Chapitre 3 : Le conseiller

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Point de vue : Le goût

Ere : 2 ans avant la rencontre

Terre : Alathyr

-    PITIE !

Un hurlement se fit dans la pénombre, étouffé entre quatre murs. Un homme était assis dans une pièce qui lui était inconnu, hier encore, ou peut-être même le jour d'avant, il riait aux éclats avec des inconnus dans une taverne animée.

A présent, Il n'avait aucune notion du temps et la chaleur accablante des Terres d'Alathyr le faisait suer. Il tenta une nouvelle fois de supplier son agresseur, qui n'avait dévoilé aucun détail sur son identité, avant qu'un haut le cœur le fasse pencher en avant.

Scellé, il ne pouvait retenir sa longue chevelure glisser sur ses lèvres fendues et un mélange de sang et de bave s'écoulaient de sa bouche. L'homme qui vivait les pires heures de son existence, pourtant longue, gesticulait sur sa chaise en ayant, l'espoir que la corde qui le maintenait se défasse. Avec le bout de ses ongles il grattait le bois et ses muscles se tendait à chaque coup de lames. Les entailles étaient petites et...

Arf !

Un nouveau cri l'époumona, l'homme sentait sa gorge se déchirer par la puissance de sa voix. Chaque coup était encore plus douloureux que le dernier et son corps tout entier brûlait d'une ardeur qu'il n'avait jamais connu. Elle tiraillait ses muscles, rongeait ses os.

Elle était vive, déchirante et destructrice ! Elle détruisait son corps pourtant très résistant. La torture qu'il subissait n'avait rien de normal, mais il ne saurait dire pourquoi. Un vampire comme lui n'était sensible qu'aux lumières du soleil, pourtant, pour l'heure, il eut l'impression de n'être qu'un nouveau né chez les buveurs de sang.

Enfin, si lui-même ne pouvait pas résister, un vampire d'une centaine d'années serait déjà mort.

Ses yeux étaient recouverts par un tissu lourd, accrochant ses cils, alourdissant ses paupières. Malgré les nombreuses tentatives pour les ouvrir, l'obscurité étouffait chaque parcelle de lumière. Il était restreint à sentir sa peau se déchirer de façon répétitive ainsi que de supporter l'odeur de son propre sang. Des gouttes incolores coulaient à flot contre le parquet grinçant. Non ! Pensa t-il. Pourquoi mon corps s'entête à ne pas m'écouter ? Il se demanda, en cet instant de pure folie, quand étais ce la dernière fois qu'il avait pleuré. Sûrement depuis trois millénaires.

Arf !

Un troisième coup surgit sans qu'il ne puisse s'y préparer à cause son agresseur qui était doté d'une discrétion effrayante. Pourtant, il devait tenir sa langue et ne rien avouer.

Je ne dois rien avouer. Supporter la souffrance était une chose, savoir qu'il ne pouvait pas mourir le rendait plus fort.

Suffoquant, il n'eut pas le temps de reprendre son souffle qu'une main agrippa l'arrière de son crâne, il sentait son cou se tordre de douleur lorsque le tissu autour de ses yeux s'arracha. Tout était flou, la pièce tournait autour de lui, il lui fallut plusieurs secondes pour que sa vision se stabilise. D'un cillement de yeux plutôt lent et malgré sa vue plutôt mauvaise, il jeta un coup d'œil autour de lui, la pièce était éclairée par une bougie sur une table qui se trouvait à quelque centimètre de lui. Elle était couverte d'une nappe blanche, ainsi que deux petits bocaux étrangement petits, et vide.

Redoutant le moment, il recentra son visage face à lui et vit une silhouette fine et élancée se dessiner, petit à petit il arrivait à percevoir les couleurs pourpres de la tenue de son agresseur.

THE FIVE SENSES TOME 1 -Le peuple immortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant