23. Une chanson ? (POV Jungkook)

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"Je ne suis pas comme ça d'habitude." Elle m'avait dit en cachant sa tête gênée sous la couette. J'avais souris en fermant les yeux. Des flashbacks de la nuit dernière remontés jusqu'à l'orée de mes paupières. Depuis quand je n'avais pas connu ça ? Je ne l'ai jamais connu. 

Je n'avais jamais aimé ni désiré autant quelqu'un que Thia, c'était une évidence. J'aurais pu mourir pour elle, c'était inscris dans mon ADN. 

"Tu es comment d'habitude, parce que je ne t'ai connu que comme ça." Je lui avais dit en embrassant le haut de sa tête qui était callé sur mon torse. 

"Je ne sais, je ne t'ai jamais remballé?" Elle avait demandé en se redressant. Thia ne faisait que changer, des fois sauvage, des fois enfantine, des fois douce et soyeuse comme une première neige. Elle était comme moi, et avait de multiples facette, et plus je les connaissais, plus je l'aimais. Finalement sa perte de mémoire n'avait pas été une mauvaise chose, elle avait fait comme exploser chaque barrière qu'elle avait mise en place quand elle avait atterri pour la première fois à Séoul. 

"Oh une bonne vingtaine de fois je dirais." Et j'avais explosé de rire en me levant. J'étais torse nu, et elle n'avait pas pu s'empêcher de fermer les yeux quand elle m'avais vu habillé de si peu de vêtement. Elle était bien moins timide hier. J'avais pensé en esquissant un sourire en coin. 

"Comment j'ai pu être à ce point être bête?" Elle avait dit en se levant également, j'ouvrais mes bras, elle s'y était engouffré, nous ne formions plus qu'un seul être, elle était ma moitié et j'étais la sienne. Et je voulais à jamais être accroché à son cœur. 

"Tu sais, plus tu me repoussais et plus mon amour pour toi grandissait. J'ai certainement du être très maladroit moi aussi, quand je repense à certaines phrases que je t'ai dites, ça me fout la gerbe." Elle avait perdue son sourire, et s'était plongée dans ses pensées, je le savais parce qu'elle faisait souvent ça quand elle enregistrait au studio et qu'une de ses phrases ne lui plaisait plus. 

On se donnait rendez-vous au studio, je l'avais senti triste de ne pas monter avec moi pour s'y rendre mais avait finalement compris, elle n'était pas non plus prête à assumer ma célébrité. Les paysages défilaient, et quelques minutes après mon chauffeur m'avait déposé devant le studio, tout était fermé, mais Thia m'avait laissé les clés, elle savait que j'arriverais avant elle. 

J'avais soulevé le rideau de métal, rien n'avait bougé, c'était comme dans mes souvenirs, la vitre par laquelle j'avais observée Thia à de nombreuses reprises étaient toujours aussi sale, les tables étaient toujours positionnées au même endroit, les chaises placées au dessus. J'avais ouvert la porte du studio et m'étais assis sur le fauteuil rongé par les années et avait posé ma main sur le cahier de Thia. 

Tout le monde la connaissait ici, tout le monde me reconnaissais aussi, et c'était un des seuls risques que j'avais pris au cours de ma vie, mais tout le monde s'en foutait. Les bikers et leurs manteaux noirs m'avaient fait peur la première fois, mais ils m'avaient sauvé la mise plusieurs fois, en empêchant des saesangs ou des journalistes de rentrer sur place. Tout le monde savait que je venais ici, personne ne savait que  j'y allais pour observer une femme. 

J'avais passé presque toute la période de sa convalescence à lire et relire, ses textes, ses ébauches de poème, j'avais regardé un nombre incalculable de fois mon prénom dessiné sur ses feuilles jaunies par le temps et les aventures que leur faisait vivre Thia. Je me souvenais d'une fois, où alors qu'elle courait pour se rendre à son travail, un peu trop pressé par la pluie qui l'a poursuivais elle avait fait tomber son carnet dans une flaque d'eau. Une chance qu'elle n'écrivait pas à l'encre. Je me souvenais avoir eu envie de me précipiter pour l'aider, mais je ne lui avais encore jamais parlé, je ne pouvais pas l'aborder comme ça. 

"J'aimais venir ici?" J'avais entendu la voix de Thia résonnait dans la salle qui donnait sur le studio. Je lui avais fait signe de venir, mais elle n'avait pas bougée. Elle avait posé ses yeux sur le canapé et avait amenée ses mains vers sa bouche dans un geste de surprise. Et puis elle s'était mise à courir pour me rejoindre. "Jungkook, je me rappelle, du soleil sur mon visage, j'étais assise sur ce canapé et j'avais les jambes allongées sur..." 

