My Doll (REECRITURE)

Chapitre 20

Cassandra

Je n'ai pas revu Louis depuis qu'il a commencé son nouveau job. Je suis assez satisfaite car il m'avait promis de se reprendre en main en se trouvant un métier. Une idée vient lentement s'insinuer dans mon esprit, et si je lui faisais la surprise d'aller le voir ?

Allez, C'est décidé !

Il est 18h, il est censé terminer dans 30 minutes, ce qui me laisse largement le temps de me préparer et de le rejoindre.

Après 15 minutes de routes, je sors de ma voiture et m'avance vers le magasin dont il m'avait donné l'adresse. J'ai assez hâte de pouvoir lire sur son visage la surprise de me voir.

Avec joie, je commence à accélérer le pas, serrant un peu plus contre moi mon sac.

Et si nous allions nous faire un restaurant après ? Plusieurs idées comme celles-ci fusèrent dans mon esprit.

Au moment d'arriver devant la devanture je crois le reconnaitre, lorsque je m'apprête à l'interpeller je peux remarquer qu'il semble contrarier, j'arrive a le voir malgré qu'il fasse un peu sombre à cette heure en pleine hiver. Je plisse un peu plus les yeux pour distinguer la cause de son agacement et une silhouette bien trop familière se détache de la façade : Jade.

Mais que fait-elle ici celle-là ? Louis m'avait assuré qu'il avait rompu contact avec et pourtant je les vois là, tous les deux !

Soudainement, Jade se jette dans ses bras, se serrant langoureusement contre lui.

Là s'en est trop, sous le coup de la surprise je lâche mon sac et mes clés, ceux-ci en atterrissant au sol font du bruit, attirant l'attention de ces deux-là.

Louis me regarde déconcerté et Jade me regarde sournoisement, un sourire en coin. Cette garce avait tout prévu !

Je ramasse mes affaires, passe devant eux et les bouscule en entrant dans le magasin. J'entends Louis qui tente de formuler quelques-unes de ses fameuses excuses dont lui seul a le secret.

Je me dirige tout droit au milieu du magasin, perdue. Je ne sais même plus ce que je fais là. Je vois vers les caisses un paquet de M&M's, mes préférés, attire mon regard, je m'en saisi et les pose sur le tapis roulant. Enfin, celui-ci ne fonctionne pas et une main le saisit avant de le passer à la caisse. Une impression de déjà-vu me parcoure soudainement. Je relève les yeux, Nils était là. Il m'observe de ses beaux yeux clairs. Je ne sais pas quoi dire mais ce qui ne semble pas être son cas :

« Il ne fonctionne toujours pas, dit-il, accompagnant un léger rire

-Oh je vois »

Le silence reprend rapidement le dessus, je remarque que quelques instants après qu'il me tend le paquet, il me regarde de façon si chaleureuse que cela m'en fait perdre mes moyens. Il sourit doucement, compatissant comme s'il savait ce qui c'était passé. Sa gentillesse me déconcerte et fait tomber toute mes barrières. Tout n'est pas si simple et pourtant pour lui, cela semble être l'inverse. Il lui a suffit d'une attention envers moi pour que je me brise, je suis perdue. Les larmes commencent a doucement rouler le long de mes joues. De la confusion apparait dans ses yeux, comme quoi il ne comprend pas toujours tout, à l'inverse de ce qu'il me fait comprendre.

Je tente de retenir mes pleurs, je serre les lèvres, mes épaules font des soubresauts et mon ventre se contracte. Je sers les poings. Il s'approche de moi, passe une main dans mon dos et commence a tracer des cercles du bout de ses doigts. Je craque. Je fonds littéralement en larme.

Je veux crier que j'en ai marre ! que je ne supporte plus cette relation qui ne mène jamais a rien ! Encore des promesses et des regrets mais jamais rien de plus !

Nils me prend doucement dans ses bras, créant un cocon rassurant. Je me laisse allez. La douleur est éreintante, ma main agrippe mon t-shirt au niveau de mon cœur comme si je pouvais me l'arracher, ne plus ressentir ce mal.

Je me déteste.

J'ai honte, honte de pleurer ainsi à cause d'un mec qui n'est pas fichu d'être capable de sauver sa relation, honte de pleurer ainsi devant un homme que je ne connais pas tant que ça, honte d'avoir craqué si facilement, j'ai tout simplement honte de tout. Cette honte ne fait que précipité mes larmes.

Je me déteste.

Je suis faible. Cette faiblesse me rend détestable.

Je me déteste.

J'abats mes poings sur mon crâne.

Je me déteste.

Pourquoi je n'arrive pas à abandonner Louis ?! Pourquoi je me condamne à cette douleur ?! Pourquoi ?! Tout simplement pourquoi ? Pourquoi je me laisse enfermer dans cette cage doré, où on m'a arraché les ailes ; c'est comme si je pouvais sentir le sang couler le long de mes omoplates, continuant son parcours le long de mon dos.

J'ai mal.

Nils me lâche et me défait de ses bras. Un sentiment de froid me saisit soudainement. Je le regarde faire, il se dirige vers la porte d'entrée, pendant un moment je crains qu'il confronte Louis mais il me jette un bref regard et tourne le panneau pour indiquer que le magasin est fermé puis il revient vers moi, me guidant doucement a l'arrière du magasin. Il m'emmène a sa voiture, me fait entrer côté passager et me demande de lui donné mes clés, je le regarde interloqué.

« Là, je te ramène chez toi mais si je n'ai pas tes clés je ne pourrais pas faire de même avec ta voiture »

Je lui donne, ne semblant pas hésiter. Une confiance me pousse a les lui confier, je le connais a peine et pourtant j'ai le sentiment qu'il fera tout pour moi. Il les met dans sa poche arrière et démarre la voiture. Le trajet se déroule dans un silence pesant. Mon esprit a quitté mon corps, je ne ressens plus rien.

Vide.

On arrivant devant chez moi, je descends du véhicule, Nils me murmure un au revoir, je fais de même. Je rentre et pars directement me coucher. Vidé.