toujours présente mais déferle au ralenti.

— Retourne dans ton corps, m'indique une voix grave qui doit sans aucun doute appartenir à un homme autoritaire et donc je n'apprécie pas la remarque.

— Retourner dans mon corps ? je répète en bégayant, complètement perdue.

Soudain, nos yeux se rencontrent et je suis bluffée par la couleur des siens. Je n'arrive plus à dire un mot alors il prend les devants.

Il pose une de ses mains glaciales sur mon front et répète, bien plus persuasif et autoritaire que l'instant d'avant :

— Retourne dans ton corps Miria.

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