Chapitre 4 : Fracture

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— Tu prends la pilule ? questionna-t-il d'une voix rauque, trahissant son envie imminente de s'insérer en elle.

Elle ferma les yeux une fraction de seconde et les rouvrit en soupirant tout en secouant la tête de gauche à droite. Giulian marqua un temps d'hésitation et soupira en se laissant retomber sur le lit bruyamment.

— Quel homme ne marche pas avec des capotes ? demanda-t-elle, frustrée.

Il se tourna légèrement vers elle, un petit sourire aux coins des lèvres.

— Et quelle femme de nos jours ne prend pas la pilule ?

Elle leva les yeux au ciel et il la ramena d'une main contre son torse. Ils se fixèrent du regard intensément et leurs bouches se trouvèrent de nouveau. Une pure attraction animale. Ils avaient clairement envie l'un de l'autre. Elle agrippa son membre fermement à travers le fin tissu du caleçon en le massant et la respiration de Giulian se bloqua quelques secondes.

— Whow, je ne tiens plus là, Mino !

Elle lui sourit et il repassa à califourchon sur elle avec de la détermination dans le regard. Il fit glisser habilement son caleçon afin de libérer son membre endurci et fixa Mino avec un sourire carnassier. Il fit glisser rapidement le string de Mino sur le lit et elle tenta de se redresser pour l'arrêter mais la seconde d'après il avait sa bouche sur son sexe. Elle poussa un gémissement immédiatement en s'agrippant au drap du lit. Elle sourit malgré elle car elle ne pensait pas Giulian capable de lui procurer autant de plaisir. Il avait des gestes sensuels et sûrs. Alternant ou combinant doigts et langue. Il la fit jouir une première fois et ses yeux se révulsèrent devant autant de plaisir.

— Putain... souffla-t-elle, la respiration haletante.

Il revint sur elle et l'embrassa passionnément. Il plaça son pénis à l'entrée du sexe de Mino mais elle le repoussa légèrement.

— Je me retirerai avant de jouir, je te le promets.

Elle était partagée entre son désir et sa raison et finit par abdiquer au plus grand bonheur de Giulian qui s'inséra en elle en grognant de plaisir. Il ne lui laissa aucun répit et elle posa une main sur son torse pour le ralentir. Il sourit encore plus.

— Ça c'est pour ne m'avoir rien dit du RDV de ce matin princesse...

Il la pilonna encore plus vigoureusement et elle hurla en se contorsionnant sur le lit. Il la maintient en place et assouvit son désir avec un soupçon de brutalité pour se venger. Il se retira le regard incandescent à deux doigts de jouir. Il attrapa sa queue et entama des vas et viens avec sa main au-dessus de la poitrine de Mino.

— Je t'interdis de jouir sur moi !

Il resta la fixer et ce simple échange de regard le fit basculer. Sa semence gicla sur Mino qui le fixa les yeux exorbités prête à le gifler.

— Je suis désolé, mais c'est de ta faute, ton regard m'a fait perdre les pédales !

Elle le repoussa sèchement l'envoyant valser sur le lit et se précipita à la salle de bain. Elle l'entendit glousser derrière elle. Elle se lava précautionneusement pour enlever toute trace de sperme et repensa à cet égarement charnel. Elle se demandait comment elle avait pu se laisser aller avec lui, même si au fond elle ne regrettait en rien ce moment de plaisir. Une fois propre et sèche elle regagna la chambre où Giulian s'était déjà endormit. Elle resta immobile quelque seconde à le fixer et fini par soupirer.

— Tous les mêmes ! grommela-t-elle avant d'aller éteindre la lumière et se glisser sous les draps.

Bien que soulagé de la tension sexuelle, elle mit un temps fou à s'endormir. Au petit matin, quand elle ouvrit les yeux, Giulian dormait toujours. Elle s'extirpa du lit, alla se brosser les dents, s'habilla et quitta la chambre. Il y avait foule à table autour d'un petit déjeuner gargantuesque. Elle s'installa à table entre deux hommes de la famiglia et se redressa en tendant le bras pour attraper la cafetière quand l'homme sur sa gauche lui claqua les fesses en échangeant avec son voisin un regard plein de sous-entendu. Mino se retourna en une fraction de seconde et lui agrippa la main brutalement. Dans la violence de l'action ils basculèrent tous les deux au sol.

— Touche moi encore comme si j'étais une pute et je te fais avaler ta main ! menaça Mino en lui brisant deux phalanges d'un seul mouvement.

