Chapitre 12 : Les lettres cachées

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24 Septembre 2012

J'ai 19 ans.

Je me réveille, mes premières pensées commencent à apparaître, martelant ma tête de souvenirs et de sensations. Tout d'un coup.

Je viens de passer ma première nuit à Mia Blake et je m'en souviens peu à peu. J'ouvre les yeux et regarde le plafond miteux, qui se craquelle de parts et d'autres au-dessus de moi et me demande si des bouts vont me tomber dessus un jour ou l'autre. Je regarde autour de moi et les murs sont tout blancs. Je scrute celui qui me sépare de mon camarade de chambre et me demande à quoi il ressemble. Je suis arrivé en étant tellement défoncé que j'ai tout oublié. Je me souviens juste que je suis ici à cause de mes putains de parents qui voulaient se débarrasser de moi, alors que j'étais tranquillement chez moi à m'occuper de mes affaires et qu'ils auraient mieux fait de s'occuper des leurs. Je me souviens aussi que c'est Nate qui a tout balancé à mes parents et je ne veux plus jamais le revoir.

Je me suis fait arrêter par la police, j'ai conduit en état d'ivresse et le juge a demandé que j'aille ici, au Centre de désintoxication Mia Blake, et non en prison. Mes parents m'ont forcé à y aller. Je comptais ignorer ce que le juge en a conclu. J'ai dû tout avouer. Et je dois accepter non sans un lourd sentiment de trahison que Nate leur a tout balancé, de peur que je ne le fasse pas. Ils n'avaient pas pu venir au tribunal, avec moi, seul Nate était là. Ils savent tout. Tout ce que je fais, tout ce que je prends, les endroits dans lesquels je me rends... Ils savent absolument tout et ils m'ont traîné de force dans ce centre. J'en ai pour six mois. Six mois sans drogues, sans adrénaline, sans moto, sans plonger... Six mois sans plaisirs... J'en ai déjà assez d'être ici et je veux rentrer chez moi... J'ai vraiment besoin de rentrer...

Le pire dans tout ça, c'est que j'étais tranquillement chez moi en train de peindre une grande toile, une clope dans le bec, quand mes parents se sont pointés à la porte de chez moi et qu'ils ont frappé pour entrer. J'ai donc posé son pinceau et me suis dirigé nonchalamment vers la porte, sans regarder dans le putain de judas, parce que je n'avais pas trop les idées claires à cause du rail que je me suis enfilé juste avant, et je les ai vus. Tous les deux devant la porte de chez moi. Devant la maison que mon grand-père Joe m'a léguée (en plus de cinq-cents mille dollars). Je n'ai même pas eu le temps de refermer la porte qu'ils sont entrés brusquement. Mon père m'a pris la clope que j'avais dans la bouche et s'est empressé de l'écraser dans mon cendrier. Ma mère est allée dans ma chambre et est ressortie, au bout de quelques minutes, avec une grande valise.

Qu'est-ce que vous faites ? ai-je crié. Pourquoi vous êtes là ?

Ils avaient l'air tellement tristes, déçus et effrayés que j'ai arrêté de poser des questions. Puis, mon père m'a attrapé par le bras et m'a traîné dehors de force.

Tu vas aller dans un centre, mon chéri... Un centre pour les gens comme toi.

Ma mère nous avait rejoints dehors et m'a pris dans ses bras. Je ne comprenais pas ce qui était en train de se passer. Pas au début. C'est là qu'ils m'ont dit qu'ils savaient que je me drogue, que je bois, que je prends des risques... Je me suis débattu. J'ai essayé de rentrer chez moi. En vain. J'ai fait tout mon possible... Mais je n'avais plus trop de force. J'ai dû me laisser faire et les laisser me pousser dans leur voiture, baissant la tête pour ne pas me cogner.

On te conduit dans un centre pour faire une cure de désintoxication, a murmuré ma mère. Tu ne peux plus continuer ainsi. Tu vas finir par te tuer. Et, en tant que parents et personnes, nous ne pouvons pas te laisser comme ça. Est-ce que tu comprends ?

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 22, 2023 ⏰

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