- Ah t'es pas le riche hyper connu ? Qu'est ce que tu fais là ?
- J'étais pas très bien donc j'ai décidé d'aller à l'infirmerie.
Son regard était rempli d'indifférence, il me fait penser à celui de mes parents je le déteste.
- L'infirmierie c'est de l'autre côté et comme je sais que tu es en seconde 1 c'est pas par là que tu dois passer vu que t'as anglais à cette heure ci.
Comment il connaît mon emploi du temps il me stalk ? Ah non pas un fan obsessionnel s'il vous plaît.
- Laisses tomber, de toute façon je dois y aller, j'ai déjà manqué beaucoup de temps de cours et les professeurs vont commencer à vraiment s'inquiéter.
Il est de nouveau concentré sur sa switch et appuie frénétiquement sur plusieurs boutons de sa console.
- C'est vrai que ça ne doit pas être fréquent que monsieur parfait ne soit pas en cours.
Sa remarque m'énerve du plus haut point, si il savait ce que c'était vraiment qu'être "monsieur parfait" comme il le dit si bien il ne dirait pas ça. Malheureusement je n'ai pas le droit de me mettre en colère, je ne sais pas qui il est ni ce qu'il est capable de faire alors je la ferme et je retourne rapidement en cours.
Toc toc toc
- Entrez !
Je rentre devant les regards interrogés des autres élèves, c'est la première fois que je râte ou suis en retard à un cours de l'année et pourtant nous sommes en janvier.
- Désolé d'être en retard.
J'arbore mon sourire habituel qui était plus compliqué à mettre cette fois après que l'autre m'ait énervé, je m'excuse ensuite auprès du professeur en espérant que ça passe.
- Pourquoi étais tu absent en ce début de cours ?
- J'étais parti à l'infirmerie.
- Et tu as un billet de l'infirmière ?
Merde j'avais complétement oublié que cette chose existait.
- Non je suis désolé.
- Bon je vais te laisser retrourner en cours car c'est la première fois que ça arrive et car tu es un bon élève mais tu comprendras que je me dois d'appeler tes parents.
Génial, comme si la journée n'était pas déjà particulièrement difficile à vivre je vais maintenant avoir une soirée mouvementée. C'est la première fois que ça m'arrive, comme quoi je me dois d'être parfait en toute circonstance, même quand je suis sur le point de me briser.
- Bien sûr, je comprends.
Je me rassois devant les chuchotements de l'ensemble des élèves. Leur yeux plein de jugement inondent mon champ de vision. Je déteste ça, je déteste cette vie, je ne rêve que de m'enfuir d'ici et que tout le monde comprenne à quel point ma vie est compliquée. Si au moins l'un des deux pouvait arriver alors j'en serai extrêmement heureux, bien sûr je sais que ça n'arrivera jamais.
L'heure se termine et sans même avoir le temps de me lever une horde d'élèves accourent vers moi pour me poser toute sorte de question, pourquoi j'étais absent en début de cours, si ça va aller par rapport à mes parents et autres questions débiles. Je réponds vaguement avant de m'éclipser de la classe et de partir en direction de ma voiture, je préfère quand elle n'est pas là et que je rentre à pied d'habitude car la maison familiale m'étouffe encore plus que les salles de classe mais aujourd'hui elle me sauve la vie. Je monte dedans et roule vers chez moi.
Chez moi mes parents ne sont pas encore à la maison mais ça ne serait tarder comme ils ont sûrement eu connaissance de ce qu'il s'est passé cet après midi. Je fais alors mes études quotidiennes en attendant l'heure fatidique.
J'entends la porte d'entrée se fermer assez violemment. Ils sont là, la soirée va commencer...
- Reo ! Descents maintenant s'il te plaît ! Crie sa mère d'en bas.
J'hésite à passer la porte de ma chambre déjà entrouverte mais je sais que si je reste là ça ne fera que renforcer la colère déjà bien présente de mes parents alors c'est la boule au ventre que je descends les escaliers. Et mes idées se sont avérées vraies au moment même où j'ai vu mes parents, tout indiquait que ce moment allait mal se passer, que ce soit par des petits détails comme les poings serrés de mon père ou par l'attitude de ma mère qui a les bras croisés et les sourcils froncés.
- Tu peux m'expliquer pourquoi tu as manqué les cours sans excuse ?
Je veux expliquer un mensonge déjà construit que j'ai créé en attendant l'arrivée de mes bourreaux mais sans même avoir le temps de réfuter ma mère renchérit.
- Ce n'est pas comme ça qu'on t'a élevé, on est très déçu de toi, tu as pourtant eu une bonne éducation tu devrais être reconnaissant. Recommences encore une fois et ça va très mal se passer pour toi jeune homme j'espère que tu le comprends.
"Bien sûr que vous ne m'avez pas élevé comme ça, vous avez esclavagisé un enfant pour qu'il devienne parfait, je ne vois pas où est l'éducation là dedans." Ça c'est ce que j'aurais pu dire, en tout cas c'est ce que j'ai pensé extrêmement fort. Malheureusement pour moi leur "éducation" m'a donné une incapacité à me rebeller, comme un bloquage et ça m'énerve mais je ne peux rien y faire.
- Je comprends, ça n'arrivera plus.
Contraint par ma propre conscience je ne trouve que ça a dire, je m'excuse et pars rapidement dans ma chambre.
Je m'affale sur le lit déçu de moi, je m'en veux d'être si faible. Les gens disent que le plus difficile est de faire semblant d'aller bien, ces gens là sont apparemment fort mais c'est faux, les personnes les plus fortes sont celles qui montrent leurs faiblesses, ces personnes là je les admire plus que tout. Dans ce monde où je me dois de rentrer dans le perfection et où les faiblesses sont tabous je rêverais de pouvoir dire à quelqu'un à quel point je souffre.
Je finis par m'endormir sans avoir continué mes études, je sais que je devrai travailler plus demain mais je m'en fiche, je veux juste me reposer un peu plus aujourd'hui, demain est un autre jour c'est trop loin pour que j'en ai quelque chose à faire pour l'instant.
Matinées qui se suivent et qui se ressemblent je me prépare à aller en cours, heureusement pour moi mes parents sont déjà partis, je n'avais vraiment pas envie de les voir. Le taxi m'amène devant le prestigieux établissement et je descends sous les regards admiratifs habituels des autres élèves. Beaucoup me passent le bonjour que je leur rends à coup sûr même si en réalité je n'en ai pas grand chose à faire car je sais pourquoi ils sont si attentionnés envers moi, sans mon argent et mon influence rien de cela me serait accordé.
Je parcours les couloirs en direction de ma salle de classe et dans un coin je perçois la chevelure blanche de du garçon de la dernière fois collé contre un casier. Je me rends compte rapidement qu'il n'est pas juste collé contre un casier par pure envie mais qu'il se fait malmener par deux autres élèves que je reconnais puisqu'ils sont dans ma classe.
- Attends ce type se fait harceler ?

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Cet enfer (ReoNagi)
Fiksi PenggemarUn riche garçon négligé par ses parents qui déteste l'attention inutile et malsaine que lui apporte les autres rencontre un garçon harcelé, enfermé dans ses jeux vidéos. Voilà comment deux personnes ayant une vie qu'ils comparent à l'enfer vont se...