Tentation au supermarché

Chapitre 4 : Une nuit très « what the fuck » ...

Le lendemain, Annabella passa sa journée à apprendre son nouveau métier: elle était désormais responsable du rayon surgelés de l'hypermarché Leclerc. La chef des caisses Murielle l'a prise sous son aile et lui a appris tout ce qu'il y avait à savoir sur le métier de gestionnaire de rayon.

« Donc là en fait quand il y a plus de steak haché surgelé et ben tu vas chercher les steaks hachés surgelés dans la réserve et tu les remets dans le rayon au même endroit que les steaks hachés initiaux voilà et tu fais pareil avec tous les autres articles et une fois que tu as fait ça tu peux aller vérifier un petit peu compter les stocks tu vois ce genre de choses... Bon bah voilà moi je dois retourner gérer un peu les caisses. Bonne chance. » lui dit Murielle sur un ton très professoral.

Annabella dut se contenter de cette formation express et était à présent livrée à elle-même. Cette nouvelle responsabilité la grisait. C'étaitt la première fois de sa vie qu'on lui faisait confiance et qu'on lui donnait l'occasion de faire ses preuves. Elle passa la journée à rempoter le rayon surgelés, pillé sans relâche par les clients du Leclerc.

Après 8h de travail, et seulement une heure de pause entre 14h et 15h, la journée prit fin. Annabella, par manque d'expérience, était un peu en retard sur le planning des autres employés. Alors qu'elle rangeait les derniers surgelés du rayon, elle réalisa que le magasin avait fermé et qu'elle était désormais seule. Elle se dirigea vers son casier pour récupérer ses affaires, mais au moment de sortir, qu'elle ne fût pas sa surprise de réaliser que la porte de service était fermée à clé. Et oui : elle était bel et bien enfermée dans le Leclerc pour toute la nuit. « Au moins je ne vais pas manquer de nourriture » pensa-t-elle en rigolant intérieurement. « Ni d'eau ! vu qu'il y a un rayon avec de l'eau en bouteille, comme de la Volvic de l'Évian ou de l'Hépar.»

Annabella prit plaisir à se balader dans les immenses rayons vides. C'est une situation assez inédite de se retrouver toute seule dans un immense supermarché. Mais bon, ça commençait à la saouler de se dire qu'elle allait devoir attendre le lendemain matin pour pouvoir sortir de là. La perspective même de devoir enchaîner avec sa journée du lendemain ne l'enchantait guère. Elle allait devoir dormir entre deux rayons à même le sol. Comme l'hypermarché ne vendait pas de matelas, elle décida de prendre du sopalin, de le dérouler et de se faire un matelas avec des couches de sopalin tout simplement. Ce n'était pas très confortable mais c'était mieux que rien du tout. Annabella eut du mal à s'endormir car le setup n'était pas très confortable. Elle trouvait malgré tout la situation rigolote et s'en accommoda. Elle commença à fermer les yeux quand un bruit, soudain, retentit. Prise de panique, Annabella se leva et s'enquerra de la provenance du bruit. C'était un bruit de verre brisé, qui fit naître chez Annabella la crainte d'une présence intruse dans le supermarché.

Annabella était cachée derrière un rayon et pouvait observer ce qui se passait à travers des boîtes de conserve de raviolis. Cinq personnes dans des vêtements très stylés avaient pénétré l'hypermarché. Ces 5 personnes commencèrent à tout saccager. Annabella était tiraillée : devait-elle intervenir par professionnalisme et prendre le risque de se prendre une grosse beigne dans sa gueule ou devait-elle se cacher pour préserver sa sécurité? Elle réfléchit pendant un bon moment puis se décida finalement à intervenir. Elle sortit de derrière son rayon et cria « Et vous ? Qu'est-ce que vous êtes au juste ? Des voleurs ?! Vous n'avez rien à faire chez Leclerc ! J'ai appelé la police qui va bientôt arriver et vous allez finir vos jours en prison ! » C'était évidemment un coup de bluff mais Annabella tentait le tout pour le tout pour que Gontran Leclerc soit fier d'elle. L'une des 5 personnes leva la main et soudain la peau d'Annabella commença à fondre. Annabella hurla. L'un des quatre autres la saisit à la gorge et dit d'une voix menaçante : « C'est qui celle-là qu'est-ce qu'elle fait là ? »