Chapitre 2 : Les talons de Mélissa

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Mélissa, il était évident qu'elle était une divinité réincarnée, ou une humaine au pouvoir envoûtant surpuissant. Qu'importe, cette nuit là j'avais rêvé d'elle. J'étais avec un groupe de personnes et nous nous rendions aux pieds d'une immense statue d'elle. Elle portait ses talons divins. Nous avons commencé à prier car elle était notre déesse. Puis elle est apparue, à taille humaine, près de nous. Nous nous sommes tous agenouillés. Vous savez comme nos sentiments peuvent sembler réels dans les rêves. Dans ce rêve, lorsqu'elle est apparue, j'ai ressenti un puissant mélange de crainte, de respect et d'admiration, je me suis senti écrasé par sa puissance et par ma supériorité qu'elle représentait. Mais elle annonça que nous avions commis des erreurs et que pour cela, nous devions être punis. J'ai été choisi pour devenir un exemple. Un exemple de ce qui arriverait à ceux qui ne la vénéraient pas correctement. D'un geste, elle me fit disparaître et réapparaître à ses pieds. Je ne pouvais plus bouger. Mon corps ne m'obéissait plus.

- Pitié, oh grande Déesse Mélissa, dis-je, j'ai toujours été un fidèle. Pitié.

Alors je me voyais rétrécir, encore et encore, jusqu'à ne devenir pas plus gros qu'une fourmie. D'un geste plein de grâce, ma déesse me fit flotter au-dessus du sol. Je me dirigeais vers elle. Et alors que je pensais qu'elle allait me désintégrer de ses grands yeux clairs, qui n'étaient que plus beaux maintenant qu'ils étaient assez grands pour me permettre d'y plonger littéralement, je chuta. Je me senti tomber dans le vide. J'allais mourir, j'en étais sûr. Puis tout devint sombre, et je toucha le sol. Un sol qui n'était pas aussi dur que ce à quoi je m'attendais. Il faisait chaud, et il y avait un mur à la texture agréable derrière moi. Quoi qu'il s'agissait peut-être d'une créature ? Et avant que je ne puisse répondre à mes questions, un regard vers les cieux me suffit à comprendre : j'étais dans la botte de Mélissa. Cette créature à côté de moi n'était autre que son grand pied enveloppé d'une chaussette noire. Je glissa sur la semelle immense. La déesse devait pencher son pied en avant, me forçant à glisser vers ses orteils qu'elle leva. Ce n'est que lorsque j'arriva sous eux qu'ils s'abaissèrent de nouveau. J'étais plaqué au sol, coincé sous ses grands orteils. Une voix retenti alors dans ma tête :

- Voilà ce qui t'attend si tu continues sur cette voie, disait Mélissa d'un ton doux. Tu ne deviendra plus qu'un insecte sous mes pieds.

Et alors que j'étouffais sous la chaussette noire et chaude à l'odeur de mes fantasmes, l'univers autour de moi s'écroula et je me réveilla dans mon lit. Mon sexe était particulièrement dur et je resta allongé quelques instants, à repenser à ce rêve. Oui, un rêve. Je donnerais tellement pour être aux pieds de cette fille. Ce que j'avais fait une fois. Ce qui pouvait arriver encore. Ce qui arriverait peut-être même ce soir.

La journée mit du temps à passer. Je n'attendais qu'une chose : revoir Mélissa. Je m'imaginais mille scénarios dans mon esprit. J'allais aimer son cocktail dans chacun de ces scénarios, et j'aurais donc un autre gage. Peut-être allait-elle me demander de lui lécher ses chaussures tandis qu'elle se moquerait de moi ? Non, c'était trop, trop pour une fille qui venait de me rencontrer et qui n'était peut-être même pas fétichiste. Je pouvais suggérer de lui masser les pieds. Elle serait alors allongée sur son canapé et regarderait une série, tranquillement, pendant que je serais occupé seulement à la détendre, ses bottes posées à côté de moi comme un rappel que j'avais la même place qu'elles : aux pieds de Mélissa.

Ce n'est qu'à 19h que je quitta mon appartement, impatient, pour monter d'un étage et retrouver l'entrée de celui de ma chère voisine adorée, voire vénérée. Lorsque je frappa à la porte, mon cœur se mit à battre la chamade. Puis j'entendis ses talons marteler le sol, annonçant son arrivée, alors les battements de mon cœur redoublèrent d'intensité. Enfin, alors que j'étais au summum en terme de stress, la porte s'ouvrit. Un moment je cru que j'allais tomber à genoux devant elle. Mais je me contente de sourire poliment.

Aux pieds de ma voisineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant