Chapitre 2 : Premier jour chez Leclerc

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Le lendemain, Annabella arriva chez Leclerc pour son premier jour en tant que caissière. Murielle, la chef des caissières lui apprit comment se servir de la caisse et à bien rendre la monnaie. Après une formation express d'une quinzaine de minutes, Annabella était livrée à elle-même à sa caisse. Son premier client posa ses articles sur le tapis. Bip, bip, bip.

« Vous avez la carte de fidélité ? demanda Annabella.

— Oui mais avec un sourire comme le vôtre je ne vais pas réussir à être fidèle longtemps à ma femme ! répondit l'homme avec un sourire charmeur.

— Ça fera 26€ monsieur, bonne journée, rétorqua Annabella fermement.

— Y'a un problème, la gothique ? Le client est roi ça te dit rien ? Donc tu vas répondre à mes avances sinon je vais péter un câble.»

— Laissez-moi tranquille monsieur ! »

Un collègue d'Annabella vint à la rescousse.

« Un problème ? s'enquit IcyPit'

— Ce monsieur me drague et m'empêche de faire mon travail correctement !!

— Cafteuse ! Allez je me casse, mais je n'ai pas dit mon dernier mot.»

L'homme relou partit.

« Merci beaucoup pour ton intervention.

— Je t'en prie, moi c'est Peter, mais ici tout le monde m'appelle IcyPit', je bosse au rayon surgelés.

— Moi c'est Annabella, je suis nouvelle.

— J'avais remarqué ! Des connards comme ça t'en auras souvent, tu ferais mieux de t'habituer. N'hésite pas à m'appeler si besoin, on est tous solidaires chez Leclerc. je te laisse, je dois aller remettre des brandades de morue Marie dans le rayon, on a été dévalisés ce matin à cause de la promo 1 acheté le 2ème à moins 50% !

— Pas de problème, à plus tard IcyPit' !

— A plus tard Annabella.

Annabella reprit son travail, le reste de la matinée se passa bien.

11h58, Annabella s'apprêtait à fermer sa caisse pour prendre sa pause déjeuner quand une petite vieille posa ses courses sur le tapis roulant.

« Je suis fermée madame désolé !

— S'il vous plait, je suis vieille, les courses sont lourdes, ne m'obligez pas à tout transférer à une autre caisse !

— Bon d'accord.»

bip, bip, bip.

« ça fera 33€ et 7 centimes.

— Je cherche aussi un cadeau pour mon petit-fils mais je n'ai rien trouvé.

— Il faudra aller chez King jouet pour ça madame.

— Je n'ai pas le temps, nous fêtons son anniversaire ce midi !! »

Annabella réfléchit, elle devait rester polie mais voulait aussi se débarrasser au plus vite de cette vieille schnock.

« Je sais ! vous n'avez qu'à lui acheter ces cartes google play qui lui permettront de s'acheter les applications de son choix dans le Play Store Android !

— Je n'ai pas compris mais je vous fais confiance, vous m'avez l'air d'être gentille malgré votre style peu commun. Je dois en prendre combien ?

— Prenez-en 40 ça devrait suffire.»

Annabella empoigna 40 cartes Google Play.

« Voilà ça fera 433€ et 7 centimes. vous payez comment ?

— En espèces.»

La petite vieille mit 20 minutes à faire l'appoint. Annabella était furax car elle était en retard. Elle partit en courant du Leclerc pour se rendre à son déjeuner.

Annabella arriva en sueur au paradis du fruit où le beau Claudio l'attendait.

« Désolée du retard, une petite vieille m'a soulé juste avant que je ferme ma caisse.

— Pas de problème beauté, je me suis enculé quelques Spritz en t'attendant. Alors cette première matinée ?

— J'ai beaucoup appris, tant sur le travail que sur la nature humaine ... mais merci encore pour le job.

— Pas de problème, répondit Claudio, séducteur, avant d'enchaîner :

— Annabella, je ne vais pas tourner autour du pot, tu m'attires, je te trouve magnifique avec ton style gothique, tes tatouages, tes piercings et ton regard mélancolique, j'ai envie que nous sortions ensemble et plus si affinités. ça dit quoi ?

— Quoicoubeh ! »

Les deux s'esclaffèrent.

« En plus d'être très très excitante tu es très drôle, ça me conforte dans ma demande à laquelle tu n'as toujours pas répondu ...

— Je ne sais pas, tout va si vite Claudio...»

Annabella sentait son entrejambe se mouiller à la vitesse de la lumière. Elle était très tentée de succomber tout de go au beau Claudio, mais se rappela des préceptes catholiques que sa mère lui avait inculqués avant de mourir dans un accident de segway. Claudio s'impatienta et tenta un rapprochement, il tendit ses lèvres vers celle d'Annabella qui esquiva au dernier moment.

«Désolé Claudio, je ne suis pas prête.»

Elle avala une dernière bouchée de ses samossa, et partit du Paradis du Fruit.

Tentation au supermarchéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant