Chapitre 1

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PDV Erwin

Mes mains moites s'agrippent au volant mais j'essaie de calmer le stress. Aujourd'hui est le jour J de mon entretien d'embauche à l'hôpital. Après des années d'études en médecine et des diplômes en sciences et psychologie, je peux enfin tenter ma chance de travailler dans cet endroit où j'ai tant rêvé. Depuis tout jeune, j'ai toujours eu une admiration pour les sciences et  savoir que maintenant j'ai la possibilité de travailler dans ce domaine me réjouis énormément. Une fois arrivé, je prends mon CV et sors de la voiture après l'avoir garée sur le parking.

Une fois entré, je me dirige vers l'accueil afin de demander où se situe le bureau du principal. Malheureusement pour moi, l'accueil est vide et je décide d'y aller moi même alors d'un pas rapide, je me lance  dans le couloir tout devant avant de prendre l'ascenseur. Après avoir vérifié plus de la moitié des étages, je monte finalement au septième.

Soudain, je m'arrête dans mon élan, entendant un grand boum, quelqu'un vient sûrement de tomber sur le  carrelage. Inquiet, je me dirige vers la source du bruit et entrouvre la porte, la chambre est vide. Je pénètre alors dans la chambre, mon instinct me dit de vérifier dans la salle de bain de cette chambre. Je finis donc par toquer à la porte, aucune réponse. Je tire sur la poignée et remarque que la porte est verrouillée. Je retoque puis tire légèrement sur la poignée.

-Y a t-il quelqu'un?

Je colle mon oreille contre la porte et me concentre sur le moindre petit bruit. Puis soudain, de faibles sanglots se font entendre puis quelque chose tombe, en un bruit métallique. Cette histoire ne m'inspire pas confiance du tout et au bout de plusieurs coup d'épaule dans la porte, je finis par l'ouvrir.

Au fond de la pièce est allongée une personne, recroquevillée sur elle même. Non loin de là, au sol, est posée une lame de rasoir tachée d'un liquide rouge. Je m'approche rapidement de la personne. C'est un homme ou un adolescent plus précisément d'après mon observation. Son visage et caché dans ses genoux, derrière ses cheveux de jais. Il porte un sorte de pyjama et j'en déduis rapidement que c'est le patient de cette chambre.

-Vous allez bien? Demandé je inquiet voyant son corps trembler légèrement. Mon regard se pose sur sa manche retroussée puis sur son bras ensanglanté. Mes yeux s'écarquillent: s'était il mutilé ? Certainement ! Mais pourquoi? Pour quelle raison? Souffrait-il?
Trop de questions se posent dans ma tête je la secoue, je dois garder mon sang froid. Je prends donc une trousse de secours et m'approche vers lui.

-Ne t'approches pas de moi!

Il me repousse de sa main droite et laisse échapper un gémissement de douleur. J'agrippe délicatement son poignet et il finit par relever la tête. Ses yeux à la fois gris et légèrement bleus me fixent embués de larmes, épuisés. Sa peau pâle et douce comme du coton me procure comme un léger choc électrique, faible mais extrêmement doux. Ses fines lèvres roses sont complètement sèches, comme si elles étaient saupoudrées de farine et son regard si fatigué et perdu me serre le cœur.

-Mais il faut que je vous soigne, vous risquez d'attraper une infection sinon.

Il retire son poignet de mon emprise et le serre dans sa main.

-Tant mieux alors, je crèverai plus rapidement! Ça devrait vous arranger non?!

Ne voulant pas l'écouter, j'agrippe plus fermement son autre poignet et arrache de sa main la lame qui venait de ramasser et la jette par la fenêtre ouverte en oscillo-battant.

-Mais qu'est-ce qu'il te prend ?! S'écrie t-il.

Il tente de se relever mais ses jambes le lâchent, je me précipite alors pour le rattraper à temps. Il perd de plus en plus de sang, sa coupure est beaucoup trop profonde.

-Je suis désolé, je v-voulais pas faire une coupure si profonde m-mais j'ai pas pu me c-controler et je...

Il fond en larmes et entoure ses bras autour de mon cou mouillant le col de ma veste. Qu'est-ce que je suis sensé faire? Bien que j'ai  fais des études en psychologie, je ne suis pas un professionnel. Mais je peux pas le laisser ainsi, seul. Je pourrais appeler dès médecins mais il refuse à chaque fois secouant doucement la tête.

-Laisse moi soigner ton bras d'accord?

Il relève sa tête, surpris que je le tutoie soudainement.

-Ça fera mal?

Je lui souris faiblement puis désinfecte son bras avec un coton puis le bande. Je caresse son bandage du bout des doigts.

-Ça fait mal?

Il secoue la tête sur le côté puis se repli encore plus dans le fond de la salle de bain.

-Tu peux partir maintenant ? Ou veux peut-être qu'on t'accompagne jusqu'à la porte ?

Ne sachant pas quoi faire, je sors de la salle de bain après lui avoir souhaité une bonne journée et me dirige vers la porte de la chambre. Au passage, je remarque sa table de nuit remplie de médicaments et d'anti-dépresseurs.

-Tu veux un room-tour peut-être? Je t'ai dis de partir.

-Excuse moi...

Je ressens un certain malaise face à cette situation et sors alors rapidement de la pièce.

-Mr.Smith enfin je vous trouve! Où étiez vous passer? Vous êtes en retard.

-Excusez moi je n'avais pas trouvé votre bureau.

***Ellipse de l'entretien***

Je rentre chez moi, libre comme l'air et l'esprit vide. J'ai été accepté à l'hôpital en tant que cardiologue ce qui ne me déplaît pas. Mais une fois chez moi, mes souvenirs de ce matin reviennent. Qui était ce garçon? Pourquoi était-il à l'hôpital?
Durant l'entretien, j'avais pas résisté à poser quelques questions à propos de lui et j'avais appris que cela faisait depuis ses dix ans, qu'il était là. Mais était-il au courant que ce garçon s'était déjà auto-mutilé plusieurs fois? Car oui, quand je nettoyais le sang de son bras ,j'ai remarquer plusieurs cicatrices, certaines déjà anciennes, d'autres récentes.
Plongé dans mes pensées, je sors mes affaires de mon sac lorsque mes doigts frôlent une pochette cartonnée. Étonné, je la sors et regarde le titre de ce qui semble être un dossier.

Levi Ackerman / chambre n°77

J'ouvre délicatement le dossier et reconnais rapidement le noiraud grâce à sa photo, c'est donc son dossier. Je parcours rapidement les fiches des yeux et m'attarde sur un point.

-Je ne m'était donc pas trompé, il souffre de coronaropathie et de dépression...

J'avais déjà fait plusieurs études sur la coronaropathie, c'est une maladie vasculaire qui se manifeste lors de l'athérosclérose. C'est le rétrécissement ou l'obstruction d'une altère coronaire. De façon générale, c'est la cause de la crise cardiaque et de l'angine de poitrine, pas très belle comme maladie.

Je ne prends pas beaucoup de temps pour comprendre pourquoi son dossier est entre mes mains, je suis désormais son cardiologue. Ce doit être sûrement dur pour lui de passer presque toute sa vie à l'hôpital où règne l'odeur du désinfectant.

Je dépose la pochette cartonnée sur mon bureau et pars me coucher. Demain est mon premier jour en tant que cardiologue.

Voilà pour ce premier chapitre ! J'espère qu'il vous aura plu et n'hésitez pas à me donner vos avis 😊 ! À lundi pour le deuxième chapitre ! ^^

















Mon cardiologueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant