Le Grand Voyage

Chapitre 13

En plein milieu de la nuit, j'ai senti Eunji se glisser à mes côtés. Il m'a pris dans ses bras et m'a murmuré des paroles apaisantes jusqu'à ce que je me rendorme. Il a encore une fois senti ma détresse et a réussi à l'apaiser, grâce à sa seule présence. Ça n'a rien à voir avec Mélissa, Eunji ne me contrôle pas mais m'aime, tout simplement.

Au petit matin, je me suis réveillé seule dans l'appartement. Tout le monde était parti, ou presque. Il y avait encore les deux tourtereaux dans leur chambre d'amis, mais pour une fois, ils étaient très silencieux. Eunji m'a laissé un post-it sur le réfrigérateur, me disant qu'il m'aime et qu'il avait hâte de me retrouver ce soir. Je cherchai mon téléphone pour lui envoyer un message, et je remarqua que j'avais reçu un autre message

~ Bonjour, P'tit cœur. J'espère que tu as bien dormi et que tu te sens mieux. Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé hier, dans l'ascenseur, je sais que je t'ai un peu forcé la main en me jetant sur toi. Mais tu ne m'as pas repoussé pour autant... Je m'excuse, mais, je ne regrette pas. Au contraire. Je donnerai tout pour revivre ce moment, encore et encore. Ta peau contre la mienne, cette sensation m'a infiniment manqué. J'aimerai que l'on se voie, s'il te plait. Et après, si tel est ta décision, je n'insisterai pas. Tu ne peux pas dire qu'il ne s'est rien passé, c'est impossible. Si cet ascenseur ne s'était jamais arrêté, qui sait jusqu'où serions-nous allés ? Appelle-moi au plus vite. Je sais que tout cela a du sens, c'est une évidence car si ce n'était pas le cas, ça ne m'aurait pas empêché de dormir toute cette nuit. Bonne journée, Blanche.

Je lis son message, une fois. Non, une bonne dizaine de fois. Il y a vraiment écrit ce que je lis ? Ce message me met hors de moi, et j'ignore pourquoi. Parce qu'elle a raison ? Moi aussi, j'ai ressenti quelque chose ? L'envie d'aller plus loin et de ne jamais quitter cet ascenseur ? Non. Ça m'énerve car elle se fout de moi, encore et toujours. Elle essaye de me récupérer, après tous les efforts que j'ai fait pour l'oublier, me reconstruire, la voilà qui revient et qui détruit tout. Comme toujours. Je ne veux plus la voir, plus jamais. Mais je ne vais pas avoir le choix. Je lui réponds :

~ Ne m'appelle plus comme ça. Quoi que tu penses, il ne s'est rien passé dans ce stupide ascenseur, rien qui n'ait de sens. C'était une erreur, une faiblesse, qui n'aurai jamais dut avoir lieu, et qui n'arrivera plus. Je te le demande maintenant, n'insiste plus, c'est trop tard Mélissa. On a raté notre chance. C'est fini. Je te demande de ne plus me contacter, et de me laisser tranquille en dehors du groupe et tout ce qui tourne autour. Fout moi la paix. Tu ne te rends pas compte que tu es en train de tout foutre en l'air, encore une fois ? Ne m'appelle pas. Trouve toi un autre petit jouet, je ne veux plus assumer ce rôle.

Je rédigeai également un message pour Eunji et me prépara.

****

Un énorme bruit sur la table m'extirpa de mes pensées. Je suis à une table, en train d'écouter de la musique en travaillant, quand Hyunae et James me rejoignent, jetant leurs affaires sur la table.

« BON. Tu vas m'expliquer ce qu'il se passe » Hyunae arracha les écouteurs de mes oreilles et s'installa en face de moi.

« Bonjour Hyunae. Je vais très bien, merci de me poser la question. »

« Ouais bonjour, bonsoir, je m'en moque. Je veux savoir. »

« S'il te plait Blanche, dis-lui ce qu'il se passe car je ne suis pas sûre de pouvoir supporter ses théories une journée de plus. » James s'installe plus calmement, à côté de Hyunae et lui prend la main.

« D'où elle sort, cette Mélissa ? C'est ton ex, c'est ça ? » Je frissonne. Comment... ? Elle continue « Je te rappelle que les concernés... » Elle me fait un clin d'œil « remarquent les autres concernés à des kilomètres. Quand je t'ai rencontré, j'ai eu des doutes, mais ta Mélissa m'a confirmé le truc. C'est bien ça ? Ou sinon, y a juste une énorme tension sexuelle entre vous et il faudrait sauter le pas, avant ton mariage. Ce serait du gâchis sinon. » Je la regarde, complètement décontenancé. Je soupire. Je crois que je n'ai pas le choix.