01 || Fuir

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<< Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité à vaincre ce qui nous fait peur.>> Me disait mon père.

Mais je ne suis pas courageuse, je ne l'ai jamais été.

Fuir, c'est ce que je fais en permanence.

Ma montre affiche deux heures trente trois du matin, je marche dans une ruelle sombre éclairée seulement par la lumière de la lune et de la faible lumière des lampadaires.

Je viens de plaquer mon ex après une énième dispute et je ne sais même pas ou je vais.

On dirait le début d'un mauvais film d'épouvante. Mais c'est sûrement le cas.

Le silence lourd est couvert par mes pas précipités ainsi que ses pas à lui.

Mon futur agresseur.

Mon ex habite au dessus d'un bar alors c'est en sortant de chez lui comme une hystérique que je l'ai regardée. Mon regard appelait à l'aide mais lui n'y a vue qu'une simple invitation à me suivre.

Dix minutes.

Dix minutes qu'il est là.

Dix putain de minutes où je me suis repassée en boucle des scénarios de comment il allait me tuer ou bien me violer


J'eus enfin traversée la rue qui m'a parut durer une éternité, je suis désormais derrière une usine habituellement vide la nuit . Mais je crois rêver en apercevant une voiture avec une personne à l'intérieur. Mon corps ne coopère plus avec mon cerveau, rendant toutes décisions cohérentes impossible a réaliser.

Et c 'est en sentant l'homme s'approcher que je me surpris moi même à marcher machinalement vers la voiture. Décision des plus idiote, ça peut très bien être son complice.

Mais j'eus a peine le temps de finir cette pensée dans ma tête que je me retrouve assise sur le siège avant d'une voiture qui me parut valoir plutôt chère . Je vis l'homme dehors pester se reprochant sûrement de ne pas avoir réagit avant.

Je suis à la fois soulagée et tétanisée que je ne pus tourner ma tête pour voir la personne assise à coté de moi.

La seule chose que j'ai aperçu, c'est sa chevelure brune.

Je le sens aussi confus que moi, il n'ose également pas me regarder. Au moins si je ne meurs pas ce soir, je pourrais rire de cette situation plutôt comique dans plusieurs mois.

Quelques minutes passent sans que l'un de nous ose prononcer un mot, même pas un regard. Seulement trois voir cinq mais chaque secondes me paraît être une éternité.

Du coin de l'oeil je le vois regarder sa montre et agiter sa jambe d'un air anxieux.

C'est le premier à rompre le silence.

-Si tu veux rester en vie, ferme ta gueule.

Sur ces mots l'air ne me vient plus.

Je n'arrive pas à capter le moindre air. Pourquoi me dit-il ça ? Est-ce qu'il va me faire du mal ?

Des petits bruits stridents sortent de ma bouche, je suffoque. Je tourne ma tête et le regarde pour la première fois.

Il a des cheveux bruns, des mèches retombent sur son front touchant presque ses yeux  noisettes.

Et dans cette situation, je me sens mal de remarquer à quel point il est beau.

Mais il ne fit rien, son regard froid et condescendant me scrute, comme pour me faire sentir qu'il m'aidera pas. Que j'en vaut pas la peine.

MEET ME HALFWAYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant