2.

44 1 18
                                    







                                                                               [Aaron]





Angleterre, Londres, 17h37.

-Grey, l'adjoint t'appelle.

Ces mots me firent froncer les sourcils, je fixais la source de cette voix intensément, pour qui il se prenait à m'appeler par mon nom de famille? Je suis sûr que c'est à cause de Aylan, ce gars est beaucoup trop à l'aise mais bon, je m'occuperais de son cas plus tard. Pour le moment j'avais en face de moi quelqu'un qui avait réussis à me mettre sur les nerfs en seulement trois mots.

Je voyais bien la gêne se dessiner sur son visage à mesure que le silence se prolongeait et je crois bien qu'il avait compris qu'il venait de faire une énorme erreur, laquelle? Pas sûr qu'il ne le sache. C'était limite si allait recouvrir le sol de sa pisse.

Pourtant mes yeux ne bougeaient pas. Mon regard était ancré dans ses irises grises et à la façon dont il déglutissait, il était clair qu'il était anxieux. Mais j'en avais franchement rien à foutre. Même assis, il était évident que par ma posture je dominais la situation.

Du dégoût.

Voilà ce que je ressentais à l'entente de ce nom. Ma haine et mon dégoût étaient aujourd'hui dirigés vers cet homme mais demain je ne sais pas sur qui cela tombera. Pour casser ce silence devenu pesant, je lui répondis le plus froidement possible:

- J'arrive. dis-je sèchement en quittant ses yeux du regard. Mes jambes suivirent mes dires et je me levai presque trop vite. Ainsi je foulais le sol recouvert d'un tapis gris aussi vieux que ce bâtiment, contournant aussi mon bureau. Mon épaule entrait en contact avec celle de l'officier, c'était bien sûr fait exprès. Mais je savais qu'il n'allait rien me dire, qui oserait réprimander son supérieur?

En avançant dans les couloirs étroits je sentais des paires de yeux par dizaines me fixer.

Putain je déteste être convoquer par ce chien. Et le fait que tout le poste connaisse l'existence de notre lien n'arrangeait rien.

En arrivant en face de sa porte je vis le seule nom qui pouvait m'écœurer au point de vomir, le nom que je porte moi même, Grey.

En lisant ce qu'il y avait d'inscrit en gros sur la porte vitrée, mon cœur se mit à pomper beaucoup trop rapidement.

"Commisaire divisionaire; Isaac GREY"

( NDA: A la base le terme exact est "Chief superintendent" mais dans la police nationale française l'équivalent est bien Commissaire divisionnaire )

Je hais ressentir cela, car c'était lui donner de l'importance. Je posais ma main sur la poignée, je pris une grande inspiration avant de compter intérieurement jusqu'à trois.





1








2











3...

La porte ouverte, c'est sur ses yeux émeraudes je tombais, sûrement une des seules choses qu'on avait en commun. Seulement les siens étaient froids, avides de toute émotion si ce n'était pas cette soif de pouvoir et de dominance qui brillaient, chose qui ne l'as jamais quittée. Aucune chaleur n'avait jamais animé son regard, pas une fois.

Et au fond de moi j'espérais être différent de lui.

Son regard resta de marbre face au mien, arborant cette nonchalance habituelle, toujours aussi dur.

The Hate Between UsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant