Quand j'arrive chez nous, prend mon masque

5 - voyage

Kara était complètement réveillée vers cinq heures, ayant très mal dormi. Le peu de sommeil qu'elle avait eu, était criblé de cauchemars de cellules de prison. Considérant qu'elle était maintenant sur le point de devenir une criminelle fédérale, ce n'était pas une surprise pour elle. Lorsque son réveil a sonné à 5 heures du matin, elle l'a mis sur répétition et s'est allongée dans le noir. Il y avait quelques moments de bonheur où elle était si fatiguée, dans cette période entre le mauvais sommeil et l'éveil, quand elle ne se souvenait pas pourquoi elle partait si tôt. Et puis tout lui est tombé dessus.

Avant de laisser son esprit tourner en rond, elle a fait le point sur son corps. La seule bonne chose qu'elle pouvait dire à propos de cette merde était que sa gueule de bois ce matin n'était pas aussi grave qu'hier. Elle pensait qu'elle pourrait probablement se passer d'analgésiques, mais quand même.

À 5 h 30, elle était toujours au lit, paniquée en silence et revivant son appel téléphonique avec Alex. Cinq minutes plus tard, elle en est sortie. Elle l'avait déjà dit à Alex et c'était, pour Kara, le pire. En fait. Elle se leva du lit pour s'assurer qu'elle avait emballé tout ce dont elle avait besoin. 

Elle a laissé son ordinateur portable de travail derrière elle. Pour la première fois depuis qu'elle avait commencé à travailler chez CatCo, elle n'allait pas en avoir besoin, même en cas d'urgence. Lena n'était pas autorisée à travailler en raison de la situation dans laquelle elle se trouvait, donc elle ne pouvait pas avoir besoin d'elle pour quoi que ce soit. Et même si elle le faisait, Kara ne pourrait rien y faire, car elle laissait délibérément son ordinateur portable derrière elle. Alors là, Lena Luthor, pensa-t-elle, tirant la langue même si Lena ne pouvait pas la voir.

À 5 h 55, sachant que Lena ne pouvait pas entrer dans l'immeuble sans elle et ne voulant pas qu'elle sonne inutilement à l'interphone qui ne fonctionnait plus depuis des années, Kara enfila  ses lourdes bottes. Elle tira sa valise étonnamment lourde dans le couloir, posa son sac à dos sur ses épaules et son manteau sur ses bras, verrouilla la porte. Elle descendit les escaliers aussi silencieusement que possible avec ses bagages et grimaça quand une des roues s'écrasa bruyamment contre la rampe. Les murs des appartements étaient assez fins et elle espérait ne pas avoir réveillé quelqu'un d'autre. Lorsqu'elle ouvrit la porte de la rue, elle repéra la voiture de ville de Lena qui l'attendait déjà.

"Bonjour, Miss Danvers" dit Michael avec un joyeux signe de la main en ouvrant la portière du conducteur et en descendant. Il mit ses bagages et son sac à dos dans le coffre, puis ouvrit la portière pour qu'elle se glisse dans le siège. Lena était assise de son côté de la voiture, tapotant sur l'écran de son téléphone portable.

Elle le rangea quand Kara monta dedans et lui adressa un petit sourire hésitant. "Bonjour, Kara."

"Pourquoi avez-vous l'air alerte et réveillé si tôt le matin ?" Kara grommela, la regardant d'un air trouble dans la pénombre de la voiture.

"Je dirais de bons gènes, mais la réponse honnête est que j'ai bu ma caféine du matin. Je suis aussi douée que vous pour faire du chocolat chaud » répondit Lena.

Kara plissa les yeux vers Lena et le regard presque enjoué sur le visage de la brune disparut. Kara était épuisée et il était trop tôt pour cela. "Vous venez de me faire un compliment ?"

"Depuis quand Lena Luthor remarque-t-elle les autres ?" a répondu Lena et Kara s'est effondrée sur sa chaise alors que la voiture s'éloignait du trottoir. Ça allait être comme ça avec Lena qui lui renvoyait ses mots, n'est-ce pas ? Elle savait qu'elle avait touché une corde sensible hier et apparemment, Lena n'avait pas oublié.

Choisissant d'ignorer à la fois cela et le fait qu'elle venait de choisir de commencer la journée du mauvais pied, Kara roula des yeux et changea de sujet. "Où sont vos bagages ? Le coffre était vide quand Michael a mis mes affaires dedans. Ne me dites pas que vous voyagez léger ? J'ai vu vos reçus pour des bagages supplémentaires en soute, vous savez."