IV-

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Je pose mes affaires dans la chambre d'ami après qu'il me l'ai indiqué, j'observe mon nouvel environnement le sourire aux lèvres, je ne saurais dire pourquoi mais je me sens bien. Je retourne dans le salon où l'australien est installé avec la télécommande de la télévision dans la main.

- Merci Daniel, je te suis très reconnaissante de me laisser dormir ici

- C'est normal, on ne laisse pas une princesse dormir dans la rue

- Merci...

- Tu veux regarder un film ?

J'hausse les épaules, après tout je n'ai rien d'autre à faire. Je m'assois dans le second canapé et me concentre sur le long métrage, profitant de ce moment de calme. Plus le film avance plus mes paupières sont lourdes, je lutte en vain.

Je me réveille dans un lit, je ne m'y attendais vraiment pas de sa part. J'entends plusieurs voix provenant du salon, curieuse comme je suis, je jette un tout petit coup d'œil afin de savoir qui est là. Je me demande à quoi ressemble ses amis. Plus je m'approche plus la conversation me parait étrange.

- C'est le sac de ma collègue, je dois l'héberger car elle a raté son avion

- Quel bon saintmaritain

- Ouais enfin ça ne m'enchante pas plus que ça

- Pourquoi ? Elle est si moche que ça ?

- C'est vrai que c'est pas un mannequin en effet mais en plus on ne s'entend pas, elle me saoule...

- Pourquoi tu lui as proposé de dormir ici dans ce cas ?

- J'ai pas eu le choix, mes patrons m'ont posé un ultimatum hier soir. Je suis déjà sur la sellette alors je joue le jeu

- Courage Danny, ce n'est que deux jours ! Et en plus on a Max qui nous a invité pour une soirée ce soir, ça va être sympa !

J'en ai assez entendue je crois, je ne m'attendais pas à un éloge de sa part, mais je pensais que ça allait mieux entre nous, que l'on se supportais un peu plus. Je me suis bien mis le doigt dans l'œil tient. Je suis profondément blessée, en plus d'être un laideron à ses yeux, il a été forcé de m'accueillir.

Il y a une profonde nuance entre un acte désintéressé dont il avait l'air de faire preuve, et la réalité qui n'est qu'un mensonge. Mentir encore et encore, l'Homme n'est capable que de ça... Je me déteste pour avoir cru qu'il pouvait être sincère. Un beau piège dans lequel je suis bien tombée.

Je n'aurais jamais du entendre cette conversation, mais je n'avais aucune intention d'espionner, je voulais dire bonjour et au passage boire un verre d'eau. Mais je suis heureuse d'avoir entendue la vérité sur ce qu'il pense de moi, au moins c'est clair, je ne me ferais pas d'idée.

Je récupère ma valise et fais irruption dans le salon pour prendre mon sac à main, je fais un signe de tête avant de ne franchir la porte d'entrée. Je prends les escaliers pour monter d'un étage, c'est de la pure utopie mais s'il venait à me chercher il ne lui viendrait pas à l'esprit de regarder en hauteur, il descendrait illico. Cela fonctionne également au cache-cache, grimpez à un arbre, ne faites pas de bruit et vous avez gagné.

Je pleure en silence quelques minutes avant de déguerpir de cet immeuble maudit, j'enfile mes écouteurs dans mes oreilles et mets une de mes playlist en aléatoire, le son à fond. Si je n'entends pas une voiture et qu'elle me fonce dessus, grand bien m'en fasse. Je m'apprête à traverser la route, au fond je pris qu'une Lamborghini folle déboule de nulle part et me shoot au passage, je crois avoir mal vécue l'humiliation que je viens de me prendre.

Fuis-moi jusqu'à la victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant