La Rose et l'Arrogant

Chapitre 5 : Le bal des Débutantes.

Ce matin, je n'ai pas réussi à me lever à l'aube. Le fait que mon frère ait découvert mon talent m'a travaillé toute la nuit, je n'ai fait qu'y penser, m'empêchant de trouver la quiétude et le sommeil.

Lilibeth s'est donc empressé de venir me réveiller. Car cet après-midi, l'évènement le plus attendu de Londres va avoir lieu, le bal des Débutantes.

Je trouve donc à peine le temps de me réveiller que je dois déjà me rendre à mon petit déjeuner, pour prendre par la suite mon bain, revêtir ma robe, me coiffer, me maquiller ... Mon corset serré, ma gouvernante s'empresse donc de m'aider à enfiler ma tenue, crée d'un tissus de soie bordeaux, agrémenté de perles argentés.

Mes cheveux remontés en un chignon, quelques mèches lâches entourant mon visage, je couvre mes cils d'un peu de noir et mes lèvres de rouge carmin. Un peu de rose sur mes joues, et j'estime que cela sera suffisant pour apparaitre de venir devant la Reine.

Mon frère entre sans s'annoncer dans ma chambre, s'arrêtant lorsqu'il me voit, presque présentable. Je lui décroche un sourire, alors qu'il lève dans sa main une chronique de Lady Whistledown.

-Rose !

-Oui mon frère ?

-Qu'as-tu fais chez la modiste ? Tu as attiré les foudres de la presse à scandale !

Je m'empresse d'aller vers lui récupérant le morceau de papier. Mon frère me tutoyant, il doit s'agir d'une calomnie à mon sujet. Je peux y lire les premiers mots, ce qui provoque en moi une montée d'adrénaline.

« Cher Amis lecteurs, nous n'avons pas besoin d'attendre le bal des débutants pour connaitre les intentions des jeunes filles. Nous attendions avec impatience l'identité de la belle rousse, il s'agit de la sœur de notre très cher Comte DeWitt-Bukater, j'ai nommé Lady Rose. Et laissez-moi vous dire, qu'elle fera tournée quelques têtes. Avant qu'elle ne daigne ouvrir la bouche. »

-Oups.

Mon frère fulmine, m'arrachant le journal des mains.

-Oups ? Tu ne trouves que ça à me dire ? Tu vas être la risée de la cour !

-Je vais rectifier cette histoire, je vous l'assure Edwin.

Comment, je ne le sais pas encore, mais je vais trouver un moyen de prouver ma place, de montrer mes bonnes manières, et faire comprendre à tout le monde que l'on ne se moque pas de la famille DeWitt.

Dans la pièce précédant l'entrée devant la reine, je peux voir que de nombreuses jeunes filles s'activent à rectifier leur tenue, ajustant encore leurs coiffes de plumes, se repoudrant d'avantage le nez. Je reconnais sans trop de difficultés les filles de Lady Featherington, qui me dévisagent et un peu plus loin, Lady Violet, Lady Daphné, et le vicomte Bridgerton.

-Ne voudriez-vous pas aller à la rencontre de votre ami, mon frère ?

-Non, c'est un jour important pour ma sœur, je reste donc à son coté.

Je souris, alors qu'il passe une main réconfortante sur mon épaule. J'en ai bien besoin, le stresse commençant à s'emparer un peu de moi. Pourquoi ? Je ne suis qu'ici pour faire bonne figure, non pour plus.

La première jeune fille fait son entrée devant la reine, plongeant la pièce dans un silence glaçant. Je triture mes doigts, jouant avec mes gants, alors que les minutes s'enchainent. A plusieurs reprises, des acclamations se font entendre, de jolies ladies se présentant devant sa majesté la Reine.