18.

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Cosmin,
18 novembre 2022

Elle est dans mes bras et n'arrête pas de trembler. Sa respiration est toujours saccadée et j'espère qu'elle va reprendre ses esprits rapidement.

Elle a fait une crise.

Depuis la nuit après le club on ne se s'était plus parlé. Je me sens coupable, coupable de l'avoir entraîné dans mes histoires.

Coupable de l'avoir laissée à côté de Marco.

Et quand le lendemain matin je m'étais réveillé de moi même, et non par un cauchemar, je me suis rendu compte de l'effet qu'elle a sur mes nuits.

Mes cauchemars disparaissent.

Je l'entends pleurer dans mes bras et je ne cesse de penser à Gemma. 

Tu me manques mio angelo.

Je l'embrasse sur le haut de la tête et elle m'entoure de ses bras. Elle est accrochée à moi comme si elle avait peur que je parte.

Et tu as bien raison parce que c'est ce que je vais faire.

Elle me regarde et je comprends qu'elle est prête à me raconter. Elle commence à parler en bégayant légèrement à cause de ses sanglots:

-Lorsque j'étais petite je vivais dans une petite maison à Palerme.

Tu vivais pas à Vérone ?

-Nous avions une petite maison juste à côté d'un parc, elle s'arrête et baisse la tête, pourquoi je raconte des choses inutiles ?

Raconte moi ce que tu veux, je t'écoute.

Je relève sa tête en prenant son menton entre mes doigts et lui sourit simplement. Elle reprend:

-Je vivais avec mon père Franco , ma mère Catterina et mon frère Lisandro.

C'est de son frère et de son père qu'elle parlait pendant sa crise.

-Mon père était un très bon avocat et ma mère était infirmière. Il défendait des gens tandis qu'elle les soignait.

Ses yeux pétillent quand elle parle de sa mère. Mais quand elle parle de lui, ils s'assombrissent et perdent tout leur éclat.

-Un jour il a été engagé pour défendre le patron d'une grande entreprise qui avait détourné de l'argent mais il a perdu au procès.

Elle s'arrête et se redresse pour poser sa tête contre la tête de lit et je fais pareil. Je pose ma main sur sa cuisse mais je vois que ce contact la dérange alors je la retire.

-Le patron s'est chargé de ruiner sa réputation, si bien qu'il n'a plus jamais été engagé.

Je sens que c'est à partir de ce moment-là que tout a dérapé.

-Il a sombré dans l'alcool alors que je n'avais que 3 ans. Je me rappelle plus très bien mais une chose reste gravée dans ma mémoire.

Elle se met à pleurer et j'essuie ses larmes avec mes pouces.

Ne pleure pas principessa.

-Tous les soirs lorsque ma mère rentrait du travail, il lui bloquait la porte tant qu'il n'avait pas vu ce qu'il attendait: ses bières. Ensuite il la laissait entrer mais à chaque fois il trouvait un prétexte pour...pour la frapper.

Je la regarde pendant qu'elle me raconte ce qu'il s'est passé avec toute l'émotion qu'elle partage avec moi.

Elle est brisée.

Saved by your eyes [Tome 1 & 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant