Prologue

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*Dring dring*

Les cours sont terminés, enfin. Les années passent et se ressemblent je suis encore le centre de l'attention, que ce soit pour de l'admiration ou de la haine, les rumeurs sur moi peuvent facilement vous le montrer. Je me lève calmement pour partir.

- Oh Reo tu t'en vas ? Attends on te raccompagne.

Je ne pourrai donc jamais espérer une quelconque pause, un moment de calme et de solitude. Où que j'aille je me dois d'être parfait pour ne pas plonger dans les abysses que les autres peuvent créer, en un claquement de doigts ma supposé vie parfaite peut devenir un enfer. En tout cas c'est ce qu'ils pensent mais cette vie là n'est pas mieux, elle est déjà un enfer sur Terre où tout n'est qu'hyporcisie et méfiance.

- Oui j'y vais, venez si vous voulez un peu de compagnie n'est pas de refus.

Et c'est comme ça que pour une énième fois le calme que je demande se fait déranger par d'autres camarades de classe qui ne sont là que pour ma popularité et mon argent.

Arrivé à la maison ce n'est pas mieux, devoirs, piano, étude des langues étrangères, beaucoup de travail pour un enfant qui se doit d'être parfait et bien sûr je me dois d'exceller dans n'importe quelle activité que j'entreprends, c'est la vie misérable de l'enfant parfait, être coincé dans des attentes surréalistes.

L'heure du repas arrive alors que je ne suis même pas arrivé à la moitié de tout ce que je me dois de faire pour la journée. Heureusement que les employés s'en occupe et que je n'ai pas la nourriture à cuisiner en plus, ça retarderait mon apprentissage déjà bien trop long. J'espère ne pas voir mes parents et manger seul, ils ne sont là qu'une fois sur trois alors il y a plus de chance de ne pas les voir mais je ne peux pas m'empêcher d'être nerveux. Je continue d'étudier jusqu'à ce qu'une de nos servante m'appelle pour descendre.

Arrivé en bas la mauvaise surprise tombe, je croise mes parents à table. Apparemment ils viennent de rentrer du travail, quelle malchance, quelques minutes plus tard et j'aurais été tranquille. Le repas se fait calmement, pas même une fois ils me demandent ce que j'ai fait de ma journée ou comment s'est passé l'école, j'ai l'impression que c'est trop compliqué pour eux. Une fois terminé un des servants me prend mon assiette et se dirige vers la cuisine. Je me lève de ma chaise pour partir d'ici rapidement.

- Tu ne manges pas de dessert ? Me demande ma mère.

- Non je n'ai pas très faim, je vais aller prendre ma douche et continuer d'étudier. Je pense que vous ne me verrez plus de la soirée alors je vous souhaite une bonne soirée, je vous aime.

- On t'aime aussi. Me répondent ils

Pourtant je ne vois pas une seule once d'amour dans leur yeux, rien que de l'indifférence. Je dis ça mais mes yeux doivent refléter la même chose, j'ai arrêté de me préoccuper d'eux et de leurs faux intérêt envers moi depuis des années déjà.

La soirée continue et ressemble à toutes les autres, je me lave et étudie encore jusqu'à pas d'heure avant de tomber de fatigue sur mon lit et de m'endormir aussitôt.

Le lendemain est également une routine ennuyeuse où je m'habille et me fait déposer en cours par mon chauffeur, le dernier moment un peu plus calme que je vais avoir avant une journée à jouer au mec parfait. C'est parti, j'ouvre la porte et fais mon plus beau sourire qui est complètement faux avant de sortir autour de la foule d'élèves qui ne regarde que moi. Ça fait des mois que je suis dans ce lycée, ils pourraient passer à autre chose un moment. M'enfin je n'ai pas mon mot à dire là dedans, je n'ai qu'à faire semblant, ce n'est pas si compliqué n'est ce pas ?

À la récréation je reste avec des gens, ces mêmes gens qui se servent de moi quand ils en ont besoin. Aujourd'hui me paraît plus compliqué que d'habitude j'ai l'impression que je vais me briser d'une minute à l'autre, la douleur dans ma poitrine s'intensifie et ma tête tourne. "Je vous en supplie faites que ça s'arrête." Me répétais-je jusqu'à entendre la sonnerie retentir. Je ne peux pas retourner en cours, pas maintenant c'est trop compliqué. Tant pis si je brise cette image du garçon parfait j'ai besoin d'une pause même une minuscule, sinon je vais vraiment finir par me briser en deux.

- J'ai mal à la tête je vais aller à l'infirmerie je vous laisse.

- D'accord à tout à l'heure.

Une fois tous les élèves rentrés en classe je m'écroule par terre contre un mur. J'ai l'impression que je vais mourir. Peut être que ce serait une bonne solution en soit, ça arrêterait ce cauchemar.

Je me réveille quelques minutes après, j'ai dû tomber dans les pommes, c'était à prévoir. Je décide de ne pas rentrer en classe pour l'instant, je ne me sens pas capable d'y retourner, je préfère arpenter les couloirs vides, c'est l'une des seules fois où je me sens libre. Libre d'être moi même, sans avoir besoin de faire un sourire trop faux, sans devoir être dans l'excellence.

Je ferme les yeux et je marche doucement dans les longs couloirs jusqu'à entendre un bruit lointain. Un bruit saturé comme celui d'un jeu vidéo, je me rapproche donc de ce bruit et arrive dans des escaliers où j'aperçois un garçon à la chevelure blanche. Alors que je m'apprêtais à partir ma curiosité rassasié il se retourne et me fixe avant de prendre la parole.

- Ah t'es pas le riche hyper connu ? Qu'est ce que tu fais là ?

Et c'est reparti, la seule petite pause qui m'est accordée depuis des années est interrompue par un étranger.

Cet enfer (ReoNagi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant