07h32, Beacon Hills Memorial Hospital.
On ne peut pas dire que j'aime les hôpitaux, l'ambiance y est maussade, sombre et tout paraît froid. Et celui-ci ne faillit pas à la règle.
Assise sur ce banc d'hôpital, depuis trois ou quatre heures, je ne sens plus mes jambes.
Je n'ai pas le droit de rester avec mon oncle, alors je campe devant sa chambre, je ramène mes genoux à ma poitrine et enroule mes bras autour, dans l'espoir de me réchauffer, le courant d'air semble particulièrement fort dans ce couloir.Maintenant que les effets de l'adrénaline se sont dissipés, je me sens terriblement fatiguée, les muscles tendus et le mental au parquet.
Je suis littéralement à bout, la seule chose qui me retient de me foutre à poil et de crier "la fin du monde est proche" est le moniteur aux bips réguliers, dans la chambre de mon oncle.Je ne pense pas que je suis du genre à me plaindre en permanence, mais je dois admettre que la personne qui est chargée d'écrire ma vie s'amuse vraiment à m'en faire voir de toutes les couleurs.
Oh ! Pouce quoi ! J'ai amplement mérité une petite pause.« Willow… »
Je regarde de gauche à droite, persuadée d'avoir entendu mon prénom. Peut-être que l'infirmière qui s'est occupée de moi est de passage ?
Cependant, j'ai beau chercher des deux côtés, les seules personnes qui passent ne font pas attention à moi.
J'y fais abstraction, ce ne sera pas la première fois que j'entends quelqu'un m'appeler, c'est mon cerveau qui me joue des tours.« Willow… » « Willow… » « Willow… »
Cette fois, je suis obligée de me rendre à l'évidence, j'entends des voix ! Ou le vent murmure mon prénom ?
Je commence à perdre les pédales, ça y est, je suis à un virage de passer un weekend à Eichen House.« Willow… » « Willow… » « Willow… »
La fréquence des murmures s'intensifie alors que le courant d'air devient plus violent, mon cœur se met à battre comme si je venais de courir un marathon.
Une main froide se pose sur mon épaule et je me retourne si vite, presque à m'en casser la nuque, prête à confronter le potentiel esprit malveillant.Je me retrouve face à ce qui semble être un homme, ou du moins, une sorte de sortilège m'empêche de discerner ses traits. Le bras tendu, la silhouette m'offre un lotus.
Par réflexe, je me saisis de la fleur, sans quitter l'étrange créature du regard. A mesure que mes doigts se referment dessu, les pétales de la rose s'enflamment mais, bizarrement, le feu ne semble pas produire de dommages, et les flammèches continuent de danser sur les feuilles roses.
— Rappelle-toi Willow, il y a trois choses qui ne restent jamais longtemps cachées : le soleil, la lune..
Je reste suspendue à la voix grave de l'homme sans visage, mon souffle bloqué dans ma gorge, l'incompréhension et la peur se lisant dans mes yeux.
— ..la vérité.
Je me réveille en sursaut, manquant de tomber du banc sur lequel je suis affalée. Les cheveux ébouriffés, je me donne le temps de me remettre de mes émotions.
Je ne sais pas quelle est la signification de celui-ci, s' il en a une, mais on dirait que mes cauchemars font leur grand retour.Je pose mes pieds par terre en passant une main sur mon visage, si ça continue comme-ça je vais vraiment finir par péter un câble.
Je tourne la tête, pour vérifier que mes affaires sont toujours à leur place, et jump scare ! Un lotus repose fièrement au-dessus du livre de ma mère.La coïncidence, si c'en est une, est terrible !
— Toi !
On est censé être dans une zone de silence, je m'apprête à réprimander la personne qui vient juste de casser l'ambiance.
— Putain, pas encore !
Le temps de cligner des yeux, je ramasse mes effets personnels et prends mes jambes à mon cou.
La dernière fois que je me confrontais à ce type, Scott était là pour l'empêcher de me sauter dessus, mais maintenant que je suis seule, il peut bien me découper en morceaux et me jeter dans une rivière.Je me retrouve à parcourir les couloirs à toute vitesse – c'est le coach qui serait content s' il voyait ça – jetant un regard en arrière de temps à autre, juste pour vérifier que mon ennemi juré est toujours derrière moi.
Essoufflée, je saute dans l'ascenseur et je me jette sur le premier bouton que je vois, malheureusement, j'ai mal fait mes calculs, et mon psychopathe de poursuiveur glisse entre les portes au dernier moment.
— Tu cours vite, il déclare en reprenant son souffle.
— Merci, je vous retourne le compliment.
La classe, combien de gens peuvent se vanter d'avoir reçu un compliment, dans une situation comme la mienne ?
— Écoutes, je n'ai pas l'intention de te faire du mal. Il continue, sous mon regard dubitatif : je veux simplement parler.
Le ding de l'ascenseur signalant que nous sommes arrivés le coupe, plus vif que moi, il me bloque la route en appuyant sur un bouton.
Et nous revoilà enfermés dans un espace clos et carrément restreint, chouette !— Parler de quoi, au juste, je pense ne pas avoir tout saisi.
L'ascenseur s'ouvre à nouveau, sur l'étage de mon oncle, et mon poursuivant est le premier à sortir, m'invitant à faire de même.
— De mes rêves, j'aimerais comprendre ce qu'ils signifient.
— Et en quoi je suis sensée avoir les réponses à tes questions ? J'abandonne le vouvoiement.
Si c'est un psychiatre qu'il cherche, il toque à la mauvaise porte, je pense en avoir aussi besoin.
Il s'assoit sur le bac où j'étais, il y a à peine quelques minutes et je l'imite, du moment que nous sommes en public ça ne me dérange pas d'être proche l'un de l'autre – en gardant une bonne distance de sécurité, on ne sait jamais –
— Peter Hale, il se présente.
— Willow Curtis, je ne peux pas dire que je suis enchantée, Peter. Je secoue la main qu'il me tend.
— Moi non plus, néanmoins, il semblerait qu'il y a quelque chose qui nous lie, Willow, et je suis sûr de ne pas être le seul à penser ça.
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Willow The Wisp | TEEN WOLF
FanfictionWillow - une adolescente au quotidien bancal - est propulsée dans un univers fantastique qui lui était, jusque-là, inconnu. Maintenant bien consciente de sa nouvelle nature, et prête à en découdre avec ses mystérieux ennemis, tout droit sortis de so...