Chapitre soixante-quatre. ♛

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Cela fait maintenant deux semaines que Giorgio est mort, je réussis petit à petit à remonter la pente. Je n'arrive toujours pas à faire un pas dans sa cuisine, je ne peux pas y aller. Quelque chose d'invisible me bloque et m'empêche de passer la porte. Je vais presque tous les jours dans la forêt pour aller me recueillir sur sa tombe, je m'excuse à chaque fois en regardant les fleurs que l'infirmière a déposé dessus. Je lui raconte tout ce que j'ai sur le cœur, je lui parle comme s'il n'était jamais parti. Harry ne m'accompagne pas parce qu'il sait que j'ai besoin d'être seul et je l'en remercie mentalement. Mon bouclé ne m'a pas quitté durant ces quatorze jours, il s'assurait que je mange bien chacun de mes repas. Il me consolait à chaque fois que je pleurais, il me câlinait dès que j'en avais besoin. Il a sans cesse cette expression d'inquiétude sur son visage lorsqu'il me regarde, j'essaie de le rassurer le soir en lui disant que je vais mieux maintenant. Tout ça grâce à lui. J'arrive petit à petit à faire mon deuil, tout le contraire de Carole qui est au fond du gouffre. Deux semaines c'est peut-être court pour se faire une raison de sa mort mais j'ai un très grand soutien venant de la part de mon compagnon qui m'aide énormément.

L'infirmière pleure presque toute la journée en se réfugiant dans son infirmerie, rien ne s'est arrangé entre nous. Je ne veux pas la laisser seule alors je lui apporte chaque matin et soir un verre de sang pour m'assurer qu'elle se nourrisse correctement. Je reste à ses côtés jusqu'au moment où elle décide de me mettre dehors, tout recommence le lendemain. J'ai essayé de lui parler mais elle ne me répond jamais, il y a juste un jour où elle m'a demandé si je mangeais moi aussi. Cela m'a fait sourire parce qu'elle s'est inquiétée pour moi, c’étaient ses premiers mots en plusieurs jours. Je lui ai répondu que je mange, moins qu'avant mais je ne me laisse pas mourir de faim. J'ai un petit peu maigri c'est vrai mais c'est aussi à cause de la musculation, je passe maintenant la plus part du temps dans la salle de sport avec Harry. Me défouler en courant sur un tapis de courses, frapper dans un sac ou soulever des altères me permet de canaliser ma douleur et m'empêcher de m'écrouler en pleurant. Mes bras deviennent plus musclés, je commence à avoir de beaux biceps et pectoraux. Mon vampire s'entraîne en même temps que moi et m'entraîne, c'est mon coach personnel.

Florian reste toujours au château, il se muscle avec nous. Je m'entends de mieux en mieux avec lui, une amitié se crée entre nous ce qui enchante mon bouclé. Parfois, ils se battent tous les deux pour plaisanter. Le but est de mettre l'autre au sol pendant une dizaine de secondes, je reste à chaque fois en recul en étant impressionné. La force qu'ont les vampires me surprendra toujours, je ne fais pas le poids face à eux même si j'avais d'énormes muscles. Harry, voulant à chaque fois faire le malin devant moi, plaque toujours son meilleur ami sur le sol en me regardant. Le vampire essaie de se dégager mais mon compagnon est trop fort pour lui, voir Florian allongé par terre en gigotant comme un ver me fait bien rire. Observer mon petit-ami torse-nu en train de soulever des poids est vraiment une vue plaisante, il m'a déjà plusieurs fois surpris en train de le mater. Il y a à peine deux jours il m'a fait l'amour sur une table de musculation, heureusement que nous étions seuls. Cela faisait longtemps que nous n'avions plus rien fait tous les deux, le sentir en moi m'a fait un bien fou.

-         Monsieur commence à devenir musclé, ça me plaît beaucoup.

Je sursaute en retirant complètement mon t-shirt, je suis dans la salle de bain pour prendre ma douche. Harry se trouve juste derrière moi, il passe ses mains sur mes épaules pour ensuite les faire glisser sur mon ventre. C'est vrai que je commence doucement à avoir des pectoraux, mes épaules commencent également à devenir plus larges. Je souris devant le miroir, mon compagnon embrasse mon cou en me collant contre son corps. Il me dit qu'il est heureux de me voir sourire, c'est vrai que durant la première semaine je ne faisais que pleurer. Je passais mes journées enfermé dans notre chambre, je ne vivais presque plus. Mon vampire devait me forcer pour me lever et manger, chaque parole que prononçait l'infirmière me rendait un peu plus mal. Elle a arrêté en voyant que je continuais à venir la voir malgré ses mots blessants, ce n'était qu'une technique pour que j'arrête de l'ennuyer. J'espère au fond de moi que ma présence de l'embête pas trop, je reste justement à ses côtés pour lui tenir compagnie.

The Time Of Our Lives L.SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant