La pluie ruisselait sur les toits pointus du manoir. Une seule lumière éclairait faiblement une petite nurserie avec deux berceaux. Un homme grand, recouvert d'une longue cape noire observait les deux nourrissons qui dormaient paisiblement, peu perturbés par la présence sinistre de cet individu. Les yeux rouges d'un visage blafard se posa un moment sur le premier, une petite fille. Les lèvres très fines, presque absente, formèrent un rictus ravi. La petite fille sifflait doucement dans son sommeil, comme une petite vipère. Puis, il tourna la tête vers le deuxième bébé, un garçon, qui serrait les poings, la tête sur le côté.
- Prenez la fille, dit-il.
Une petite femme sortit alors de la pénombre, la tête basse, en signe de soumission, les mains tremblantes. Elle prit avec douceur la fillette, qui cracha alors furieuse, en se réveillant. L'homme sortit alors une fine baguette magique et la pointa sur le visage de la femme. Pendant un instant, elle sembla chancelante, le regard vide. Elle sortit de la chambre, sans un regard pour l'autre enfant, comme si elle avait oublié qu'il était là. Il prit ensuite le petit garçon sans le réveiller, avec une tendresse surprenante. Il le cacha sous sa cape, et fit disparaitre les petits lits, puis sortit de la pièce dont l'unique bougie s'éteignit.
La pluie frappait les tuiles d'un manoir silencieux, plongé dans la pénombre d'un matin d'avril, froid et lugubre. Une ombre traversa le vaste jardin, puis disparue d'un coup... emmenant avec elle, un petit bébé...
...
...
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Onze ans plus tard...
- Sage ! cria un homme.
Un jeune garçon aux cheveux bruns avec des reflets blonds se réveilla en sursaut, dans une jolie chambre, aux meubles contemporain, en bois brun. Il s'étira sur son lit au centre de la pièce, encadré par deux fenêtres. Il tourna la tête vers la porte décorée de stickers représentant des dragons, des serpents et un petit Niffleur orangé.
- Sage ! appela à nouveau l'homme. Petit-déjeuner ! Allez, mon grand !
Le garçon sourit et glissa ses jambes hors de son lit. Son regard fixait toujours vers la porte, mais l'air éteint, gris pâle. Il se leva et marcha droit, sur un tapis qui s'arrêtait à un mètre de la porte. Il posa sa main sur le bois et la fit glisser jusqu'à la poignée. Il sortit dans un couloir, dont une fenêtre éclairait d'un beau soleil, juste à sa droite. Il tourna à gauche et suivit le couloir, tout en passant sa main sur le mur à sa droite, passant sur deux portes, puis après deux pas, il posa sa main gauche sur une rambarde en bois, peint en blanc. Il suivit la barrière le long de l'escalier, descendant doucement, jusqu'au salon, et surtout avant une belle arche blanche d'où émanait l'odeur d'un bon repas. Un homme se pencha au dessus d'un îlot centrale, une poêle à la main.
- Et voilà notre héro ! dit-il joyeux. Bien dormi ?
Le garçon eut un léger rictus. Il entra dans une belle cuisine, tout en longueur, et comme le reste de la maison, dans des tons clairs.
- Oui, dit-il en s'asseyant sur un tabouret face à l'ilot, les yeux se levant vers l'homme. Et toi ?
- Ouais... Tu sais comment je suis quand Helena n'est pas à la maison... Je déteste quand elle part comme ça, pour suivre son instinct de journaliste... Ce n'est vraiment pas raisonnable...
- Elle va revenir avec un scoop, comme toujours, répondit le garçon.
- Hmmm... oui, sûrement...
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La Dernière Victime
FanfictionIl était coupable d'être son fils, alors qu'il ne l'avait jamais connu. Allait-il devoir payer les crimes de ce monstre ? Allait-il devoir souffrir comme les victimes de son père pour être accepté ? Histoire très courte sur les séquelles que laisse...