Chapitre 10

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C'est le cœur un peu plus léger que nous reprenons la route de la maison. Nous marchons en silence dans la descente. Aucun de nous n'ose parler. Chacun réfléchit à ce que nous nous sommes dit. Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça. Que va-t-il se passer maintenant ?

Une chose est sûre, je n'ai plus peur de sortir. Que peut-il m'arriver de pire ? J'ai vu mon père et j'ai eu une discussion avec Aeron. Il est mon seul ami. Le seul qui sait que je suis revenue ou du moins de l'espère. J'ai envie de lui poser la question. Peut-être qu'il a parlé aux autres de ma présence ? J'ai besoin d'en avoir le cœur net:

- Est-ce que les autres savent que je suis là ? Dis-je sans contexte.

- Les autres ?

- Oui. Anaëlle, Alex, Chloé et tous les autres ? Est-ce que tu leur as dit que tu m'avais vu ? Précisais-je.

- Il n'y a que Alex qui sait mais ça ne vient pas de moi. Il a vu ton frère cet aprem. Il m'a appelé pour me le dire. Il en a conclu que tu étais de retour aussi. J'ai fais comme si je l'ignorais. Je savais que tu ne voulais pas qu'on sache alors je n'ai rien dit. Explique-t-il avec un sourire en haussant les épaules.

- Merci.

- Ne me remercie pas, c'était un peu mon « petit secret ». Mais si tu veux mon avis, il n'a pas pu tenir sa langue. Tout le groupe doit être au courant. Tu comptes les revoir ?

- Je n'en sais rien. Je ne sais pas si je vais rester longtemps. Je n'ai pas envie de m'attacher de nouveau si c'est pour ne jamais revenir.

- Je comprends. Réplique-t-il simplement.

- C'est vrai ? Demandais-je, surprise.

- Oui Maddy. Je ne suis pas aussi con que j'en ai l'air !

- J'ai pas dis ça oh ! Me rattrapais-je en éclatant de rire.

Nous rions tous les deux dans la nuit. Au loin, je remarque que le soleil commence à se lever. Il faut vite que je rentre. Ma tante travaille tôt. Elle va avoir besoin de ses clés. Il faut vite que je lui ramène. Je l'explique à mon acolyte. Aeron hoche la tête et nous nous mettons à courir comme des fous. Nous dévalons la rue à toute vitesse.

En apercevant le portail vert, j'ai du mal à ralentir. Essoufflés, nous nous arrêtons devant ma maison. Il est temps de nous séparer. L'ambiance a quelque peu changé. Aeron me regarde sans rien dire. Je fais la même chose. Sous la lumière du jour commençant, il est vraiment beau. Ses yeux bleus océan me fixent. Mon ventre est tout étrange. Je ne sais pas comment me tenir.

Au bout d'un moment, à la fois trop court et terriblement long, il esquisse un sourire. Je me rends compte qu'il n'a rien perdu de son charme. Reste concentrée Maddy ! « Bon bah, à plus tard. Tu sais où me trouver ». Amusée, j'esquisse un sourire à mon tour. Bien-sur que je sais ! Il habite à deux maisons d'ici. « tu connais mon spot préféré. On se revoit bientôt, je te le promets ». Cette fois, il sourit différemment. Aeron hoche la tête et s'écarte: « A bientôt alors ». Il me lance un clin d'œil dont il a le secret.

Je lève les yeux au ciel et passe derrière le portail. Je le referme derrière moi et marche dans la cour. À l'étage je distingue de la lumière. Non non non ! Je me précipite dans les escaliers du perron et rentre le plus discrètement possible. La maison semble encore endormie. Seule ma tante doit être réveillée. Tant mieux. Elle ne dira rien sur ma sortie nocturne. Je repose les clés que j'ai « emprunté » et remonte à l'étage. Le cœur battant, j'avance dans les escaliers. À tout moment, ma mère sort de sa chambre et me grille.

Une fois sur le palier, je me précipite dans ma chambre. Je referme ma porte et j'ai l'effroi d'entendre une seconde porte s'ouvrir. J'ai eu chaud ! Je me jette sur mon lit. Le corps en étoile, je ferme les yeux. Quelle soirée ! En y repensant je ne peux m'empêcher de sourire. J'ai retrouvé mon Aeron. Il ne m'en veut pas et c'est un grand soulagement. Je n'aurais pas supporté qu'il me déteste. Je l'aimais si fort il y a trois ans.

 Je serais restée s'il me l'avait demandé. Je suppose que c'est pour ça que je suis partie sans rien dire. Si j'avais vu la peine dans ses yeux, je n'aurais pas eu la force de partir. Rien que pour lui, je serais restée dans cet enfer. Je ne sais pas si c'était très sain comme relation mais je m'en fous. C'etait comme ça. Il avait ma vie et mon cœur dans ses mains. J'avais le sien dans les miennes et je l'ai laissé tomber. Ou plutôt, on m'a forcé à le lâcher.

Je n'avais pas vraiment le choix mais je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Il m'a dit que tout était oublié mais je ne peux pas le croire. A sa place, je ne pourrai pas tourner la page aussi rapidement. Après, il est vrai que j'ai tendance à rester bloquée dans le passé. C'est mon principal défaut. Je suis un peu trop rancunière. Mon esprit dérive vers notre étreinte. Son contact m'avait manqué. Il n'y a eu personne d'autre après lui.

Comment croire en l'amour après tout ça ?

Je n'ai connu que la douleur qu'il provoquait. L'amour de ma mère envers son mari a failli tous nous y faire passer. Le mien m'a rendu malade et vide. Je ne sais pas si je pourrai croire en l'amour à présent. Je ne me suis jamais posé la question mais, aujourd'hui, je me la pose. C'est ridicule. Je suis ridicule. Aeron a sans doute trouvé quelqu'un d'autre. Beau comme il est, il n'est pas resté à attendre que je reviennes. C'est sûr ! Rien ne disait que j'allais le faire en plus...

Je soupire et me retourne vers la fenêtre. Je pense beaucoup trop. Nous avons simplement mis les choses au clair. Dehors, le soleil se lève. Je peux entendre quelques voitures se mettre en route. Les gens vont travailler. Que vais-je faire ? Je ne vais pas pouvoir restée enfermée ici mais je ne peux pas sortir comme avant. Je refuse de voir notre venue comme des vacances. Il en est hors de question. C'est au dessus de mes forces.

Au même moment, quelqu'un frappe doucement à ma porte. Prise de panique, je m'enfouis sous mes couettes. Je dois faire mine de dormir. Je ne réponds pas, espérant que la personne parte. « Maddy c'est Tata. Je sais que tu ne dors pas. Je t'ai vu dehors ». Mon souffle se bloque. Et merde !

« Ne t'inquiète pas je ne dirais rien. Je veux juste que tu viennes avec moi. Je voudrais te montrer quelque chose ». Qu'est-ce qu'il se passe ? Je fronce les sourcils et me lève. J'ouvre la porte et fais face à Marie. Elle me regarde en souriant: « et apprêtée en plus ! Je ne veux pas savoir où tu étais. Aller suis-moi ». Sa remarque m'arrache un sourire. Je referme la porte derrière moi et la suis.


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Avec toi ma vie commenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant