Chapitre 1 - La ville de tous les mystères

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Le lendemain, la décision était prise. Du moins pour Ryfal et John. Ellias et Albiel ne se contenteraient que de les suivre comme d'habitude. Le lendemain, Collins se prépara et toqua à la porte de son mentor, cloîtré comme toujours dans son bureau. Lorsque le mage ouvrit la porte, les deux garçons employés de maison étaient aux côtés de Winter. L'ambiance était quelque peu solennelle, tout allait se jouer maintenant. Allions-nous retrouver Karhei et son héritage perdu ? Ellias feuilletait un livre au sujet des Cristaux et de leur histoire. Quand étaient-ils apparus ? Pourquoi ? Comment avaient-ils évolué depuis leur arrivée sur Creatiah ? Et cetera. Albiel quant à lui discutait avec John de comment tenir le bar de manière générale et entretenir les verres. Le mentor de Ryfal répondait de son côté comment répondre à ses mails, avant de s'interrompre lui-même, réalisant qu'il n'aurait pas à se déplacer, lui.


« Euh... Je vous dérange les gars ?
— Pas du tout Ryfal on t'attendait justement. Répondit John. Ma décision est prise, tu partiras pour Miranoshi enquêter. Mais tiens-moi au courant. Et pour l'aller, je veux qu'Albiel t'accompagne affronter vents et marées. D'accord ?
— Est-ce que j'ai vraiment le choix de toute façon ? C'est ce que Karhei aurait voulu, que tu fasses attention à moi.
— Il ne t'a pas sauvé des loups pour que tu te noies ! Clama Ellias en rigolant, interrompant sa lecture.
— Ryfal, on va descendre les Plaines en voiture, puis une fois arrivé à destination, on prendra le bateau ensemble. Je veux au moins te confier à Gloomy avant de repartir. D'ici-là, on aura sûrement trouvé un moyen, ou tout du moins une idée pour que tu nous tiennes au courant. Un peu comme un enfant et ses parents ! »


Le groupe se tût un instant. C'est vrai, après tout, Ryfal n'avait pas, enfin, il n'avait plus de parents, et John, Albiel, Ellias et anciennement Karhei constituaient sa nouvelle famille. Peut-être pas une famille de substitution non plus, mais ils avaient toujours été là pour lui. Il n'était pas non plus question qu'il leur rende des trilliards de service en échange, mais il devait au moins veiller à ne pas trop les inquiéter.


« Ça me va. Répondit Ryfal, ce qui eut pour effet d'illuminer la mine quelque peu fermée de son mentor. Le voilà plus rassuré.
— Merci Ryfal. Pour ce que tu as fait, et ce que tu t'apprêtes à faire.
— John, reprit Albiel, tu as bien tout compris pour le bar ?
— T'en fait pas, Albiel sera là pour me reprendre si besoin est.
— T'en fait pas pour lui, j'suis là ! Répondit l'intéressé d'une manière rassurante.
— Le trajet risque d'être long Ryfal, prends-toi quelques livres ici avant qu'on y aille.
— Ça marche ! »


C'était comme si le jeune mage d'hiver, âgé depuis quelques jours maintenant d'une vingtaine d'années venait de conclure un pacte pour prendre son indépendance. Ses premiers souvenirs hors du cocon familial constituaient ainsi son noyau dur d'autonomie. Il était certes accompagné d'Albiel, mais cela n'allait sûrement pas durer. Qui sait ce que la ville, voire le pays qu'ils allaient rejoindre allait lui réserver.



En effet, Ikhai n'était pas un pays à proprement parler mais un amas de pays, qui constituait à son tour ce Royaume, que Karhei et son entourage avait fondé il y a de ça une dizaine d'années officiellement. Mais cela faisait au moins trois décennies que le jeune homme, animé de cette volonté fédératrice avait œuvré pour la sauvegarde de la paix sur les Continents jumeaux. On surnomme ainsi ce Royaume « d'Ikhai », signifiant Union en ancien univien. Parce qu'il est constitué de deux supercontinents assez proches l'un de l'autre, ce royaume s'étendant en effet au-delà de la Mer Yerazh. Le premier continent, dit « Continent primaire », ou « Continent premier » ressemblait à un amas de pays, de superficie plus ou moins égale. Il est ainsi constitué de Kayshi, le pays plus au nord, qui n'attendait plus que nos deux compères au sein de sa capitale, Miranoshi. Mais également de la Nakkali à l'est du continent. Son histoire n'avait d'aucun égal, mais sa forêt était luxuriante, couvrant la majeure partie du Pays élémentaire. Au sud de cette grande forêt ancestrale reposait Zathil, une ville-pays, qualifiée ainsi à la vue de sa maigre superficie. Les frontières étaient si proches que les habitants eurent à se terrer de plus en plus profondément dans les terres pour continuer à prospérer, malgré le grand cataclysme scientifique qui avait eu raison de sa surface. Cataclysme n'ayant heureusement pas affecté les pays voisins, excepté la Marabhumi.

| A Truthful Journey, Part. IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant