I'll die anyway

7

Depuis l'autre nuit, Tom ne m'a pas adressé la parole, je ne vais pas m'offusqué, je savais que cela aller arrivé. Pourtant, il n'est pas désagréable avec moi pour autant, il ne m'adresse simplement plus la parole comme si j'étais une simple inconnue.

Je suis allongée dans mon lit en position étoile de mer et je fixe le plafond depuis vingt bonnes minutes. On toque à la porte, je soupire bruyamment mais finis par me lever du lit pour aller ouvrir.

__ Salut. S'exclame Bill.

__ Eum salut ?

__ J'ai envie de peindre, Loré m'a dit que tu avais de la peinture.

__ Oui bien sur, mais je n'ai pas de toile.

__ Qui a dit que nous avons besoin de toile ?

Il sourie et j'hausse un sourcil ne comprenant pas ce qu'il veut me dire. Je n'ai pas le temps de dire quoique ce soit que l'androgyne enlève son t-shirt devant moi. J'écarquille les yeux et beugle légèrement sur son corps sans m'en rendre compte.

__ On va se peindre dans le dos !

__ Dans le dos ?

__ Oui, t'as jamais vue ça dans les livres ou les films, et puis t'es toute triste depuis quelques jours, tu mérites que l'on te remonte le moral et je suis sur que cette activité est la meilleure chose !

J'enlève mon t-shirt à mon tour et dégrafe mon soutiens gorge. Je cache ma nudité avec une serviette et l'androgyne attrape la peinture qu'il étale dans des petits pots en verre.

__ Je suis pas vraiment doué. Il ricane.

__ Peu importe je te fais confiance.

Je sens les poils du pinceau humidifiés ma peau, mes omoplates, mon bas du dos, mes épaules et ma colonne vertébrale. Je frissonne légèrement et j'entends Bill ricaner dans mon dos.

__ Pourquoi tu n'es pas bien ces derniers temps ?

__ J'en sais rien, je suis un peu fatiguée je pense. Je mens.

__ Tu mens vraiment mal. Tu peux me faire confiance Ap, ça va faire plus d'un mois qu'on se connaît, je ne suis plus un inconnu.

Je réfléchis quelques instants en fixant longuement le sol d'une moue attristée.

__ D'accord. Il y a de cela quelques jours, Tom et moi avons partager plusieurs joints. Rien de convivial, je me sentais pas très bien et il m'a proposé de le rejoindre. Puisque nous étions totalement défoncé, nous nous sommes posé des questions à tour de rôle sur notre vie, on s'est livré à chacun. Et je crois que Tom regrette beaucoup car depuis ce soir là il ne m'a pas adressé la parole. Non pas que ça me dérange, au contraire, mais j'ai peur qu'il répète ce que je lui ai confié.

__ Mon frère est peut être un connard, mais il n'est pas du genre à répéter ce que les gens lui confient. Surtout sur des sujets importants.

Il humidifie le pinceau et fait des petits gestes circulaires dans ma nuques.

__ Futur Picasso ! Je ris.

__ Je dirais plus De Vinci !

Nous explosons de rire puis il finit par posé le pinceau pour de bon. Je me relève et admire mon dos dans la glace. Son arts est abstrait, mais honnêtement Bill dessine plutôt bien. Il s'assoie à son tour sur le tapis et je me met sur les genoux juste derrière lui. Je vide les couleurs dont j'ai besoin et commence mon œuvre.

__ Ça me chatouille. Il rigole.

C'est étrange mais le rire de Bill est un des plus beaux sons que je n'ai jamais entendu de ma vie. C'est quelqu'un de gentil et réconfortant et étrangement j'ai l'impression que je peux lui accorder une confiance aveugle.