Chapitre 10 : Maudit

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Déjà une semaine que nous sommes en mer. Et chaque nuit depuis une semaine, je fais des rêves qui n’ont aucun sens.

L’homme à la capuche me rend souvent visite et je l’ai retrouvé à plusieurs reprises à mes côtés alors que je marchais sur un banc de sable sous les rayons d’une lune étrange et sous un ciel étoilé qui m’est toujours inconnu.

Mais il n’y a pas que sur la plage que nous nous sommes revus, aussi dans une forêt magnifique et bien plus lumineuse et vivante que je ne pouvais l’imaginer. Il marchait loin devant moi comme s’il m’ouvrait la voie sur des chemins impraticables.

Cependant, à chaque fois qu’il se retournait ou me voyait, je me réveillais. Je n’ai plus jamais entendu sa voix depuis sa mise en garde.

J’ai fait confiance à cette voix, à cette foutue phrase qu’il m’avait dite. La tempête est là. Tu parles. C’est le calme plat sur l’océan Atlantique. Pas l’ombre d’un nuage de pluie et encore moins d’une tempête.

Il fait chaud, très chaud sur le bateau. L’humidité est au maximum, je n’ai jamais connu de chose pareille. Même allongée, je transpire.

Mon dernier rêve ressemblait plus à un cauchemar qu’autre chose. Tout était terne, froid. Je n’ai même pas envie d’y repenser. Ça m’a traumatisé.

Depuis mon réveil, je suis toujours dans mon lit et je veux tellement y rester... Je sais que c’est impossible sinon Riley ou Embry vont venir me chercher. Je les connais ces deux-là.

Après un petit tour dans la douche, je sors et me dirige dans la salle commune pour me restaurer.

Je ne croise personne dans les couloirs glauques du navire et en entrant dans la salle, c’est le calme plat. Ça m’étonne, j’avoue, mais je ne compte pas chercher plus loin.

Je suis trop fatiguée pour chercher qui que ce soit. Je somnole en déjeunant, ça ne met jamais arrivé. Je dors tellement bien habituellement, ça fait bizarre d’être dans cet état.

Je suis persuadée que c’est le carnet d’Aloys qui me met dans cette situation. Je ne l’ai lu qu’une seule fois et depuis mes cauchemars me terrifient.

J’ai décidé de ne plus le lire, du moins pour l’instant. Une lourde porte grinçante s’ouvre à ma droite.

— Salut Miria, ça va ? lance Riley tout sourire en passant derrière moi.

Je soupire et m’étire de toutes mes forces.

— Bof, j’ai connu mieux.

Ses pas s’immobilisent, je l’entends revenir vers moi et s’asseoir sur la chaise haute à ma droite.

— Encore des cauchemars ?

— Ouais...

— Peut-être que le bateau y est pour quelque chose. Je t’avoue que j’ai du mal à dormir en ce moment aussi, mais je ne fais pas de cauchemar.

— Tu as de la chance.

Un silence s’installe et je baille à m’étouffer.

— Tu veux en parler ?

— Non merci Riley. Je préfère oublier.

— Comme tu veux.

Il se lève et passe une main sur mon épaule.

— Si tu me cherches, je serai en train de vérifier l’équipement.

Riley quitte la pièce qui devient bien silencieuse. C’est presque pesant. Je mange un peu, mais je suis tellement fatiguée que ça me coupe l’appétit.

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