"Sur moi, oui. Tu as retrouvée la mémoire?" Je lui avais demandé intrigué, mais pas plus excité que ça, parce que finalement nous n'en n'avions plus besoin. 

"Non j'ai juste des flashs. Je me souviens juste de la sensation du soleil, et de la chaleur qui m'avait envahi. Pourquoi j'étais aussi triste Jungkook?" Cette question m'avais ému aux larmes, parce que c'était la première question que je m'étais posé en la voyant. Derrière la colère et son abjection de la population humaine, j'avais vu derrière ce masque une lassitude et une tristesse immense. Elle m'avait fait penser à Jimin, je ne savais pas pourquoi. Alors je l'avais suivi, et plus cela allait, plus je tombais sous le charmes de ses nombreux détails qui faisaient d'elle quelqu'un de bien plus bienveillante qu'il n'y paraissait. 

Ses déchets ramassés sans que ce soit les siens, son parapluie qu'elle avait donné à une dame enceinte qui venait de se faire planter par son taxi, sa façon de s'arrêter systématiquement devant les chanteurs de rue et de les écouter jusqu'à la fin, sans dire un mot, sans échanger un sourire, juste en déposant une carte de visite du studio de son père. Les autoriser à rentrer dans son sanctuaire, j'avais compris bien plus tard à quel point c'était sacré pour elle, car même moi, j'avais du m'en montrais digne. 

"Chante pour moi s'il te plait." Je lui avais demandé alors que j'avais ouvert le micro et que j'avais enfilé ce casque, celui qui était de bien moins bonne qualité que ceux que j'avais connu, mais qui me rappelais terriblement mes débuts. Et même si ça avait été dur, j'aimais me rappeler cette partie de ma vie, car j'aurais échanger, absolument tout, ou à peu près, pour revivre le moment où ces inconnus étaient devenus mes frères. 

"Je... Non, je ne peux pas chanter devant toi..." Elle avait dit en cachant sa tête dans son sweat trop grand pour elle qui la rendait encore plus attirante à mes yeux, ça tranchait bien avec la jupe courte qu'elle portait un peu trop à merveille. 

"Tu as déjà chanter tellement de fois devant moi, que je connais ta voix presque par cœur. Fait le pour moi." Je voyais qu'elle était stressée, elle ne savait pas quoi faire, elle tremblait. Au moment où j'allais lui dire que ce n'était pas grave, elle avait porté sa bouche près du micro et avait commencé. Sa voix était fébrile, mais elle m'avait coupé le souffle, bien plus que lorsque je l'avais entendu pour la première fois. 

Comment elle avait pu oublier la confiance qu'elle dégageait quand elle chantait, comment elle pouvait oublier à quel point j'aimais sa voix ? Elle avait quelque chose de plus, elle l'avait déjà avant, mais là c'était encore autre chose. Je fermais les yeux et j'avais presque l'impression de toucher les étoiles du bout des doigts. Des larmes avaient glissées le long de mes joues et elle s'était arrêtée. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point elle avait pu me manquer. 

"Je chante si mal que ça?" Elle avait dit en s'asseyant sur mes genoux et en essuyant d'un revers de manche les dernières traces de nostalgie intérieure sur mon visage. 

"Je veux faire une chanson avec toi, et ce n'est pas négociable." Et alors que nous n'avions pas reparlé depuis au moins une semaine du fait qu'elle était la seule personne que je connaissais qui n'avait aucuns rêves, elle s'était levé, avait renfilé son casque et s'était de nouveau posté devant son micro, un stylo dans la main, et l'autre posé sur le synthé, elle allait composer devant moi, comme au bon vieux temps. 

Cela avait duré peut-être vingt minutes, peut-être plus. Elle composait en français et en anglais, je ne comprenais pas grand chose à ce qu'elle écrivait et à ce qu'elle disait, mais ça sonnait tellement bien que je n'avais pas envie que cela s'arrête, et je comprenais bien mieux les ARMY qui sans parler un traître mot de coréen, aimez notre musique au delà des possibles. 

Elle avait posé son stylo, avait reposé son casque sur sa nuque et s'était mordue la lèvre, encore une fois avant que je ne puisses dire quoi que ce soit, elle m'avait coupé l'herbe sous le pied pour me dire une phrase qui allait changer sa vie : 

"Je... Jungkook - elle avait hésité avant de plonger ses yeux dans les tiens et de te dire - Je crois que j'ai un rêve, je crois même que j'en ai plusieurs." 

My time  [Jeon Jungkook X OC] Terminée 💜Où les histoires vivent. Découvrez maintenant