De la cocaïne. Watson en aurait presque pleuré. Depuis qu'il connaissait Sherlock Holmes, il avait essayé de lui faire passer son gout pour la drogue. Cela faisait plusieurs mois qu'il était persuadé d'avoir réussi. Et maintenant, il découvrait le contraire.
John s'effondra par terre, le flacon toujours en main. Son « ami » louait souvent les bienfaits de cette substance. Et le docteur n'avait plus rien à perdre. Il se mit à réfléchir, à faire tourner les rouages de son brillant cerveau. Et plus il réfléchissait, plus la drogue l'attirait.
Il se releva et chercha dans le creux du mur. Sa main se referma sur ce qu'il cherchait: une seringue. Pleine de promesses de soulagement. Pleine de promesses de dépendance. Mais après tout, le bien sans le mal n'existait pas. Si cela pouvait le soulager, autant essayer, même si la pièce avait une face obscure.
Le docteur fit tout le nécessaire. Finalement, il remonta sa manche, inspira un grand coup et s'enfonça la seringue dans le bras. Il appuya lentement sur le bout de la seringue. Il sentit la substance se répandre dans ses veines.
« Qu'est-ce que je suis en train de faire? » songea soudainement le docteur.
Avec un air horrifié, il enleva la seringue de son bras et la jeta à l'autre bout de la pièce. Mais c'était trop tard. Le mal était fait. Un sentiment de bien-être et d'euphorie s'empara peu à peu de lui. Son cerveau fonctionnait mal, il n'arrivait pas à réfléchir correctement.
Rassemblant tout son pouvoir de concentration, Watson se saisit de la drogue et la jeta. Il réserva le même traitement à la seringue. Inconsciemment, il remarqua que celle ci était au trois quarts pleine.
Il fut soudainement prit de tremblements. Il se dirigea tant bien que mal vers son fauteuil. Il s'effondra dessus et son regard se perdu dans le vague.
Combien de temps cela faisait-il qu'il était assis là? Une minute ? Une heure? Un jour? Un an? Le temps n'avait plus d'importance pour le docteur. Il ne pouvait que rester là, à fixer l'invisible et à subir les effets de la drogue. Finalement, après un temps indéfini, le docteur s'endormit, le désespoir et la tristesse accumulée au cours des derniers jours disparurent, et l'horloge sonna 11 heure.
Le soleil brillait. Ses rayons chauds réveillèrent le docteur en douceur. Il se sentait bien. Pas coupable, pas seul, pas triste, pas abandonné. Seulement bien. Il se redressa en grognant, l'esprit toujours un peu embrumé par la drogue qu'il avait pris plus tôt.
Il regarda l'horloge du salon. 14 heure. Le cliquetis d'une clé dans une serrure se fit entendre. Watson prit aussitôt un air désintéressé et se saisit du journal quotidien. La porte s'ouvrît, et l'ex-militaire devina qu'il s'agissait de Holmes au son de ses pas.
Il leva les yeux de son journal et regarda Holmes. Qui regardait la cache où était auparavant caché la solution à 7%.
- Qu'en avez-vous fait Watson? questionna le détective d'une voix sourde.
Le docteur aurait pu dire la vérité. Avouer qu'il en avait pris dans son désespoir. Mais la honte l'en empêcha. La honte face au détective, face aux autres médecins. Et surtout face à lui même.
- Je... je l'ai jetée. avoua Watson.
- VOUS AVEZ FAIT QUOI !?! rugit Holmes.
- Holmes, je suis votre médecin...
- POURQUOI ?
- Je m'inquiète pour vous Holmes...
- ET BIEN CESSEZ DE VOUS INQUIÉTEZ ! PARTEZ! VOUS N'AUREZ PLUS BESOIN DE VOUS INQUIÉTER POUR MOI! PARTEZ! RIEN NE VOUS RETIENS ICI!
- Mais...
- Non. Je ne veux plus vous entendre, vous et vos paroles pleines d'hypocrisie. Vous êtes finalement comme tout les êtres humains. Pitoyable. Pathétique. Ennuyeux. Indigne de confiance.
Le cœur du pauvre Watson se brisa. Il était au bord des larmes. Mais il ne voulait pas pleurer devant Holmes. Pas avec le peu de dignité qui lui restait. Au lieu d'éclater en sanglots comme son cœur le lui dictait, il recula légèrement avec une expression de profonde tristesse, puis fit volte-face et sortit de l'appartement.
Où aller? Que faire? Le docteur n'en savait rien. Il pleuvait, les gouttes de pluie se mélangeaient à ses larmes sur ses joues. Holmes l'avait rejeté. Il ne savait pas où il allait. Il marchait au hasard, parmi les rues de la capitale. Seul.
![](https://img.wattpad.com/cover/337150652-288-k278027.jpg)
VOUS LISEZ
Quand dépression rime avec Watson
FanficLe docteur Watson enchaîne les disputes. Holmes étant occupé par une enquête, il ne remarque pas le désespoir de son ami. Watson est donc attiré dans la dépression par le doute, le désespoir et un sentiment d'inutilité douloureux. Mais est-ce que le...