Les rayons du soleil réveillèrent Watson. Les oiseaux chantaient gaiment, les chiens aboyaient, les paroles des passants formaient un grondement sourd et incompréhensible. Il se leva lentement, une sensation de solitude sur le cœur. Lorsqu'il descendit, ce fut un Sherlock Holmes de fort mauvaise humeur qui l'accueillit.
- Watson. dit le détective froidement. Vous avez oublié de ranger vos affaires hier soir.
- Je vais le faire. fit Watson d'une petite voix.
- Dépêchez vous. Je vous attendrai près de l'hôpital.
Sur ces paroles, le détective sortit. Lorsque la porte se referma, un larme coula, suivi d'une seconde, puis d'une troisième. Finalement, le pauvre Watson éclata en sanglots. Son meilleur ami, celui qui lui avait sauvé la vie il y a avait quelques années de cela, le traitait désormais comme une vague connaissance insupportable.
Le corps de Watson bougeait tout seul. Il nettoya tout sans y réfléchir. Sur ses joues, les larmes coulaient en un flot ininterrompu. Lorsque tout fut près, il tenta de se calmer sans vraiment y parvenir. Pourquoi rejoindre un ami qui le traitait comme un moins que rien ? Le docteur prit son manteau et son chapeau tout en séchant ses larmes.
Lorsqu'il sortit, il souhaitait partir loin. Loin de tout. De Sherlock Holmes, de Grégory Lestrade, du 221b Baker Street, de Londres, de l'espèce humaine. Mais malgré ça, ses pas le menèrent près de l'hôpital, où l'attendaient un détective impatient et un inspecteur fatigué.
- Vous voilà enfin John. fit sèchement ce dernier. Nous vous attendons depuis longtemps.
- Excusez-moi. Il fallait que je fasse quelque chose d'important.
- J'espère que ça en valait la peine. grogna le détective. Et j'espère que vous n'avez rien dérangé, Mme Hudson pourrait bien nous mettre dehors elle voit l'appartement en bazar en rentrant de ses vacances.
Le docteur hochait la tête pour acquiescer, quand une partie de la phrase de Holmes l'intrigua.
- Mme Hudson... est en vacances ?
- Bien sur que oui. Où pensiez vous qu'elle était ? Cela fait un mois qu'elle nous a prévenu.
- J'avais oublié. murmura tristement l'ex-militaire.
Le détective ne sembla pas accorder de crédit à ses paroles, ce qui fit encore plus souffrir Watson si cela était possible. Il lui semblait que son cœur était sur le point d'exploser.
Comme pour empirer les choses, il commença à pleuvoir. Une forte pluie, comme il y en a souvent à Londres. Affaibli par son manque de nourriture, la jambe blessée du docteur protesta, exigeant de se mettre au sec. Watson tenta de repousser le douleur sourde qui lui paralysait le membre, sans vraiment y parvenir.
- Tout va bien Watson ? questionna Sherlock Holmes en voyant son ami grimacer de douleur.
- Oui oui. mentit le docteur. Il fait simplement trop humide pour ma jambe.
- Rentrez pour vous reposer. proposa gentiment l'inspecteur Lestrade.
Watson jeta un coup d'œil vers Holmes.
- Vous n'aurez pas besoin de moi Holmes ?
- Non, ça ira. Venez inspecteur, nous devons continuer l'enquête.
Les deux hommes s'éloignèrent, laissant le docteur seul sous la pluie. Il lui sembla que Lestrade c'était retourné, mais impossible d'en être sûr sous la pluie battante. Watson soupira et se dirigea vers son appartement vide.
Les cabs ne cessaient de l'ignorer. Lorsqu'il arriva finalement au 221b Baker Street, il était trempé. Il enleva rapidement son manteau et son chapeau, puis fila dans sa chambre pour se changer.
Lorsqu'il fut près, il redescendit dans le salon et attendu. Plus il attendait, plus sa patience disparaissait. Après quelques minutes, il en avait assez. Il commença à arpenter le salon, détaillant chaque chose qu'il voyait.
Un vieux fauteuil. Une armoire victorienne. Les restes d'une expérience. La porte légèrement fissurée. Le plafond sale. Un tas de poussière sous un meuble. Une partie du mur qui semblait pouvoir se décrocher. La lampe du...
Attendez... une partie du mur qui semblait pouvoir se décrocher ? Watson s'en approcha lentement. Un carré d'environ 20cm de côté semblait être mal emboîté dans le reste du mur. Le docteur tira sur un des bords, et le carré lui resta dans la main.
Une cachette. Le docteur plongea la main dedans, se doutant de ce qu'il allait trouver. Lorsqu'il ressortit sa main, il tenait un flacon. Une expression d'horreur apparut sur son visage.
Il tenait une solution à 7%. De la cocaïne. Celle de Sherlock Holmes.
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Quand dépression rime avec Watson
FanfictionLe docteur Watson enchaîne les disputes. Holmes étant occupé par une enquête, il ne remarque pas le désespoir de son ami. Watson est donc attiré dans la dépression par le doute, le désespoir et un sentiment d'inutilité douloureux. Mais est-ce que le...