Mélissa, mon démon. Je l'avais prise pour une déesse, mais peut-être était-elle en fait l'incarnation même du diable. Elle me faisait certes vivre mon fantasme aussi tordu soit-il, mais n'était-ce pas là justement ce que promettait le diable ? La réalisation des envies les plus tordues contre notre âme ? Si c'était le cas, alors j'avais déjà vendu mon âme, et Mélissa ne faisait que prendre peu à peu ce que je lui devais.
Nous étions mercredi ce jour-là, cela ne faisait que quelques jours que j'honorais mon gage et malgré quelques frayeurs, le plaisir prenait le dessus sur ma crainte. Cependant, après une bonne nuit de sommeil, j'avais les idées plus claires sur ce qui était arrivé la veille et deux choses en ressortaient : d'abord j'avais aimé sentir ses pieds, ses chaussettes, je m'étais senti appartenir à Mélissa à un niveau qui allait au-delà du fantasme ou du jeu. Et même si l'excitation seule avait pu provoquer un tel sentiment - car aujourd'hui je réalisais à quel point cela était ridicule - j'avais déjà hâte de le revivre et de continuer ce gage qui me faisait découvrir bien des choses sur la vie, ses plaisirs mais aussi sur moi-même. Enfin, le second point était beaucoup moins amusant : j'étais persuadé qu'Aëla avait compris une grande partie de ce qui était arrivé hier. Elle n'avait peut-être pas l'élément du fétichisme des pieds, ce qui devait lui faire se poser encore mille questions, mais si mes calculs étaient justes c'était la seule pièce du puzzle qui devait lui manquer. La prochaine fois que je la verrai, il est évident que je n'arriverai pas à ma regarder dans les yeux sans y lire du jugement. Accessoirement, Mélissa avait peut-être compris que j'étais fétichiste. Ou alors elle pensait que j'étais vraiment prêt à tout supporter. Dans les deux cas, je soupçonnais qu'elle le soit, car de tout ce qu'elle pouvait me faire faire, elle me gardait à ses pieds, au sens littéral.
Ce matin-là, elle me convoqua avant d'aller en cours. Elle me dit que je devais être chez elle à 18h et que je subirais ma punition. Je baisa ses pieds en lui jurant que je subirais sans me plaindre. Elle me conseilla même de la remercier de me punir, car selon elle ma punition resterait liée à ce que j'aimais.
- Bien-sûr, ça restera une punition, indiqua-t-elle, ça ne pourra donc pas complètement te plaire. Mais c'est déjà ça non ?
Ce soir, si ma punition était liée de près ou de loin aux pieds, il y avait donc de forte chance pour que cela signifie qu'elle avait compris. Ce qui n'était pas difficile avec un peu de recul. Je pris soin de la remercier, ne sachant absolument pas ce qui m'attendait. Maintenant je sais ce que Mélissa me réservait. Et je peux affirmer que si ce matin là j'avais été au courant, j'aurais passé une journée pleine d'angoisse et d'inquiétude. Je me serais rendu compte que les choses allaient trop loin. Bien-sûr, une voix en moi me le disait déjà. Mais ce qui allait arriver ce soir donnerait raison à cette voix. En attendant, j'étais dans l'ignorance totale et seuls mes fantasmes pouvaient me faire visualiser ce qui arriverait. Mais ces fantasmes me procuraient plus d'excitation et de hâte que de peur. Allait-elle me faire de nouveau sentir ses chaussettes noires ? Peut-être que là serait ma punition : elle me bâillonnerait et mon seul moyen de respirer serait au travers de son pied couvert de sa chaussette sale dont l'odeur me ferait complètement perdre la tête. Et j'aurais à supporter ça durant une heure, deux peut-être. Ou peut-être que pour l'occasion elle me dévoilerait enfin ses pieds nus. J'étais déjà certain qu'ils étaient magnifiques. Alors elle enfoncerait ses orteils dans ma bouche jusqu'à me faire étouffer. Et même à ce moment, elle continuerait en me lançant un sourire sadique qui dirait : "C'est moi qui décide. Tu peux faire ce que tu veux, à la fin j'ai toujours ce que je veux". Penser à ces possibilités m'excitait à un point qui rendait difficile la concentration. Le temps passait à une vitesse d'un lent infernal. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez Mélissa ce soir-là et subir ma punition. Mais avant cela, une autre épreuve m'attendait.
VOUS LISEZ
Aux pieds de ma voisine
Non-FictionJulien adore regarder sa voisine discrètement. Surtout ces bottes qu'elle porte. Un jour, une opportunité de réaliser son fantasme va le mener en enfer. Un enfer qui, à défaut de se trouver sous terre, se trouve sous les pieds de Mélissa. ***Attenti...