Interviews - District 4

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—   Bien, bien bien, vous allez me laisser parler oui ? s'exclame Lucky, hilare devant la foule en délire. Nous continuons alors avec le District 4, et voici notre petite sirène de cette année, j'ai nommé... Ruby Wing !


La foule applaudie, comme à son habitude lorsque qu'un tribut émerge du fond de la scène. Ruby a ses cheveux roux coiffés en un chignon déstructuré, avec quelques mèches qui tombent sur ses épaules dénudées. Sa robe est à son effigie, c'est-à-dire qu'elle représente bien une sirène avec les effets écailles de poissons en forme de coquillage pour cacher la poitrine, et une longue jupe fluide. La jeune femme sourie en s'asseyant et en saluant tout le monde d'un signe de la main.


—   Alors, jeune sirène, comment vas-tu en cette belle soirée ?

—   Je vais très bien, Lucky, merci beaucoup ! sourit la tribut.

—   Tu n'as pas peur d'arriver à court d'oxygène en restant hors de l'eau trop longtemps ? Aha !


Il explose de rire face à sa propre blague, et il est suivi par l'audience pendant quelques secondes, avant de se concentrer de nouveau sur la jeune fille.


—   Bien, alors... Je dois te demander, qu'à-tu pensé lorsque ton nom a été tiré au sort ?

—   Je dois avouer que je n'ai pas pensé grand-chose.

—   Qu'est-ce que tu veux dire par là ?

—   Ben, je ne sais pas. En fait, je ne suis ni déçue ni surprise.

—   Ah bon... C'est surprenant quand même, vous ne trouvez pas ? demande le présentateur à la foule qui valide.

—   Non, ce n'est pas vraiment surprenant à vrai dire. Disons que j'étais contente ces dernières années lorsque mon nom n'était pas tiré au sort, mais seulement parce que je me disais que j'avais une année de plus pour m'endurcir et réfléchir à comment réussir une fois dans l'arène.

—   Attend, tu veux dire que pour toi, il a toujours été évident que tu entrerais dans les jeux.

—   Bien sûr ! Depuis que je suis née je vois les jeux à la télé. Je ne vais pas dire que c'était mon rêve d'y passer, mais pour moi c'est un peu comme un rite de passage, disons. Donc c'est normal que j'y participe. Elle sourit.


D'un coup, la foule se met à applaudir la jeune fille. Elle répond à aux capitoliens d'un signe de la main accompagné d'un sourire.


—   Eh bien moi, j'aime bien la mentalité de cette jeune fille ! Et dis-moi, Ruby, est-ce que tu aurais quand même voulu que quelqu'un se porte volontaire pour toi ?

—   Oh, non. Non, je ne pense pas que j'aurais réellement apprécié.

—   Ah bon, pourquoi cela ? demande Lucky intrigué.

—   Eh bien, je sais que personnellement, je ne me serais jamais portée volontaire. Pour n'importe quelle fille. Malheureusement, même si c'est une petite de 12 ans, comme j'ai dit, je vois ça comme un rite de passage, donc si c'est à une petite de 12 ans d'y aller, qu'elle y aille.

—   Ah, très bien.

—   Et en plus, j'aurais vu ça comme une dette, et je ne veux pas devoir quoi que ce soit à qui que ce soit. Et enfin, ça aurait voulu dire que la personne qui se serait portée volontaire pour moi, n'avait aucune confiance en moi. Et je n'ai pas besoin de l'aide d'une fille de mon district pour gagner ces jeux.

—   Eh bien, cela a le mérite d'être clair. Le gong résonne. Merci beaucoup Ruby, bon courage !


Ruby fait une petite révérence, puis se dirige vers les vestiaires au fond de la scène.


Allons, allons... Ne soyez pas si impatients ! dit Lucky à la foule en délire à l'idée de l'arrivée d'un prochain tribut. Bon, bon, bon... Puisque vous insistez... Mesdames et messieurs, accueillez Orion Kenhorn du District 4 !


Orion sort des coulisses en roulant des mécaniques. L'audience l'applaudi, particulièrement les femmes, à qui il fait de petits signes de la main. Il porte un costume avec une chemise blanche et un pantalon noir des plus simples, mais porte une veste bleue et verte, recouverte d'écailles de poisson, dans le même style que celle de sa partenaire de district. Il rejoint Lucky qui l'attend patiemment devant les fauteuils, et lui fais une bonne poignée de main.


Ah, alors, comment vas-tu Orion ?

Ça va, vraiment, ça va super !

Ah oui, tant que ça ?

Bien sûr ! s'esclaffe Orion. Je veux dire, je me suis porté volontaire pour sauver un gamin de mon quartier, j'ai eu une bonne note aux entrainements. Que demander de plus ?

C'est vrai que tu as eu une très bonne note ! s'exprime Lucky. Et alors, effectivement, tu te doutes bien que j'allais revenir là-dessus... Tu t'es porté volontaire pour le petit Jamie, exact ?

Tout à fait.

Alors, pourquoi exactement, qu'est-ce qui t'as profondément motivé ? demande l'interviewer.

Ce n'est pas très compliqué. La motivation première est que Jamie à 12 ans. Que je le connais très bien, il est très copain avec tout le monde, c'est un gamin toujours très avenant. Je ne pouvais pas le laisser venir ici, tout seul, alors que j'ai 18 ans, et que je suis bien plus grand et fort.

Mmh, oui, bien sûr je comprends. Et c'est très honorable bien sûr. Et, est-ce que Jamie, est venu te voir ?

Oui, bien sûr. Lui et ses parents. Ses parents ont fondu en larmes évidemment, ils me disaient qu'ils ne me remercieraient jamais assez de sauver leur petit garçon. Après, Jamie veut être un dur à cuire. Alors, il est arrivé en me donnant des coups de poings dans le ventre, pour m'engueuler de lui avoir voler sa place ! Nan mais vous vous rendez comptes ?


La foule explose de rire, plus ou moins à la demande d'Orion suite à son anecdote avec le petit Jamie.


Et alors, j'ai une autre petite question pour toi, Orion...

Je vous écoute.

Alors, qu'est-ce que tu t'es fait, là. Lucky montre la cicatrice au sourcil d'Orion.

Oh, cette égratignure ? Alors ça, c'est vraiment stupide ! J'étais petit, je devais avoir 5 ans. C'est une des premières fois ou mon père m'emmenait pêcher avec lui. Et forcément, je ne savais pas utiliser une canne à pêche. Alors on pêche, on attend, on attend, forcement j'en ai marre d'attendre, et j'ai l'impression que ma ligne bouge ! Alors je la remonte d'un coup, n'importe comment, et forcément l'hameçon se plante au-dessus de mon œil et je tire dessus de peur. Ça m'a arraché le sourcil. Mais je dois dire que j'ai eu beaucoup de chance, parce que ça aurait pu être mon œil ! On aurait été beaux, à deux avec un œil en moins dans l'arène, pas vrai ?

Oh oui, c'est vrai ça ! Lucky explose de rire, suivit par les spectateurs.


Le gong retentit, et Lucky annonce que c'est donc là qu'ils se quittent. Orion fait une dernière révérence en se levant, et part rejoindre les coulisses pour laisser la place au prochain district.


« Joyeux Hunger Games ! Et puisse le sort vous être favorable ! »

Les 18èmes Hunger GamesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant