Chapitre 12

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PDV Levi :

Une quinzaine de minutes devaient être passées tandis que je n'avais toujours pas bougé de place. Il m'avait serré dans ses bras. Je n'arrive pas à rompre cette étreinte, j'en avais si besoin.

Il se recule quelques minutes plus tard et se lève avant de se diriger vers le lavabo. Une pince à la main, il retire les bouts de verres dans ses mains puis les lave rapidement. Erwin se baisse une nouvelle fois à mon niveau et reprend délicatement le bout de verre entres mes doigts encore légèrement tremblants, puis ceux éparpillés sur le carrelage avec une serviette.

Puis il s'approcha de moi et, sans me prévenir, me souleva par les cuisses.

-Eh mais qu'est-ce que tu fais ?!

Le blond ne répondit rien et s'entreprit de me déposer sur le bord de la baignoire. Ses genoux rencontrèrent calmement une nouvelle fois le sol et il prit une trousse de secours qu'il ouvrit soigneusement.

- Levi...

La façon dont il avait prononcé mon prénom rendu les battements de mon cœur plus bruyant. Erwin releva ses yeux. Je pus alors m'apercevoir des nombreuses cernes qui creusaient son visage et de ses yeux remplis de fatigue. Il avait l'air autant épuisé que moi.

Mais il souriait tristement, tout en plongeant son regard dans le mien.

- Si tu ne te sens pas bien... viens me voir, ou appelle moi mais s'il-te-plaît, ne recommence plus ça d'accord?

PDV Erwin :

Mes doigts effleurent du bout des doigts la peau de ses cuisses, elle est douce comme du coton et pâle comme de la neige. Il ne me répond pas mais je sais qu'il réfléchit, puisqu'un léger plis se forme entre ses sourcils. J'essuie les perles pourpres qui commençaient à couler vers ses genoux. Je jette les cotons devenues rougeâtres et prends des nouveaux que j'imbibe d'éthanol.

- Je peux ?

Il hoche timidement la tête et je dépose le coton sur sa cicatrice. Ses mains s'agrippent dans mes cheveux qu'il tire brusquement vers lui. Il grimace avant de devenir rouge carmin.

- Fais gaffe ça pique.

Une fois ses plaies désinfectées et bandées, je replonge à nouveau mon regard dans le sien.

- Parle moi Levi, dis moi ce qu'il ne vas pas.

Ses mains qui tenaient mes cheveux se posent sur le bord en céramique. Il baisse la tête. Je sens qu'il est en train de se renfermer sur lui même.

- Il n'y a rien.

- Tu peux me faire confiance Levi, je te promets de t'aider.

Ses lèvres tremblent de plus en plus. Je pose alors ma main contre sa joue en cristal et relève sa tête.

- Je sais que quelque chose ne vas pas, n'ai pas peur mon garçon...je suis avec toi.

Ses iris gris reflètent désormais ses yeux larmoyants. Sa main en satin se pose sur la mienne et des larmes dévalent ses joues blanches.

- Vous ne connaissez pas la douleur Mr. Smith...pas tant que vous n'êtes pas allongé dans votre lit, la main sur la bouche, vous suppliant de ne pas faire de bruit. Votre cœur se brise alors que des larmes coulent sur votre oreiller et votre main tient fermement votre estomac ou votre cœur parce qu'il font tout les deux mal: c'est ça la douleur... Ça ne se guérit pas si facilement...

Je n'arrive plus à m'accrocher à la vie, c'est beaucoup trop dur. J'ai souvent eu envie de lâcher prise... mais je n'y arrive pas... quelque chose me retiens... j'ai peur, rien que de penser à ça je tremble de tout mon cœur. Je suis un lâche, un malade qui dramatise toujours tout. Si je vis c'est juste parce que j'ai peur... j'ai peur de mourir...

Ses sanglots coupaient de plus en plus ses phrases, il tremblait à nouveau, ses yeux ne faisaient que de libérer des larmes.

Mon cœur se serre, il me fait de la peine et sa voix brisée me procure des frissons.

- J'ai mal... j'ai si mal...ici, il prit ma main entre ses doigts de marbres et la posa contre son buste, là où battait son petit cœur. J'ai si mal que la douleur me déchire, je n'ai plus la force de me battre...je ne fais plus rien. Je me sens vide, détruit, arraché de la vie et tiré en enfer... juste comme ça, comme si c'était une simple distraction.

Je ne veux pas vivre, mais je ne veux pas mourir...je veux juste disparaître.

Il s'effondre à genoux et je le rattrape aussi rapidement que possible, par peur qu'il se brise. J'ai l'impression qu'il est aussi fragile qu'une danseuse de boîte à musique, qu'il est fait de porcelaine et qu'un simple contact avec le sol pourrait le briser en mille morceaux.

- Mon pauvre garçon... comment tu as dû souffrir pendant tout ce temps...

Je le serre dans mes bras de toutes mes forces, lui montrant que je suis avec lui, qu'il n'est pas seul, que je suis là. Il répond à mon étreinte, enfouillant sa tête dans mon cou.

- Je ne te laisserai pas mourir Levi. Tu vas vivre, je te ferai vivre et pendant très longtemps.

Ses pleurs s'intensifient et je le serre davantage contre moi, comme s'il pouvait disparaître à tout moment.

Non...il ne disparaîtra pas, je le sauverait.

- Je te promets de te rendre la joie de vivre Levi, soit juste patient, ne serait ce que quelques jours. Tu me le promets? Te tenir encore un tout petit peu...un dernier effort douloureux.

Malgré sa faible voix, il inspira un coup avant de me répondre.

- C'est vrai? Tu tiens autant à m'aider ?

- Oui.

Un silence s'installe à côté de ses larmes, jouant une triste symphonie grâce à sa douleur.

- Alors je te promets aussi. J'attendrai.

- Merci Levi...

PDV Levi :

Ma cage thoracique me brûle de plus en plus. Mais ce n'est pas à cause de la maladie non, c'est grâce à lui. Ses deux derniers mots résonnent en écho dans ma tête. Je le regarde une nouvelle fois, je regarde une nouvelle fois mon sauveur.

Un sentiment étrange traverse l'entièreté de mon corps et mon regard se pose involontairement sur ses lèvres. Chaque moi qui s'en échappe et une bouée de sauvetage, un nouvel espoir.

Erwin me regarde aussi. J'ai l'impression que nos âmes sont reliées, nos cœurs battent le même rythme à l'unisson.

Il se penche vers moi et me fixe dans les yeux, à quelques centimètres de mon visage. Je hoche timidement la tête et quelque chose de chaud, de brûlant et de magique effleure mes lèvres avant de se presser de la plus grande délicatesse.

La symphonie qui joue désormais en moi est désordonnée, mes sens sont perdus tandis que je ferme les yeux, m'abandonnant à cette douceur chaleureuse.

Il finit par se reculer et me regarde dans les yeux. Je rougis.

- Vous m'aviez embrassé parce que je le voulais?

Il sourit avant de saisir mon visage en coupe, caressant mes joues.

- Je t'ai embrassé parce que je tiens à toi Levi.

COUCOUUU!
J'ai décidé de vous faire un petit cadeau et d'écrire un nouveau chapitre !
Je ne me suis pas vraiment relue et je suis totalement crevée alors je ferai la relecture et je corrigerai les fautes demain 😭

Sur ce bonne nuit !

Zoubi zoubi Erwin 😌

Mon cardiologueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant