𝟣. 𝖲𝗎𝗋𝗏𝗂𝗏𝗋𝖾 (𝖯𝗋𝗈𝗅𝗈𝗀𝗎𝖾)

415 24 30
                                    

NDA : fall away - Twenty One Pilots -

Point de vue Hyunjin.

J'étais allongé, là, sur mon divan en regardant le plafond. Je me demandais ce que j'avais bien pu faire pour en arriver où j'en suis. Ce que j'avais bien pu dire pour mériter ça. Ce que j'avais bien pu penser pour qu'on me traite ainsi.

Je me redresse tranquillement sur le divan tout crasseux. Plusieurs trous ont pris place sur celui-ci, avec les années. Avant, quand j'étais gamin, il était rouge avec plusieurs motifs de toutes les couleurs imaginables. Maintenant que j'ai dix-sept ans, il est rendu brun. Les couleurs vives qui l'habitait ont disparues.

Des taches d'alcool, de nourritures, de jus et même l'encre d'un stylo que j'ai cassé et qui s'est vidé parce que j'ai la mauvaise habitude de mâchouiller le bout de ceux-ci s'y retrouve.

Je tourne ma tête vers la gauche où mon téléphone n'arrête pas de sauter à cause des notifications. Je n'y porte plus attention. Ma vision est rendue flou à cause du nombre inimaginable de larmes que j'ai déversé depuis la dernière heure.

La vibration n'est qu'un bruit de fond, à cause de l'effet que mon verre de fort a eu sur moi. Alcool que je me suis procuré dans le frigo. Il appartient à ma mère et elle va me tuer si elle apprend que j'ai touché à son précieux whisky. Mais ça m'est égal. Elle est probablement en train de se défoncer dans le bar au bout de la rue.

Je me lève difficilement du sofa. Je suis lourd. Mes vêtements mouillés sont lourds. Au sol, il y a encore des flaques d'eau qui mène jusqu'à la salle de bains. Je voulais voir combien de temps je pouvais rester sous l'eau, sans respirer.

La maison est sombre et la poussière vole dans l'air. Les murs sont en train de tomber en ruine. Un cadre que ma mère a ramassée sur le bord de la rue a été accroché sur le mur pour y cacher un trou.

Je me penche pour ramasser mon portable sur la table basse. Des cannettes vides ainsi que des cigarettes à moitié terminées trône la place. Plusieurs cercles noirs se retrouvent sur la table, puisque ma mère n'a pas les moyens pour s'acheter un cendrier.

Je passe ma main dans mes cheveux décolorés pour les enlever de ma vision. J'amène l'écran près de mon visage. Il y a au moins une cinquantaine de messages, tous plus méchants les uns que les autres.

Des gens qui se pensent intelligents avec leur "suceur" ou alors ils croient être originaux en disant "p'tit pédé". La voilà la vérité. Peu importe le nombre de messages qui inondent mon portable tous les jours, ils continuent de me détruire de plus en plus. Petit feu par petit feu.

Ça s'était légèrement calmé, mais j'aurais dû m'en douter. J'aurais dû penser à cette fameuse expression. Le calme avant la tempête. Dire que j'ai déjà dit qu'il s'agissait de quelque chose de stupide.

Une vidéo de moi et un autre homme circule partout. Sur tous les groupes de l'école. On la partage même avec d'autres étudiants d'écoles voisines. Maintenant, je mérite vraiment mon nom.

Je ne suis rien qu'un p'tit suceur de bites.

Et évidemment, l'autre personne sur cette vidéo, on ne la voit pas. S'il n'y a pas de preuve, personne n'y croira. Et toute cette histoire ne remonte qu'à une seule personne, Lee Félix.

Il est le premier à avoir partagé cette vidéo. Probablement celui qui tenait la caméra. Alors maintenant, par sa faute, des personnes que je ne connais même pas ont en leur possession une vidéo de moi en plein acte. Acte qui porte le nom "intime".

Où est l'intimité si ce n'est qu'un coup monté et que tu te fais filmer ?

Cette même intimité qui se retrouve sur les réseaux, visible par tous les morons qui auraient la soudaine envie de voir deux pédés, comme ils le disent si bien, en plein acte.

Je décide de lâcher mon portable. Petite boîte rectangulaire qui affiche de la lumière et qui ne fait que pourrir mon existence. Je marche d'un pas lourd jusqu'à ma chambre avant de me laisser tomber à la renverse sur mon lit. Plusieurs grincements se font entendre lorsque mon poids au complet se retrouve sur le matelas.

Mes draps sont probablement en train de s'imbiber d'eau à cause de mes vêtements, mais c'est le cadet de mes soucis. Ils sont déjà sals. Je vais devoir aller au lycée demain. Et dire que l'année ne fait que commencer. Le problème ? Je n'ai qu'un seul uniforme, je ne devrais quand même pas aggraver mon cas en allant à l'école avec des vêtements mouillés.

Mais je m'en fous. Encore une fois. Comme si c'était possible d'aller plus bas. La vie n'est qu'un tunnel sombre, triste et humide. Tunnel au bout du quel je ne vois plus de lumière. Lumière qui s'est déjà éteinte depuis si longtemps.

Ça fait déjà tellement d'années que j'ai arrêté de vivre. C'est juste qu'il n'y avait aucun sang. Alors personne ne l'a remarqué.








:)
(Corrigé)

Love to hateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant