Chapitre 15: Foulard

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Plusieurs jours s'étaient écoulés sans que moi et Adam ne nous parlions. Nous allions au bureau et rentrions chez nous le soir, suivant notre routine sans même nous croiser. Finalement, nos chemins se sont croisés dans le même couloir, en milieu d'après-midi, alors que je retournais à mon bureau après être allée prendre un café.

Je continuai à avancer sans lui accorder un regard, mais soudain, je ressentis un choc sur ma droite. C'était Adam, qui m'avait délibérément bousculée, faisant renverser mon café brûlant sur mon sweat blanc. Une goutte de café tomba, créant une tache brune. J'en étais convaincue, il l'avait fait exprès.

- Tu peux pas faire attention, connard ? crachai-je, agacée.

Il s'approcha dangereusement de moi, son regard plein de provocation.

- Répète, j'ai cru mal entendre, dit-il d'une voix glaciale.

- Ah merde, c'est vrai, ton ouïe laisse à désirer. J'ai dit : tu peux pas faire attention, connard, répliquai-je avec insolence, le défiant du regard.

Un rire s'échappa de ses lèvres, mais ce rire n'avait rien de rassurant. Il était presque gênant, donnant l'impression que j'avais en face de moi le véritable Crocodile de One Piece. Son rire était celui d'un antagoniste, nourrissant mon malaise.

-Je t'avertis, Sali Miller, ce n'est pas parce que tu en sais plus que les autres sur moi que tu dois prendre confiance ! Je suis toujours ton patron, sache que je pourrais te tuer ou même t'envoyer pourrir misérablement en prison !

-Et je t'avertis, Adam Baker, ce n'est pas parce que tu es mon patron que tu dois me faire chier.

-Et sinon, quoi, gamine ?

Il m'avait véritablement exaspérée. Je saisis avec détermination le pistolet argenté qui se trouvait dans sa poche et le pointai froidement sur son crâne menaçant !

-Tu ne serais même pas capable, dit-il d'un ton moqueur, croyant pouvoir me déstabiliser.

Évidemment, j'étais incapable de le faire. Tout en le foudroyant du regard, je lui arrachai le pistolet d'un geste brusque, sentant le froid métal sous mes doigts tremblants, et le laissai tomber lourdement par terre.

-Je t'aurais prévenue, je ne veux plus jamais croiser ton chemin, sinon je te ferai rejoindre tes parents ! lança Adam en levant les yeux vers le ciel pour évidemment faire allusion au lieu où se trouvait mes parents  d'une voix chargée d'une colère.

Cette remarque me fit mal, elle me pincé le cœur, ravivant une peine profonde.

-Si la peinture te fait ressentir des émotions, tu devrais allés peindre ! Finalement, tu es la même ordure que ton beau-père,connard. crachai-je avec mépris, déversant ma rancœur dans chaque mot prononcé.

Sa mâchoire se contracta et son regard s'assombrit, témoins de son énervement grandissant. Je ne regrettais absolument pas mes paroles, il les méritait amplement.

-Dégage, rugit-il, impuissant face à mon audace et à ma détermination.

Je repartis furieuse dans mon bureau, le cœur alourdi et les yeux embués de larmes. Je ne voulais plus travailler, je regrettais tout.

-PUTAIN ! criai-je, libérant ma frustration.

-Sali, puis-je entrer ? me chuchota timidement Fanny à travers la porte.

-Oui...rentre Fanny désolé.

-Sali, Adam s'excuse de tout ce qu'il a pu te dire ! Je pense qu'il a trop fumé, il s'excuse vraiment !

ADAMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant