"Tu me suis ?" J'avais pris une voix froide pour paraitre distante et détaché de lui, mais lui m'avait de nouveau souris, comme s'il me connaissait parfaitement et pouvez rentrer dans ma tête comme on rentre dans une boutique de chaussure.
"C'est toi ma fan, pas l'inverse." Il m'avait dit en pointant mon cahiers et mes gribouillages du doigt. Je le refermais vite. J'essayais de reprendre contenance alors que je voyais mes dessins JK flottait devant mes yeux. Je soufflais péniblement avant d'essayer d'avoir une conversation normale.
"Tu m'as dit que je chantais bien, et tu veux un album de moi, ce n'est pas ce que tout fan veut ? Pourquoi tu me mens ?" Il avait recraché le thé qu'il buvait et m'avait regardé tout pataud en prononçant un coréen incompréhensible. Qui m'avait fait rire plus que de raison, intérieurement. Je gardais pour le moment tout à l'intérieur de moi.
"Je ne te mens pas, et attends, ne change pas de sujet." Il avait dit en se rapprochant de moi sur le banc. J'avais ouvert la bouche sur la surprise avant de secouer la tête et de vite me rattraper.
"Je change de sujet si je veux, ce n'est pas parce que tu es le meilleur chanteur de ta décennie que je dois tout laisser passer." J'avais porté une main à ma bouche, pourquoi j'avais dit ça ? Lui ne faisait que rigoler, je me demandais si cela lui arrivait d'être fâché, énervé, ou même ressentir des émotions négatives ? Il avait levé les mains en l'air, pour me signifier qu'il ne voulait pas se fâcher avec moi.
J'avais détourné les yeux de cet homme par je ne sais quel moyen. Il fallait que je me remettes certaines idées en place avant de prononcer mes prochaines phrases. Quand j'avais ouvert de nouveau mes yeux et que j'étais prête à lui demander pourquoi il passait autant de temps avec moi, il avait disparu. L'espace à côté de moi était de nouveau vide.
Mon cœur s'était transformé en terre, prêt à s'effriter à chaque tremblement. J'avais repris mon carnet de note et avait finit par écrire ma chanson. C'était une bonne chose de faite. Ses apparitions, et ses questions m'avaient au moins donné l'avantage de m'inspirer. Je relisais minutieusement les paroles en raturant, rajoutant, dessinant des cœurs sur des rimes que j'aimais particulièrement.
Un sourire s'était de nouveau dessiné sur mon visage, la paix était revenu. Je soufflais en regardant ma montre, il était temps de retourner travailler. En plus d'aider mon père avec le studio, je gagnais de l'argent en vendant des cafés dégueulasses dans un bar du coin. Et bizarrement cela m'allait très bien. Je n'avais aucune ambition de finir ma vie autrement. Tant que j'avais le temps de faire ce que j'aimais, je serais heureuse. Tant que je pouvais chanter, tant que je pouvais écrire, je serais heureuse.
C'était la seule promesse que je comptais tenir dans toutes celles faites à ma mère avant sa mort.
J'aurais pu faire le trajet les yeux fermés tellement je l'avais emprunté à de nombreuses reprises. Plus rien ne pouvait me perturber ou me faire peur. Ce chien aboyait tout le temps quand je passais pile à cet endroit à peu prêt toujours à la même heure. Cet homme fumait toujours à sa fenêtre, me saluait toujours et râlait ensuite parce que je ne lui répondais pas.
La musique dans mes oreilles, je vivais dans un monde qui me paraissait tellement plus beau et humain. Je m'imaginais importante, je m'imaginais m'envolant, je m'imaginais ne plus toucher la surface de la terre, j'imaginais que ma voix devenait puissante, bien plus puissante que mon nom, ou que tout le reste. Avec cette musique dans mes oreilles qui me murmurait que j'étais capable de tout, je me sentais pousser des ailes.
J'avais pris l'habitude de mesurer mes rêves en grandissant, et de laisser de côté ceux qui étaient irréalisables, car j'en avais tellement que je devais me concentrer sur ceux que je pouvais réellement faire. Je patientais encore un peu devant le café avant d'enlever les écouteurs qui me servaient de gilet pare-balles.
"Bonjour Thia" avait dit le responsable qui venait de me repérer dans le couloir, j'hochais la tête sans rien dire pour le saluer. Je l'avais entendu marmonner que j'étais toujours de mauvais humeur, ce qui était à peu près vrai 99% du temps.
Après plus de cinq heures de service j'avais rangé mes affaires, avait été prévenir mon chef que je partais, il m'avait souhaité de rentrer en sécurité comme tous les jours ou presque depuis quatre mois.
Alors que je m'apprêtais à remettre mes écouteurs sur mes oreilles. Une silhouette à l'abri des regards, sous un lampadaire avait attiré mon attention. Il ne portait qu'un bomber noir, une caquette noire et un jean noir qu'il avait enfilé sous ses boots. J'aurais pu ne pas y faire attention, s'il n'avait pas, au moment où j'étais sortis, fait tourner le piercing qu'il avait sur la lèvre pour le faire rouler. Je le voyais faire ça souvent quand il était au studio, c'était peut-être son tic de stress. Tout le monde en avait un, et pour lui j'avais voté pour celui-là.
"Qu'est-ce que tu...." Il avait plaqué une main sur ma bouche. J'avais été tellement surprise que j'en serais tomber à la renverse si je ne m'étais pas accroché à son bras musclé. Il avait jeté un coup d'œil dans la rue pour voir si personne ne l'avait repéré. Il avait ensuite planté ses yeux dans les miens et m'avait simplement dit de le suivre silencieusement.
"J'ai besoin de te parler" Est-ce que j'aurais du le suivre ? Je n'avais jamais été de nature méfiante, tous mes amies m'aurais dit que j'étais folle de suivre un homme que je ne connaissais pas dans une ruelle noire et déserte. Mais si c'était Jungkook je n'étais plus si folle non ? Cet homme qui avait encore sa main plaquée sur ma bouche, je le connaissais par cœur, et c'était peut-être le seul homme que j'aurais suivi dans une ruelle déserte, et même jusqu'au bout du monde, je l'aurais suivi partout. Que la première Army qui passait par là me jette la première pierre si elle n'aurait pas été dans le même état que moi.
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My time [Jeon Jungkook X OC] Terminée 💜
Fanfiction"J'aime ta voix, je n'y peux rien. Et je te coupe, mais ce n'est pas ta faute non plus, et non je ne dis pas ça non plus pour te faire plaisir. J'aime ta voix, tu en fais ce que tu veux, mais c'est comme ça." Jungkook Les rêves pour lui ont toujours...