XII-

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« Je suis fier de toi » Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas entendu ces mots, j'en avais tant besoin. La dernière fois que quelqu'un m'a dit une chose pareille, c'était juste pour se moquer de moi, quel connard d'australien. Si seulement j'avais été de congé à Monza, ma vie aurait été bien plus simple. Et dire qu'il a déjà tout oublié.

- Est-ce que tu veux que je dorme ici ?

- Non, ne t'en fait pas

- Tu es sûre Lou ?

- T'inquiète, j'ai l'habitude ! Et si Carmen apprends que tu as passé la nuit ici, elle nous tuerai, pas que ma vie m'importe mais la tienne en revanche

- Alors non Lou, ma vie ne vaut clairement pas plus que la tienne.

- Si tu le dis... Aller, rentre te reposer, tu as une course à gagner demain !

- Il est déjà tard, si ça ne te dérange pas que je reste avec toi, j'ai plus de temps pour me reposer si je reste là

- Alors si tu me déranges

- Un autre plan cul médiocre à rejoindre ?

- Il n'était pas médiocre, mais je ne m'en souviens pas... Il était peut-être excellent, qui sait ?

- Lou... ce n'est pas sérieux...

- C'est mon moyen pour compenser, je ne changerai pas. Mais pour en revenir au début, je n'attends personne, je ne veux juste pas d'ennui avec ta copine

- Je gère Carmen, ne t'en fait pas. Allons nous coucher !

Je ne dis rien, secrètement heureuse de ne pas être seule pour m'endormir. Je me mets en pyjama et installe un film sur mon ordinateur. Le pilote me rejoins en caleçon, je ne peux m'empêcher de jeter un petit coup d'œil à ses muscles saillants. Bien que je n'éprouve rien de plus que de l'amitié pour George, parfois je suis un peu perdue dans une sorte d'attirance.

Je m'emmitoufle sous ma couverture et me concentre sur le film, je tremble un peu, de froid mais également de manque. J'ai soif de vodka ou de téquila, mais je ne peux boire, je suis incapable de faire ça à George. Je ne veux pas être saoule en sa compagnie.

- Tu vas bien ?

- Oui, ne t'inquiète pas

Il me prends par la taille et me rapproche de lui pour que mon dos soit collé à son torse. Je sens son souffle près de mon oreille, ce n'est pas désagréable du tout.

- Bonne nuit Loupiotte... fais de beau rêve

- Bonne nuit...

Comment suis-je censé dormir alors qu'il est tout contre moi ? Mon cerveau est en ébullition, je ne dois rien ressentir pour lui, c'est la règle que je me suis fixée. Mais le voilà, près de moi, à prendre soin de moi comme si je comptais à ses yeux. C'est un jeux dangereux auquel je ne veux plus jouer.

Je me lève en sursaut quand mon réveil fait des siennes. Je l'éteint immédiatement et m'extirpe du lit pour aller prendre une bonne douche brûlante. Le sang se met à couler sur mes bras, mes cuisses étant pleines à ras bord. Un bandage plus tard, je m'habille d'un pull de l'équipe et d'un pantalon noir, je vais mourir de chaud mais personne ne verra ces cicatrices.

- Tu as bien dormi ?

- Oui, très bien et toi ?

- Moi aussi ! Je suis en pleine forme !

- Tant mieux, tu vas en avoir besoin pour la course

- C'est clair ! Tu ne vas pas avoir trop chaud habillée comme ça ?

Fuis-moi jusqu'à la victoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant