Les 18èmes Hunger Games

Interviews - District 5

— Bien. Mesdames et messieurs... Nous passons désormais au 5ème District. Vous connaissez la jeune fille qui va arriver, elle vous a déjà fait beaucoup rire, j'appelle, Eeeeeeeeeeeem Gallovale ! dit Lucky en appuyant bien sur le « E » du prénom de la jeune fille.

La foule rigole et continue d'applaudir pendant l'entrée de la jeune femme. Ce soir, Em porte une robe portefeuille jaune fluo, de quoi faire ressortir la couleur de sa peau, et a ses courts cheveux coiffés en l'air, en pointes et colorés sur le bout du même jaune que sa robe. Lucky lui baise la main et l'invite à s'assoir.

— Alors Em. Comment vas-tu ? Est-ce que ton expérience au Capitole te plait jusqu'ici ?

— Bonsoir, Lucky, je vais bien, et vous ?

— Oh, voyons, je ne peux qu'aller bien lorsque je suis assis à côté d'une aussi jolie jeune femme !

— Enfin Lucky, ne me faites pas de compliments comme ça, vous allez me faire rougir ! elle rigole, suivit de la foule. Et en plus, les autres filles vont être jalouses. Elle ajoute, comme si elle faisait une messe basse.

Lucky et l'audience se mettent à rigoler de plus belle.

— Je ne vous l'avais pas dit qu'elle était géniale ? il rigole encore. Vas-y, Em, continue de nous faire rire ! demande le présentateur en s'approchant de la jeune femme.

— Oh oh, faire une blague je ne sais pas, mais je vous conseille de rester à l'écart, Lucky, ou vous pourriez vous prendre une décharge.

— Aha !

Le présentateur et les capitoliens sont de nouveau partis dans un fou rire de plusieurs longues secondes, avant de se remettre de leurs émotions.

— Ouf, Em, tu es réellement un phénomène. D'ailleurs, d'où te vient ce prénom ? Em, c'est drôlement court comme nom, non ? Aha ! Nom, non ! il rigole, on pourrait presque commencer à croire qu'il a pris de la drogue.

— J'avoue que je ne sais pas trop d'où vient ce prénom. Peut-être que mes parents ont eu la flemme de le terminer.

— Ah ? Aurais-je touché une corde sensible ?

— Quoi ? Mes parents ? elle hausse les épaules. J'ai été une erreur. Ils ne voulaient pas d'enfants, mais je suis arrivée. Je ne leurs ai pas laisser de choix, mais ils ont toujours eu un peu la flemme, trop occupés dans leur travail. Mais je ne compte pas sur eux.

— Mmh. Est-ce que c'est pour ça que tu fais de l'humour ?

— Oh, non, je ne veux pas les faire rire eux, je m'en fiche sincèrement. Mais j'ai des amis, et d'autres gens sur qui compter, alors ne vous inquiétez pas, je suis parfaitement heureuse comme ça ! elle sourit. Et puis, vous êtes mes nouveaux amis en plus, non ?

— Bien sûr que nous sommes tes amis, n'est-ce pas tout le monde ? il demande à la foule, qui répond dans un brouhaha infernal.

— Alors c'est tout ce dont j'ai besoin ! et le gong retentit.

— Oh, déjà ? s'exclame Lucky. Je suis désolé Em, le temps est passé trop vite tellement on a rigolé. Bonne chance à toi pour les prochains jours !

— Merci. Merci à tous !

Et la jeune femme tourne le dos à la foule tout en levant la main pour les saluer, et disparait, à son tour dans le fond de la scène.

— Ouh là là ! Je suis désolé tout le monde, il me faut quelques secondes pour me remettre là... le présentateur se penche quelques attend, puis se relève soudainement. Bien ! Accueillons maintenant le jeune garçon du District 5, j'ai nommé... Reed Greenoh !

Le jeune garçon rentre d'un pas assuré sur la scène. Il porte un costume blanc, dont seul le bout des manches et des jambes est jaune fluo, la même couleur que la robe qu'Em. Il salue la foule puis le présentateur, sans quitter le sourire au bout de ses lèvres.

— Bonsoir, Reed !

— Bonsoir Lucky. Messieurs, dames. Il dit en mimant une révérence.

— Eh bien, tu as l'air d'avoir pris en assurance depuis la moisson, non ? demande l'animateur.

— Oh, ce jour-là... Oui, disons que c'était une erreur.

— Ah une erreur ? Veux-tu élaborer ?

— Oui, bien sûr ! Écoutez... Tout le monde sait, et c'est normal je pense, que nous sommes stressés le jour de la Moisson... On a quand même 23 chances sur 24 de mourir, pas vrai ?

— Hum, c'est... Oui, oui je suppose que c'est vrai. Répond Lucky quelque peu gêné par la question.

— Bon, donc, j'étais stressé, et je pense que dans ma petite tête, totalement à l'inverse de ce qu'a dit Ruby tout à l'heure, je m'étais plutôt fait à l'idée que je ne participerais pas aux jeux.

Reed s'arrête de parler, mais Lucky reste silencieux, attendant probablement une suite à son histoire, et la foule ne bouge pas non plus, probablement pour la première fois de la soirée. Alors, Reed reprend.

— En fait, j'ai dû prendre la confiance lorsque ces dernières années, je n'ai pas été tiré au sort. Je m'étais même fais des statistiques : l'année dernière le tribut avait 15 ans, l'année d'avant 17, avant 12... Donc, je me suis dit qu'il était impossible que ce soit un garçon de 15 ans qui soit tiré au sort deux années d'affilée ! explique le tribut.

— D'accord. Mais aujourd'hui tu as eu le temps de te faire à l'idée alors ?

— Oui, tout à fait. Je n'en revenais pas d'avoir entendu mon nom à la moisson, et j'ai paniqué, je me suis dit que je n'étais pas prêt du tout et j'ai fait la première chose qui me passait par la tête, j'ai demandé un volontaire pour me remplacer.

— Oui, c'est exactement là que je veux en venir ! dit Lucky. Si jamais un jeune homme s'était porté volontaire pour toi et qu'il avait un petit frère qui aurait été tiré au sort dans quelques années. Te serais-tu porté volontaire pour lui ?

— Je pense que oui. Très honnêtement. Je n'en veux à personne de ne pas s'être porté volontaire pour moi, je ne me serais jamais porté volontaire naturellement. Mais si on m'avait remplacé cette année, alors j'aurais pensé qu'aux jeux pendant les 3 prochaines années et je me serais porté volontaire pour l'un des membres de la famille de cette personne.

— Mmh, d'accord. Dans ce cas, te considères-tu plus courageux que peureux ?

— Je pense avoir une certaine part de courage. Je pense aussi avoir une partie de moi plus peureuse. Je ne suis certainement pas aussi courageux que certains des tributs cette année. Mais j'espère pouvoir me débrouiller.

— Bien, nous l'espérons tous. Le gong retenti. Merci pour ta franchise Reed, bonne chance à toi pour demain.

Le jeune salue le présentateur et la foule, pour s'enfoncer dans les coulisses.

« Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! »