Chapitre 8

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Je commençais à m'endormir paisiblement, bercé par la quiétude de la nuit, quand soudain j'entends un grincement distinctif provenant de ma porte. Mon instinct de survie me pousse à rester immobile, gardant les yeux fermés, tout en évaluant la situation. Mon esprit se demande qui pourrait bien venir me déranger à une heure aussi tardive. Aya ou Luna seraient les seules personnes à justifier une visite imprevue à cette heure-ci. Sinon, pourquoi un ou une inconnue viendrait me rendre visite en pleine nuit ?

La lumière jaillit brusquement, me forçant à enfouir ma tête sous la couverture, cherchant à préserver mon précieux sommeil. Mais l'intrusion ne s'arrête pas là. Une voix familière résonne dans la pièce, empreinte d'une certaine assurance.

- Qui que ce soit, va te faire foutre, je lâche précipitamment d'un ton légèrement agacé.

- T/p, rétorque la personne d'un ton calme en s'approchant, jusqu'à arriver finalement devant mon lit.

Je décide de sortir prudemment ma tête de la couette, scrutant la silhouette indistincte qui se dresse devant moi. Nous nous fixons plusieurs secondes dans un silence empreint de tension avant que je ne me décide à prendre la parole.

- Kuina, peut-être que tu ne dors pas beaucoup, mais moi, j'ai besoin de récupérer jusqu'à demain soir.

- Je ne veux pas entendre parler de tes problèmes de sommeil, rétorque-t-elle avec une pointe d'agacement dans la voix.

Un souffle d'énervement s'échappe de ma bouche, ce qui me vaut un regard dévisageant de la part de Kuina. Son expression en dit long sur son insistance à vouloir me parler.

- Kuina, qu'est-ce que tu veux sérieusement ? demandé-je d'une voix légèrement lasse.

-On doit aller parler, lève-toi, insiste-t-elle.

Un grognement de mécontentement m'échappe alors que je me lève péniblement, manquant évidemment de tomber sous l'emprise de la fatigue qui m'accable. Sans attendre, dès que je me trouve à la hauteur de Kuina, elle serre fermement ma main et m'entraîne hors de la chambre. Mes jambes flageolantes peinent à me soutenir, tant la fatigue me tire inexorablement vers le sommeil.

Nous avançons dans les couloirs, où la musique ambiante se fait encore plus présente. Je n'ai aucune idée de la destination à laquelle Kuina me conduit, mais un canapé sera impliqué d'une manière ou d'une autre. Malgré mes efforts pour rester éveillé, mes paupières lourdes ont tôt fait de se refermer, happées par le sommeil.

Les voix, désormais étouffées, parviennent à mes oreilles dans un murmure lointain. Soudain, un coup vif dans les côtes me fait ouvrir brusquement les yeux, chassant toute tentative de sommeil.

-Donc, il faut trouver un moyen pour les voler, mais on va devoir attendre longtemps. Aucune occasion ne se présente, déclare Kuina, assise en face de Chishiya, qui se trouve à côté de moi.

Intrigué par leur conversation énigmatique, je tente de rassembler mes esprits malgré ma fatigue accablante. Les mots "voler" et "occasions" résonnent dans ma tête, suscitant à la fois curiosité et inquiétude.

- Voler quoi ? Vole l'ego de Chishiya, s'il te plaît, je lâche sans réfléchir d'une voix faible, mes pensées encore embrumées par le sommeil.

Chishiya me dévisage, perplexe, avant de me dévisager, dévisager est sa passion.

- Elle est saoule ou a elle a fumé quelque chose ? demande-t-il à Kuina avec un sourire narquois.

-Va te faire voir, réplique-je, un soupçon d'irritation dans la voix.

Pourtant, malgré ma tentative de rester alerte, la fatigue m'emporte une fois de plus. Mon corps, luttant contre la tentation du repos, finit par céder, m'entraînant dans un sommeil profond et bienvenu. L'idée d'être allongé dans un lit confortable me paraît soudainement enviable, comparé à la situation inconfortable de ce canapé.

ImperturbableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant