Interviews - District 8

30 7 7
                                    





—   Mesdames et messieurs, la soirée continue, nous passons désormais au 8ème District, et nous accueillons en premier la jeune Silka Jardine ! dit le présentateur avec enthousiasme.


La foule applaudit durant l'entrée de la jeune fille. Elle a les cheveux relevés dans un charmant chignon travaillé, et porte une robe qui, comme lors de la parade, est constituée de plusieurs styles et couleurs de tissus différents. La jeune fille à un regard saoulé sur les spectateurs, ainsi qu'envers le présentateur.


—   Bienvenu, Silka ! Assieds-toi je t'en prie !


La jeune fille s'assoit lourdement sur le siège prévu pour elle, et le présentateur fait de même, bien qu'un peu surpris de l'attitude de la jeune fille.


—   Parfait, alors Silka, je vais commencer par la question que tout le monde se pose, comment te sens-tu vis-à-vis de la moisson de cette année ?

—   C'est-à-dire ? demande nonchalamment la petite.

—   Eh bien, c'est en quelque sort une tragédie qui est arrivé dans ton district, lorsque la bourrasque de vent à fait s'envoler le premier papier contenant le prénom d'une jeune fille, ce qui a résulté à une nouvelle pioche de laquelle est sortie ton prénom !

—   Ah, ben je m'en fou.


La foule hoquète de surprise face à la réponse de la jeune fille, qui a l'air de plus en plus arrogante.


—   Pas la peine d'être choqué, je m'en fou moi. Que ce soit moi ou une autre, une gamine du District va crever cette année. Et puis bon, il se trouve que je m'en fou un peu, de mourir.

—   Pardon ? demande Lucky choqué par ses propos.

—   Oui, je m'en fiche ! Que je meurs ou pas, ce n'est pas comme si j'allais changer le monde. Et puis, on ne va pas se mentir, je connais quelques personnes qui seront content de me voir me faire tuer sur un écran de télévision. Explique la jeune fille.

—   Enfin Silka, je ne pense pas du tout que cela soit vrai ! Rien que de voir ton père, lors de la moisson, à essayer de te sortir de cette situation, c'était très beau de sa part.

—   Aha ! Silka se met à rigoler, fort, très fort, avant de reprendre son sérieux en un quart de seconde. Mon père ? elle rigole de nouveau. Il est le pire escroc que cette Nation ait connu.

—   Comment ça ? Tu ne t'entends pas bien avec ton père ?

—   Mon père se fou totalement de moi. En fait, je vais même avouer que j'ai toujours douté du fait qu'il était vraiment mon père. Mais bon, je n'avais pas de mère à la maison, et lui m'hébergeait et me nourrissait quand j'étais petite, alors je n'ai trop rien dit. Sauf qu'un jour, j'ai eu 7 ans. Et pour lui, à 7 ans c'est l'âge pour travailler. Alors depuis que j'ai 7 ans, si je ne fabrique pas au moins 3 ensembles de vêtements par jour, j'ai le droit à une raclée. Donc en fait, je pense sincèrement, au plus profond de mon cœur, que j'en doit une à Frostine pour avoir fait s'échapper le premier papier, et donc avoir pioché le mien ensuite. C'est réellement, une sorte de... Libération.

—   Mais pourtant, ton père avait vraiment l'air touché, de voir ton nom être tiré au sort !

—   Bien sûr qu'il était touché ! Ça fait 7 ans que je m'occupe tous les jours de faire son travail à sa place. Maintenant que je ne rentrerais pas à la maison, il va être obligé de se débrouiller tout seul. Le gong sonne, et la petite se tourne pour regarder une caméra dans les yeux. Dommage, papa !


Les 18èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant