Les chiens enragent, ils claquent des dents.
Gouvernement de 2015.
Les routes divergent : elles fondent.
Les aboiements attaquent, les canifs sont rangés. La frontière est bleu. Les non-dits au bord de l'explosion.Puis les cactus ont fait des fleurs.
En espoir à ceux qui pleurent sans voies.
À ceux qui s'offrent à la grâce.
À ceux qui se sont trop battus.
C'était sous ce soleil ardant, comme le vole d'une colombe qu'elles sont apparus.
Maistre paroles sous les coupelles.
Ensevelies sous les décombres des bombes.
Téléphone portable, carte dépliée, verre d'eau tiède et repérage des mines cladestines.C'est le levé du jour : le ciel est plein de cernes.
Et sur le tarmac, les souffreurs du temps.
La grande ville.
Grise, elle vague dans l'horizon trop chaud.
Journal : page 24, PRÉSIDENT réélu. Stop.
Les voitures roulent, l'air est lourd.VOTEZ LIBERTÉ
T'as plus le temps, hurle Ismaël.
Il s'élance, perd l'équilibre et retombe près de lui : l'homme en déguisement noir avec son col blanc et sa croix entre ses mains.
Il le voit prier.
Il se voit le tuer.
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Ismaël
PoetryMontres de luxe, escrocs, tarmac brûlant. Ismaël sans prénom, fuite des routes trop grandes, impératrices du mondial capitalisme, Salvatore à la radio qui grésille. Fin du silence. Il a tué.