Le mariage p.1

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Peintre

Une semaine après la baiser...

Je suis présente lors du mariage. Forcement. Pour soutenir ma princesse. Epouser un prince qu'on n'aime pas n'a rien de joyeux. De plus, le roi m'a engagé pour peindre les noces. Nous ne nous sommes pas vu depuis notre baiser dans mon atelier. J'ai encore le gout de ses lèvres sur les miennes. Chaque jour sans sa présence est une souffrance. Chassant le sentiment amère de savoir qu'elle passerait encore plus de temps loin de moi et qu'elle fréquenteras ce monstre, je me ressaisis. 

Je traverse la demeure en me mêlent à la foule déjà nombreuse. Les nobles sont habillés avec élégance. Les  dames portent des robes à la française, constituées d'un manteau de robe vert ou bleu terminé en traine qui est soutenu par un panier. Ce manteau, ouvert sur une jupe, est ajusté sur le buste par un tour de ruban. Aux manches terminées par un ou plusieurs volants, dépassent des flanelles de linge fin ou de dentelle fixées à la chemise. Les motifs sont travaillés en chutes de guirlandes de fleurs légères accompagnées souvent de rayures. 

Les hommes, quant à eux, sont vêtus d'habits à la française accompagné d'une veste, d'une chemise et d'un justaucorps. Cet habit, large et flottant, à pans évasés se porte plutôt ouvert, les pans rejetés vers l'arrière. Le col en est petit et droit. Les manches sont plus étroites mais les larges revers des poignets ainsi que les rabats des poches sont généralement ornés de riches broderies d'or.

J'entre dans la chapelle du palais décorée pour l'occasion. Le décors qui s'offrent à moi est grandiose.  Une centaine de personnes était réunie en ce lieu. Duc, baronne, comte, duchesse, baron, comtesse. Tous étaient venus assister à l'alliance. Je cherche une place  et m'assoie au second rang. Je vois sur l'autel les couronnes attendant leur heure, resplendissantes de mille feux. Celle du prince, reconnaissable de loin est faite en or, jouant avec des fils d'obsidienne qui serpentent le long de la base. Le forgeron a surement voulu faire sortir la puissance et l'autorité du prince mais sa couronne fait penser à un serpent maléfique qui glisse et s'empare doucement de l'or scintillant. 

Une couronne de souverain.

A ces cotés, celle de la princesse. Plus légère. Plus fine. Elle était composée d'un charmant mélange d'améthyste violette, de quartz rose et de topaze bleu. Des couleurs pastels et douces. 

Une couronne de fillette. 

Elles brillent cotes à cotes sur leur coussin de velours. 

Le jour et la nuit.

La paix et la haine.

La lumière et les ténèbres.    

Deux âmes. Trop de différences. 

La reine était assise, dans sa robe à l'anglaise, sur son trône et fixait les couronnes d'un air absent. Le roi, lui, était assis à ses cotés et  souriait à la salle qui finissait de se remplir. Il avait l'air ravi de voir son alliance avec la famille du prince enfin menée à bout. 

Le prêtre royal s'installe sur l'autel, le silence se fait dans la chapelle. Accompagné par ses gardes, le prince arrive. Pas une trace de sourire sur son visage. Un mur. Il grimpe les marches et se dresse ,le dos droit à sa place, à gauche du religieux. Une flopée d'applaudissements suit son arrivée. Il n'est pas très connu dans notre royaume. 

Je sens mon estomac se serrer quand je devine que ma princesse va rentrer celer son destin. La foule observe la porte et retient son souffle.

Un grincement. 

Le roi se lève. 

La porte s'ouvre. 

La princesse. 

Ma princesse. 

Déesse dans sa robe pêche en tulle, ses fines mains sont couvertes de gants blancs. Sur sa poitrine, repose un collier de topaze bleu. Ses cheveux noirs sont coiffées en un élégant chignon dans lequel est inséré des perles blanches. Elle tient un bouquet de roses rouges. Sans accorder un regard, elle regarde la foule et je ne peux m'empêcher d'imaginer qu'elle me cherche. Ses yeux verts d'émeraude balaie la salle et s'arrête sur un regard. 

Un regard chargé d'amour. 

Mon regard.         

Les punitions de l'amour [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant