Lettre d'adieu

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Cette histoire est réservée à un public averti, toute personne la lisant se voit au courant des conséquences qu'elle peut avoir.
Si vous avez subi un sujet traité lors de cette/ces histoires telles que la drogue, les problèmes d'alcool, le suicide, les agressions sexuelles et la violence, je vous préconise de ne pas la lire ou d'être accompagnée par un adulte ou personne de confiance.
Si vous ou un de vos proches avaient subi la même chose que le personnage lors de l'histoire, veuillez demander de l'aide.
Après tout ça, je vous dis; bonne lecture!

violence//drogue//sexe//violence sexuelle//alcool

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Cher journal,

À l'heure où je te parle, on est lundi  22 mai à 22h55.
J'ai beaucoup de choses à te raconter.
Beaucoup.
J'ai été absent pendant un certain temps, on va dire que j'avais beaucoup à faire et à m'occuper, je t'ai un peu abandonné, mais bon, me voilà de retour !
En ce moment, je vie une période compliquée.

Il y a à peu près une semaine, voir deux; à vrai dire, ça fait longtemps que j'ai perdu le sens du temps.
Les minutes me paraissent interminables, et les heures éternelles, les jours, encore pire; je te laisse imaginer.
Le temps passe si lentement vers chez moi, je m'en demande presque comment c'est possible ?
C'est comme si quelqu'un lui avait ordonné de changer pendant un certain temps en boucle éternelle, se répètant de jour en jour, et mettre longtemps à s'exécuter.
Mais, pour tout te dire, je m'en sens aussi un peu coupable.
Après tout, il ne m'arrive ce genre de choses qu'à moi.
Personne d'autre n'est venu me parler de choses de la sorte, suis-je taré ?

Bref, aujourd'hui, si je viens te parler, c'est pas pour ça en principal.
Comme je t'ai dit, il y a environ une semaine, quelque chose s'est passée. Que tu ignorais, je suppose ?
C'est normal.
À moins qu'à travers ta première de couverture, que depuis mon bureau, tu puisses m'observer et m'écouter grâce à n'importe quel micro je pense?
Bon, je pense que je pars légèrement loin.

Ma mère est décédée.

C'était une femme épanouie, belle, même ravissante, elle était extraordinaire et surtout, une excellente mère.
Elle était là quand j'en avais besoin, et me voilà seul. Enfin, je suis pas si seul.
Elle cuisinait si bien, donnait de si bons conseils, je savais où me tournait lorsque j'allais mal.
Mais, malheureusement, tout est éphémère.
Rien ne dure.
Y compris la vie.
Elle n'y fait pas exception.
Pour vivre, il faut se battre.
Mais, à mes yeux, c'était une battante.
Pourtant, sans que je m'en rende réellement compte, elle avait déjà abandonné le combat depuis plusieurs temps.

Ça a commencé il y a quelques mois, sans qu'on ne le sache.
Elle ressentait une douleur à la poitrine, sans en connaître la réelle source.
Vu que cela durait depuis maintenant plusieurs jours, elle s'est décidée à consulter.
Le constat n'était pas joli.
Il lui annonça un début de cancer.
Elle, qui avait tant de projets en tête, pour moi, ma famille, elle même !
Son monde s'est vu démolir.
Mais n'est-ce pourtant pas ce qui fait notre force, de base? Nos rêves, nos objectifs, on leur doit de nous faire vivre.
Sans eux, on n'est rien. On n'est qu'une âme en dépit d'elle même.
Et ma mère, je crois bien que c'est ce qu'elle pensait être.
Qu'elle pensait que sa vie ne se résoudrait qu'à ça maintenant, le vide.
Et surtout, dorénavant, le mensonge.
Vouloir nous cacher son mal-être, sa maladie, sa souffrance. Mais pourquoi ?
Pour nous protéger ?
Ou pour sa conscience ?
Était-ce un acte d'égoïsme ?
Je pense que c'était un peu des deux.

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