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Aurora,
30 décembre 2022

Nous quittons la chambre miteuse et nous nous retrouvons dans le couloir de l'étage. La moquette est couverte de poussière et c'est à se demander si des champignons n'ont pas élu domicile ici.

-T'es pas obligée de marcher comme ça, me dit Cosmin tandis qu'il me regarde soulever les pieds à chaque fois que je vois une tache sur la moquette.

-Si t'as envie de mourir de la salmonelle c'est ton problème, pas le mien.

Après plusieurs minutes qui m'ont semblé une éternité après avoir enjambé chaque parcelle du sol, nous quittons le motel.

-Il va falloir marcher un peu.

-J'ai pas le choix donc...

Je le suis et marche lentement derrière lui.

N'oublions pas que je suis en talon.

-Accélère j'ai pas ton temps.

Crois le.

Je continue de marcher à la même allure et l'écart entre Cosmin et moi se creuse d'avantage.

-Avance ou je pars sans toi.

Crois le.

Il continue de marcher le long de la route lorsque nous arrivons devant un garage Mercedes.

J'entre plusieurs minutes après lui et lorsque j'arrrive je ne comprends pas ce qu'il se passe.

Il est fou ?

Le concessionnaire du garage est penché sur la table sous la force de Cosmin qui lui plante son revolver sur la nuque.

Il est fou.

-Ta robe est noire n'est-ce pas ?

Il parle a qui ?

-Si t'avais l'amabilité de me répondre ça m'arrangerait.

A moi.

-Oui.

Il hoche la tête et aide le propriétaire du garage à se relever.

-Me vas a dar el gusto de sacar tu Mercedes negra más bonita. No tengo tiempo para tus tonterías, así que no hagas nada que pueda quitarte la vida. (Tu vas me faire le plaisir de me sortir ta plus belle mercedes noire. Je n'ai pas le temps pour tes conneries alors évite de faire quelque chose qui t'enlèvera la vie.)

L'homme se relève et acquiesce. Son visage est tordu par la peur et des gouttes de transpirations perlent sur son front. Sa respiration est très forte, si bien que je l'entends même à plusieurs mètres de lui. Il obéit au doigt et à l'œil et lorsque Cosmin braque d'avantage l'arme sur lui il tremble comme une feuille.

-Range l'arme.

Cosmin se tourne vers moi et il me regarde l'air de dire « Mais qu'est ce que tu racontes toi ? ».

-Il va t'écouter, retire ton arme de sa nuque.

-Non. Il va s'enfuir.

L'homme frémit de nouveau avant de prendre la parole:

-Je ne partirai pas, il prononce avec un accent très prononcé.

-Tu parles notre langue ? Fallait le dire avant pendejo.

L'homme s'excuse plusieurs fois avant de se relever. Je m'approche d'eux et pose ma main sur l'arme de Cosmin.

Je l'abaisse lentement pour retirer son emprise sur le gérant du garage.

Saved by your eyes [Tome 1 & 2 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant