Chapitre 7 : Départ imminent

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Riley avait raison. Et je ne le dis pas souvent. Mais cette fois-ci, c'est vrai.

On n'avait pas besoin du bateau d'Embry, qui ressemble plus à un voilier d'ailleurs.

J'avais totalement oublié que mes parents possédaient un navire. Il faut dire que je ne suis pas retournée dans la maison familiale depuis un bon bout de temps. Depuis leur mort d'ailleurs.

J'étais jeune quand cela, c'est passé et Aloys a fait en sorte de ne pas remuer les souvenirs du passé.

Il a pris soin de moi et on a emménagé dans une nouvelle maison.

Ça fait quinze ans que je n'ai pas mis un pied dans cette foutue baraque et je ne compte toujours pas le faire.

C'est pour cette raison que Riley est parti seul là-bas, je lui ai juste donné les clés et il revenu avec le bateau comme si de rien n'était.

Je n'ai pas envie de penser à eux, mais cette vieille bicoque me les rappelle en permanence depuis qu'il l'a ramené.

Après notre réunion sur le voilier, Embry a disparu, je ne sais où et Riley est aller chez ses parents.

Alors au lieu de les attendre bêtement sur le port, je suis rentrée prendre quelques affaires que j'ai fourrées à la hâte dans un vieux sac.

Je ne me suis pas attardée à la maison, depuis qu'Aloys n'est plus là, j'ai du mal à y retourner.

Je suis restée quelques minutes histoire de voir une dernière fois sa chambre et pour m'assurer de n'avoir rien oublier.

J'ai fait une halte à l'entreprise pour envoyer un mail aux employés, pour leur prévenir de mon absence et celle de Riley.

J'ai chargé dans le coffre de ma voiture notre équipement de plongée et tout le nécessaire pour notre exploration.

Et là, je conduis, fenêtre ouverte, car il fait une chaleur à crever. Je me dirige vers le port.

J'espère qu'ils sont là, je n'aime pas attendre et c'est sans doute un de mes plus gros défauts.

Je me gare sur le gravier, mets le frein à main et éteins le véhicule. J'observe le bateau de loin et prends une grande inspiration pour me donner un peu de courage.

Je n'ai pas mis les pieds dessus depuis quinze ans. C'est long quinze ans, pourtant, j'ai l'impression que c'était hier.

Je sais qu'Aloys a engagé quelqu'un pour s'occuper du bateau et qu'il est en état de naviguer, mais j'appréhende.

On a décidé de partir ce soir directement après notre réunion. Enfin, Embry l'a décidé.

Je n'étais pas vraiment partante, après tout, j'ai une entreprise à gérer, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix. Je ne veux pas qu'ils partent sans moi.

Le soleil commence à se lever. Le ciel devient plus clair. Une lumière s'allume sur la place passagère à côté de moi, c'est mon téléphone.

J'aperçois le nom d'Embry, il m'appelle, mais je préfère profiter du temps qu'il me reste pour être seule, dans ma bulle.

Je plaque l'écran tactile contre le siège et observe avec émerveillement le levé du soleil.

Rien ne peut troubler cet instant de calme, sauf peut-être mon portable qui n'arrête pas de vibrer.

Je le déverrouille grâce à mon empreinte et lui indique que je suis le port.

Je n'ai pas envie de parler pour l'instant, je vais passer les prochaines semaines avec eux et ils ne sont pas de tout repos, j'ai bien le droit à un break.

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