Marco hurla de douleurs et Mino se releva pour se réinstaller à table. Marco avait les larmes aux yeux face à la douleur et un brouhaha s'en suivit.

— C'est bien la première fois que je vois une fille rendre à Marco ce qu'il a toujours mérité !

Le dénommé Marco se releva du sol furieux, le poignet posé contre son torse et fit un signe de tête à un autre homme pour l'accompagner se faire soigner. De part cet incident, elle venait de gagner le respect de certains machos du groupe. L'homme en face d'elle lui tartina une tranche de pain avec de la confiture, un sourire respectueux aux lèvres. Elle débarrassa sa tasse de café une fois son déjeuner terminé quand Giulian la rejoignit tout juste vêtu d'un jean et le visage fatigué. Il se dirigea droit sur elle pour déposer un baiser sur ses lèvres mais elle le stoppa un index sur son torse.

— Tu fais quoi là ? demanda-t-elle, sourcils froncés.

Il resta interdit et se redressa en la fixant.

— J'ai rêvé ou on a baisés ensemble hier ?

Elle leva les yeux au ciel.

— On a juste pris du bon temps ensemble, on n'est pas en couple alors garde tes marques d'affection pour toi, Giulian.

Pour le coup il ne comprenait pas son comportement. Il finit par battre en retraite la laissant seule dans la cuisine. Elle alla se changer et vaqua à ses occupations dans l'attente de l'épreuve suivante. Elle ne rentra pas au quartier général cette nuit là et préféra la tranquillité de son chez soi. Un chez soi luxueux qui n'avait rien avoir avec la chambre qu'elle devait partager au quartier général. Au petit matin elle entreprit une séance de training avec son coach personnel. C'est en sueur mais fière d'elle qu'elle gagna la douche. Elle avait reçu un sms d'Antho, le troisième dans la hiérarchie de la famiglia lui indiquant de bien vouloir prendre part à la soirée de ce soir organisé avant la prochaine épreuve du lendemain qui éliminera d'office deux autres candidats à la liste, montant à quatre le nombre de prétendant au poste de second. A 18h elle prit plaisir à se pomponner minutieusement. Elle aimait se sentir « femme » de temps à autre. Elle lissa ses longs cheveux brillants, et se maquilla soigneusement sans en faire trop. Elle ne voulait pas ressembler à certaines de ses femmes ressemblant à un pot de peinture. Elle ouvrit son dressing et resta dix bonnes minutes à faire défiler les vêtements avant de porter son dévolu sur une longue robe noire à fine bretelles, ouvert sur l'intégralité de sa cuisse droite. Elle attacha son holster à sa cuisse gauche en y glissant à l'intérieur son arme qu'elle camoufla avec sa robe. Elle attacha de hauts escarpins noirs et paracheva le tout avec une parure en argent qui allait à merveille avec son teint mate. Elle prépara à la va vite un sac avec des affaires de rechanges et une nuisette car elle avait dans l'intention de rester au QG ce soir. Elle fixa le placard de sa chambre qui n'était pas remplie de vêtements mais de bouteilles de parfum de diverses grandes marques. Elle attrapa une bouteille au hasard et vaporisa un parfum de Lancôme sur elle avant de quitter les lieux.

— Voulez vous que je vous dépose, mademoiselle ? demanda Diego, le plus vieux majordome de la maison.

Elle lui sourit affectueusement en secouant la tête de gauche à droite.

— Je vous remercie Diego, mais je ne vais pas bien loin, ça ira. Je ne rentrerai pas ce soir. Prenez soin de vous.

— Très bien mademoiselle.

Elle se retourna pour gagner la voiture mais il la héla de nouveau :

— Mino ! Vous êtes resplendissante ce soir.

Elle lui fit un petit clin d'œil et monta à bord de sa Bugatti noire. Le moteur vrombit sous ses pieds et elle accéléra jusqu'au QG. Elle avait pris plus de temps que prévu pour se préparer et afficher trente minutes de retard sur l'ouverture de la soirée. Elle dû se garer assez loin de l'entrée car le petit parking était déjà rempli. Elle soupira de devoir monter la petite côte menant au QG en talon. La nuit était déjà tombée et une voiture en retard elle aussi se gara derrière elle. Elle quitta le véhicule et le chauffeur de l'autre véhicule quitta également le sien.

— Ça me rassure de me dire que je ne suis pas le seul en retard, s'exclama Lukas, en passant une main dans ses cheveux dans une démarche nonchalante.

Elle le fixa du regard, c'était l'ami de Marco, celuiqui l'avait accompagné aux urgences quand elle lui avait fracturé les doigts.

Numéro 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant