Wenclair - L'auberge

Chapitre 10 : Moment à deux

PS : Lisez le petit mot à la fin du chapitre, c'est important 😁

Précédemment : 

Wanda allait intervenir et sauter à la gorge de la brune pour ce manque de respect, mais elle fut stoppée par sa femme :

— Non.

Elles l'observèrent entrer dans l'auberge. Wanda grognait de mécontentement et Jean souriait, espiègle.

— Elle me plait beaucoup cette petite.

La louve leva les yeux au ciel et elles prirent la route en direction de la frontière du clan des Ours-garou. 

Plusieurs heures se sont passées depuis leur retour.

Enid était toujours profondément endormie.

Yoko rangeait et nettoyait l'auberge sans arrêt. Elle était très inquiète pour son amie.

Mercredi restait au chevet de la blonde, recluse et assise au bord de la fenêtre, sans cesse ouverte.

Lorsqu'elle ne surveillait pas la louve, elle fixait la lune parfaitement visible depuis sa place. Elle sentait souvent l'odeur de Yoko derrière la porte, mais l'adolescente rebroussait chemin sans arrêt.

Lorsque cela se produisait, elle soupirait simplement de ses réactions et se perdait à nouveau dans la couleur argentée de la lune. Jusqu'à ce qu'Enid fasse un cauchemar.

Elle avait commencé à s'agiter. Elle marmonnait dans son sommeil et Mercredi l'observait de loin, espérant qu'elle se calmerait.

Cependant, Enid commençait à se transformer. Des griffes de loups apparurent à la place de ses ongles et elle grognait comme un animal.

Le vampire se jeta sur la blonde pour la maintenir contre le matelas, portant tout son poids et sa force sur ses épaules.

Enid était déchaînée et Mercredi peinait à la maintenir en place. Elle la rejetait violemment à l'autre bout de la pièce, mais le vampire revenait rapidement.

Elle ouvrit les yeux et fixait la brune. Ses pupilles étaient en forme de losange et Mercredi put constater l'absence d'humanité et d'esprit dans ses yeux vitreux.

Jean et Wanda n'étaient pas revenus depuis le début de la nuit et le vampire devait trouver un moyen d'interrompre la progression de sa transmutation.

— Je crois que si je fais ça, ta mère me tuera, se plaignit-elle.

Enid l'envoya s'encastrer dans le mur à l'opposé du lit où elle se trouvait.

— D'accord, comme tu voudras !

Elle se précipita sur son amie et la plaqua contre le matelas de toutes ses forces. Elle se mit à califourchon au-dessus d'elle et maintint ses bras de chaque côté de sa tête.

Enid essayait de la mordre, ses dents claquaient dans un bruit glauque. Sans hésitation, Mercredi mordit la louve à la base du cou avec une certaine violence.

Elle resserra sa prise sur ses poignets et enfonça ses ongles dans sa chair. L'odeur du sang frais l'enivra et elle la mordit plus profondément. Ses yeux s'illuminèrent d'un rouge vif.

Enid reprit peu à peu ses esprits et gémit en sentant une pression dans son cou. Elle ressentait un poids sur son corps et ses poignets lui faisaient mal.

C'était comme les dernières fois. Les mêmes blessures. Les mêmes douleurs. La même chose.

Son esprit paniqua et des flashs d'Ajax passèrent en boucle devant ses yeux.