Chapitre 6

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PDV Levi :

Je ne comprends rien à ce qui se passe. Une fois dans ma chambre, il referme la porte puis s'appuie légèrement dessus et je me retrouve alors devant lui.

- Levi si on fait ça c'est seulement pour ton bien. Commença lentement Petra.

- Vous pensez vraiment que revenir là bas me rendra plus heureux? Petra tu sais bien comment  j'étais traité à l'orphelinat, tu penses vraiment que quelque chose pourrait me convaincre d'y retourner?

Elle serre ses bras contre elle et s'appuie contre le mur, visiblement déjà bien agacée.

- Bien évidemment que tu n'as pas envie de revenir! Ici on prend soin de toi, tu passes tes journées à rien faire et personne ne te le reproche. Bien sûr, tu es traité ici comme un duc, à flemmarder dans ton lit et a bouffer ce qu'on te donne!

- Tu penses vraiment que ma vie à l'hôpital est beaucoup mieux que la tienne? Tu as perdu la tête Petra...tu ne pèse pas tes paroles... Tu as le plus important, tu es en bonne santé, tu sais vivre. Tu crois que ça m'amuse moi? De me lever chaque matin pour me rappeler que cela fait six ans que je suis ici? De recevoir des moqueries de partout? De rester confiné ici comme dans un cocon ne pouvant sortir seulement dans le jardin? D'être à la merci des médicaments? Et le pire dans tout ça subir des violences par mon...

Je me tue rapidement. Je n'ose même pas croisé le regard de Robert. Mais je sais qu'il est énervé car sa prise sur mon épaule se resserre jusqu'à froisser ma chemise.

- Tu exagères un peu Levi, ta vie n'est pas si affreuse surtout que je suis toujours à ton écoute. N'est-ce pas ?

- Tu vois Levi! Aller dépêche toi de rassembler tes affaires maintenant et on y va.

La rousse m'avait déjà attrapé la main et me tirait vers mon armoire quand je me stoppe brusquement.

- Je n'irai nul part, c'est tout.

- C'est quoi tout ce boucan? Attends le dépressif, tu pars?

Je soupire et claque de la langue, fallait vraiment qu'ils entrent dans la pièce subitement pile à ce moment là?

- Eh mais dis moi, c'est pas lui le cardio qui te frappait? Je dis ça parce que je t'ai entendu chialer hier soir avec le nouveau là.

Je me fige, blanc comme un cadavre. Chaque battement de mon cœur me fait mal, ma mâchoire se serre à cause du mélange de peur et de la colère. Mon épaule me fait de plus en plus mal, il va finir par la broyer sous sa poignée de fer.

- De quoi est ce qu'ils parlent  Levi? Quelque chose c'est passé?

Ma gorge est sèche j'essaie tant bien que mal de prononcer un simple "non" mais aucun son ne sort d'entre mes lèvres. Je mordais l'intérieur de ma joue avec tellement de force que je sentais un goût de fer dans ma bouche. Et voilà que je tremble à nouveau ! J'en ai marre, j'en peux plus, j'ai honte d'avoir l'air aussi faible, inutile. Je suis pathétique, pitoyable, une coquille vide, morte, horrible... mais... ai-je le droit d'espérer que ma vie s'améliore? Ne serait ce qu'un tout petit peu...

- Levi? Tout va bien?

- Euh oui... t-tout va bien...

- Ils parlaient de quoi alors?

- Je...c'était sûrement u-un mal-malentendu...je leur ai rien dit.

Il soupire puis passe sa main dans mes cheveux, des frissons me traversent le crâne et ma respiration s'accélère. A chaque fois qu'il fait ce geste, je suis sûr qu'il me frappera. C'est comme un langage qu'il a inventé pour me faire comprendre que je passera un horrible quart d'heure. Il a remarqué mon expression effrayé et un sourire amer étire ses lèvres.

Mon cardiologueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant