| A Truthful Journey, Part. I

Chapitre 4 - La genèse d'Ikhai

Avant d'aller plus loin, il me paraît nécessaire de résumer la situation de notre mage et de ses amis. Ryfal et Ellias s'étaient mis en tête, après avoir percé la première énigme de Karhei, longuement porté disparu, de le retrouver. Et cela en suivant la piste qu'il leur avait laissée : le mythe des Cristaux. Cela les conduisit à découvrir Miranoshi, mais aussi à y affronter un premier mystère : celui de la mystérieuse mort de Manoah Litwiller. De là, le duo du Café d'Hiver rencontra un petit groupe de citadins : Tyhes et Assha, œuvrant secrètement pour percer les mystères de la Ville, n compagnie de deux création du directeur de l'Ace Kane : Gloomy, Bloody et leurs sous-fifres. Il semblerait enfin que de nombreux évènements similaires à la disparition de Manoah s'étaient produits depuis que Kareah Hazelth, l'un des deux maires de la ville, était porté disparu. Tout était donc lié à l'exploration mais aussi à la restauration de la Forêt des âmes...

...

À peine avait-il traversé la Porte du Déni qu'il hurla à nouveau, perdu dans une sorte d'espace intersidéral. Il tomba sur une plateforme à l'apparence d'un livre, qui partit à toute allure tout droit. C'est comme s'il voyageait à travers l'espace, mais aussi le temps. Jusqu'au passé de notre réalité ? Nul ne le savait, pas même Nyëra. La lumière, les étoiles, tout filait à toute allure comme s'il changeait d'époque et de dimension à toute vitesse. Comme une sorte de pause mentale avant d'en savoir plus. Ryfal tenta d'observer le paysage qui défilait à la vitesse de la lumière mais sans succès. Il pouvait toutefois décrire grossièrement deux gigantesques silhouettes qui se touchaient du bout des doigts, séparées par une gigantesque planète, et c'était tout. Mais à peine eut-il le temps d'y réfléchir qu'une lumière blanche aveuglante noya ses yeux. Il venait d'arriver dans l'Antre de Demva. Enfin, il venait de s'écraser par terre plus tôt, le livre qui lui avait servi de plateforme de transport ayant disparu.

L'endroit était blanc comme neige, on aurait dit une sorte de hall avec deux escaliers qui étaient disposés de chaque côté d'un énorme pilier que les structures contournaient, avant d'arriver à une sorte de balcon. Derrière lui attendaient deux colonnes, qui contenait deux gigantesques portes blanches. Nul ne savait en revanche où est-ce qu'elles menaient. Tout était blanc de marbre, et une sorte de neige jaune brillant tombait sur le sol, avant de fondre l'instant d'après.

« La Neige de lumière était la première création de la Vie. C'était une sorte de test à l'époque, afin de savoir si la Créatrice pouvait réellement créer et synthétiser quelque chose à la force de son esprit.
— Demva, c'est ça ? Interpella Ryfal. La Forêt a besoin de vous, vous devez reven...
— C'était une magnifique création ! Depuis, la Créatrice et ses Disciples l'invoquait à chaque nouvelle création pour la célébrer : un nouvel animal, un nouveau matériau, une nouvelle plante...
— Euh, Demva... Vous m'écoutez ?
— Mais jamais la Déesse n'aurait su qu'elle devrait également créer des instruments pour calmer sa « sœur ». Des armes.
— Comment ça ? »

Ryfal emprunta l'escalier de marbre situé à gauche du pilier afin de rejoindre la Sœur du déni, qui regardait en face d'elle, ignorant Ryfal depuis qu'il était arrivé ici comme par magie.

« La Tour d'ivoire... C'était une magnifique invention quand on y pense, qui marquait la fin d'une ère de chaos. Elle se dressait fièrement au cœur des Plaines infernales, à la frontière entre lumière et ténèbres, vie et mort, paix et chaos... Mais une construction qui fut là aussi pervertie par la Faucheuse. Les légendes disaient d'ailleurs que la Tour d'Ivoire est en fait Redhana, l'antique arme de Miss Anthropocène, qui lui avait permis de fracturer à plusieurs reprises le tissu de la Réalité. Depuis, Redhana repose en ces lieux. Enfin, elle était abandonnée par sa maîtresse, plus exactement plantée au sein de Creatiah. Elle se fossilisa avec le temps, avant de devenir la Tour que l'on connaît aujourd'hui, puisque la Faucheuse l'a réutilisé comme quartier général pour ses opérations.